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Top 5 2025 | Lizanne Castonguay

Une nouvelle année qui se termine avec ses sorties cinématographiques. Les cérémonies commencent à sortir leurs nominations et nous entrons dans la parade des accolades et des prix pour célébrer les « meilleurs » de 2025.

Je décide de me prêter au jeu en offrant mon top personnel de 2025. Je me suis basée sur mon appréciation globale du film et sur ce que j’appelle « l’indice de ré-écoutabilité » (ce qui veut dire : aurais-je envie de le revoir plus d’une fois?). Sachez que je n’ai pas pu voir tous les films qui sont sortis cette année, mon classement est personnel et n’hésitez pas à me faire part de votre avis.

Ce top est présenté par ordre alphabétique, car il n’y a pas de préférence ultime, chaque œuvre nommée ci-dessous a été appréciée de différentes manières et mérite d’être découverte.

Amour apocalypse réalisée par Anne Émond

Adam (Patrick Hivon, lauréat de l’Iris de la meilleure interprétation masculine dans un premier rôle) est un homme dans la quarantaine, gentil, simple et extrêmement anxieux. Voyant le monde dépérir autour de lui tout en étant complètement impuissant face aux divers changements qui impactent sa vie, il décide d’acquérir une machine de luminothérapie, mais elle est défectueuse. À la suite d’un appel au service à la clientèle de l’entreprise, une relation débute entre Adam et l’employée Tina (Piper Perabo).

Amour Apocalypse - Mantrat menteur

Anne Émond nous offre une belle histoire d’apocalypse et parvient, malgré son sujet pessimiste, à y insuffler une vision positive de la vie. C’est un film qui a de la texture, un visuel travaillé et une distribution sur mesure. Anne Émond démontre une grande confiance envers ses acteurs et leur donne l’espace nécessaire pour les laisser raconter cette histoire. Également drôle et émouvant, ce film est un petit baume pour le cœur et je vous le recommande chaudement.

Jouer avec le feu réalisé par Delphine et Muriel Coulin

Pierre (Vincent Lindon) a deux fils qu’il élève seul depuis la mort de sa femme. Il est fier de ses deux garçons, maintenant des jeunes hommes qui commencent leur vie d’adulte. Cependant, lorsque Félix (Benjamin Voisin) se lie d’amitié avec des gens associés à l’extrême droite, Pierre perd ses repères. 

JOUER AVEC LE FEU - Un peu plus - (c) 2024 Felicita - Curiosa Films - France 3 Cinema

Les sœurs Coulin nous offrent un récit sobre et réaliste, sur la division qui peut se créer au sein d’une famille, aussi unie semble-t-elle. Il y a une retenue dans ce film qui n’a pas besoin d’aller dans le sensationnalisme pour exprimer ses propos, ce qui démontre une grande maîtrise de la part des deux réalisatrices. Il est particulièrement agréable de voir des gestes de tendresse banals entre des personnages masculins, chose qui n’est pas encore assez montrée à ce jour. Une histoire touchante sur la manière dont deux personnes différentes peuvent essayer de se comprendre.

Sinners réalisé par Ryan Coogler

Sammy (Miles Caton), musicien à ses heures, est heureux de revoir ses cousins Stack et Smoke (joués tous deux par Michael B. Jordan) revenir en ville pour y ouvrir un juke joint. Encore plus lorsqu’ils lui demandent de jouer à la soirée d’ouverture de l’établissement. Bien que la grande ouverture ne se déroule pas exactement comme les jumeaux le souhaitent, le pire est encore à venir lorsqu’un certain Remmick (Jack O’Connell) se présente à la porte du juke joint.

sinners-film-vampires-ryan-coogler-michael-b-jordan

Que dire de plus quand tout a déjà été dit sur ce film qui domine déjà dans plusieurs listes de nominations? Je pense tout de même qu’il faut prendre le temps d’apprécier le fait que ce film existe. Dans un monde cinématographique où les studios refusent de prendre des risques, le fait de sortir un film musical, de vampires, se passant durant la ségrégation, et que le tout soit une œuvre originale écrite pour le grand écran sans aucun lien avec une franchise préexistante; voilà quelque chose devenu une anomalie, surtout avec un budget comme celui accordé à Ryan Coogler. 

Le film est visuellement magnifique, la musique est entraînante, le scénario est dynamique et les performances sont aux petits oignons. Malgré ses quelques faiblesses, il demeure une œuvre que je prendrai plaisir à réécouter. 

