
Dans un théâtre sinistré, la famille Ouellet-Sinou s’est installée de façon précaire : une petite cabane à peu près étanche, un jardin suspendu et des instruments de toutes sortes. Alors que la vie domestique s’organise tant bien que mal, on entend des pleurs étranges. Quelqu’un, quelque chose, quelque part… pleure. Parents et enfants s’activent pour libérer la plainte, il faut recueillir ce liquide précieux… Se déploie ainsi une cérémonie délicieusement déjantée. Par des actions poétiques, musicales et chaotiques, on célèbre la vitalité liquide.

Dans une ambiance tendre, punk et mystérieuse, un rituel se déploie, invitant petits et grands à ralentir, à écouter, à accueillir l’inattendu. Un véritable entraînement poétique à l’art de vivre ensemble, d’écouter ce qui se trame tout bas et de composer avec la catastrophe.
Je dois commencer par un petit préambule… En ce moment, les bébés gâtés de la STM sont encore en grève. Ils se plaignent alors qu’ils sont surpayés et ont des conditions et avantages sociaux déjà supérieurs à la norme.
Je me retrouve donc à regarder le meilleur moyen pour aller voir ce spectacle en famille. Mmm… Le transport en commun, c’est risqué. On risque d’être coincé en ville après le spectacle. Normalement, 25 minutes suffisent pour aller de la maison à La chapelle. En métro, ça va vite et bien. Mais comme l’option n’est pas vraiment envisageable, on doit prendre la voiture. Google maps dit 40 minutes. Ouin… On ne prendra pas de chance, on va se donner un peu plus d’une heure.
Mais on se retrouve tout de même pris dans le trafic à cause de ces connards d’employés de la STM. Honnêtement, pendant que je fulmine en silence dans la voiture et que les enfants sont super découragés, car ils voient bien qu’on n’arrivera jamais à temps, je pense à la STM et je me dis que tous ces employés en grève mériteraient juste de se faire crisser à la porte et remplacer par un groupe complet de nouveaux employés.

Partout, la congestion. Partout des gens qui ont de moins en moins confiance en nos modes de transport en commun. Partout, plus de voitures. Les grévistes de la STM sont en train de tuer le transport collectif public. Et avec les constantes pannes du REM (il fonctionne en ce moment?), on ne peut pas dire que la confiance soit au plus haut en ce moment.
Donc, à cause de ces égoïstes qui veulent toujours plus que ce qu’ils méritent, nous avons manqué la moitié de notre spectacle qui, en plus, était vraiment bon. On est parti de là avec deux enfants déçus de ne pas avoir pu voir le show en entier et deux adultes qui avaient l’impression de s’être fait voler un beau moment en famille par ces foutus grévistes de la STM.
Non seulement, ils ne méritent pas d’augmentation, ils mériteraient plutôt une diminution de salaire et une diminution de leurs avantages.
Parlons maintenant du beau, du magnifique et du créatif.
D’abord, Refaire la marguerite n’est pas une pièce typique. On n’y raconte pas vraiment une histoire. Il s’agit plutôt de créer un environnement, une ambiance, des sensations, et de les partager. Ainsi, on se laisse bercer par les images parfois drôles, parfois douces, parfois surprenantes, mais jamais démoralisantes.

D’ailleurs, l’idée derrière ce spectacle, c’est que la famille d’artistes (une vraie famille) se retrouve inondée. Mais plutôt que de se plaindre, ils décident de s’adapter et de montrer de la résilience. Comme l’explique Anne-Marie Ouellet, une des artistes sur scène, « il y a plein de belles choses qui existent quand même. » On n’est pas habitué à ça au Québec, voire au Canada. Mais dans certains endroits où la nature se déchaîne régulièrement, les gens ont appris à prendre le bon plutôt que de focaliser sur le mauvais. Peut-être est-ce là une notion à conserver de ce spectacle, car avec la tangente destructrice de l’environnement qui amène le réchauffement climatique, même nous on commence à se faire remettre à notre place par la planète.
Donc, les 4 artistes de la famille Sinou jouent avec l’eau pour créer des sons, voire de la musique. En créant une sorte de pluie, ou de gouttes d’eau qui tombent du plafond, et en plaçant des instruments à percussion comme des cymbales ou des caisses de batterie, on se retrouve avec des sons. Puis, en ajustant le débit, on se retrouve avec de la musique. On ajoute parfois de la guitare ou des voix et on se retrouve avec un genre de jam festif et impressionnant.
La scène finale utilise à fond ce principe, en y ajoutant des jeux de lumière pour offrir un spectacle en… sons et lumières qui émerveille les enfants comme les grands.
L’eau du bain poursuit son exploration de l’eau comme matière vivante et sensorielle, propice à éveiller l’écoute, la surprise et la joie d’être ensemble. En résulte un moment suspendu, à la fois bricolé et profondément vibrant, pour réapprendre à goûter aux toutes petites choses.
Ce spectacle s’adresse à tous les publics à partir de 7 ans. Il trouve un écho particulier auprès des enfants, des familles, mais aussi des adultes curieux de formes libres, poétiques et sensorielles. Il offre un moment de suspension, un espace pour se mettre à l’écoute du petit, du fragile, de l’inattendu.
Il reste 3 dates. Vous pouvez trouver les informations ici.
Entrevue
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