The Long Walk réalisé par Francis Lawrence

Dans un univers dystopique où les États-Unis sont en ruine, le pays décide de mettre en place la Longue marche : un événement annuel dans lequel 50 jeunes hommes doivent marcher jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul survivant. Le vainqueur se verra recevoir toutes les richesses inimaginables et la réalisation d’un souhait. Le film suit le parcours de Ray Garratty (Cooper Hoffman), ainsi que des 49 autres jeunes hommes embarqués dans cette marche où il n’y a aucune ligne d’arrivée. 

Pour plusieurs, The Long Walk est un choix particulier pour un top 5, et je me doute bien qu’il ne se retrouvera pas dans celui de plusieurs autres critiques. Il est même fort probable que ce film soit passé sous votre radar. Alors, permettez-moi de vous expliquer l’affection que je porte pour ce film : c’était LE film que j’attendais le plus cette année. Rien de moins.

The long walk

The Long Walk est l’adaptation du roman éponyme de Stephen King, initialement publié sous son pseudonyme, Richard Bachman. J’ai lu le roman à la fin de mon adolescence et je l’ai adoré. Mieux encore, le temps et plusieurs relectures n’ont pas entaché mon appréciation pour l’œuvre. Lorsque j’ai appris son adaptation au cinéma, j’ai eu peur. L’histoire est simple :nous suivons de jeunes hommes qui marchent sur une longue route. C’est un roman très introspectif où nous sommes enfermés dans la tête du personnage principal, et cela peut mal se transcrire à l’écran (j’écorche au passage le film Annihilation, dont les défis étaient les mêmes, mais qui avait aux commandes un réalisateur qui s’est torché avec l’œuvre, ce qui m’a particulièrement fâchée.). Et sa fin nihiliste, où nous avons l’impression de rester prisonniers de cette marche infinie, me faisait craindre une trahison de l’œuvre originale. 

Une fois le film terminé, j’ai pu exhaler le souffle que je ne réalisais pas avoir retenu durant tout le visionnement. Je venais de voir une bonne adaptation. Malgré ses changements (comme passer de 100 participants à 50, et omettre les scènes des spectateurs qui encouragent les marcheurs à plusieurs reprises dans le récit), rien de cela ne trahit le livre d’origine, et ils sont probablement dus à un budget limité plus qu’à autre chose. 

Quelques libertés ont également été prises concernant le personnage de Ray Garratty et de Peter McVries (David Jonsson), ce qui permet à l’histoire de mieux fonctionner sous le format cinématographique. Par exemple : donner une motivation précise à Garratty pour participer à la Longue marche, alors que dans le roman, il s’inscrit parce qu’il n’avait pas de direction claire dans sa vie.

Les jeunes acteurs sont tous impeccables et relèvent avec brio le défi de montrer l’éreintement de cette longue marche, tant sur le moral que sur le corps. La réalisation de Francis Lawrence est efficace et parvient à maintenir dynamique une histoire qui aurait pu devenir vite lassante.

The Long Walk parvient à avoir une identité distincte de son œuvre d’origine, et ce, sans la trahir. C’est un film que j’ai eu beaucoup de plaisir à regarder.

Vil et Misérable réalisé par Jean-François Leblanc

Lucien (Fabien Cloutier) est un démon qui travaille dans une librairie au sein d’un concessionnaire de voitures d’occasion. Peu social, il se fait imposer par sa patronne, Sylvie (Chantal Fontaine), un assistant fraîchement sorti de l’école des libraires, Daniel (Pier-Luc Funk). Ayant une personnalité aux antipodes l’un de l’autre, Lucien et Daniel finiront par s’apprivoiser au fil des saisons, utilisant chacun leur force respective pour se sortir de diverses situations problématiques et ainsi par déteindre positivement l’un sur l’autre.

Vil et misérable

Jean-François Leblanc nous offre un petit ovni dans le paysage cinématographique québécois, ce qui lui a permis de remporter le prix Iris du meilleur premier film. Ce petit bijou est difficile à expliquer, mais si je devais le faire en deux mots, ce serait décalé et beige. 

Adapté de la bande dessinée éponyme, écrite par Samuel Cantin (qui participe également au scénario du film), Vil et Misérable nous entraîne dans un univers similaire au nôtre, où les démons et les anges font maintenant partie intégrante de la société, avec les hauts et les bas que cela apporte. La performance des acteurs est irréprochable et les réparties sont savoureuses. 

Beaucoup de plaisir en perspective pour ceux qui n’ont pas peur du ridicule.

Mentions honorables qui étaient proches de se glisser dans le top : Deux femmes en or, Good Boy, Lurker et Left-handed girl.

« Joker » (les films qui ne sortent qu’en fin d’année et qui ne peuvent être visionnés, mais qui auraient pu changer le top) : Rosemead et Le Testament d’Ann Lee.

Révision linguistique par Mathieu Giroux.

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