Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), en partenariat avec le Consulat général de France à Québec, avec le soutien de l’Institut français et la collaboration de PHI et MUTEK, ont annoncé le retour de l’exposition UXdoc : du réel au virtuel, présentée dans le cadre de Novembre Numérique et de la 28e édition du festival.
Déployée dans plusieurs lieux emblématiques de la culture montréalaise, tels que le Foyer Luce-Guilbeault de la Cinémathèque québécoise, le Studio de Musique du Centre Pierre-Péladeau et la Salle d’exposition de la Place des Arts, cette exposition gratuite réunit une sélection d’œuvres québécoises et internationales à découvrir du 21 au 30 novembre 2025. Entre le documentaire et la fiction, leurs réalisateurs utilisent des technologies de pointe pour explorer de nouvelles écritures du réel, à la croisée de l’intime, de la mémoire et de l’écologie. Élaborée en collaboration avec Myriam Achard (PHI), la programmation de cette édition propose une traversée sensible et réflexive de notre rapport au monde contemporain.
En première canadienne, Traces : le processeur de peine (Québec/Canada) de Vali Fugulin est une expérience documentaire interactive en réalité virtuelle partagée. Au cœur d’une forêt symbolique et onirique, les participants y explorent les multiples formes du deuil en visualisant et en manipulant leur peine, qu’elle soit liée à l’amitié, à l’amour, aux idéaux ou à la perte d’un être cher.
All Unsaved Progress Will Be Lost (France) de Mélanie Courtinat est un voyage mélancolique basé sur le témoignage d’une femme qui a refusé d’évacuer son village natal suivant une terrible catastrophe. Entre effondrement et résistance, cette œuvre bouleversante interroge la ténacité humaine face à la disparition.
Energeia (France) de Ugo Arsac est une déambulation immersive à travers les centrales de fission et de fusion atomiques en France. En s’appuyant sur des entretiens avec des experts, le réalisateur propose une réflexion lucide et poétique sur les perspectives énergétiques et le futur de la planète.
Empereur (France, Allemagne) de Marion Burger et Ilan Cohen présente l’histoire d’un homme qui perd la parole, et de sa fille qui cherche à communiquer avec lui, proposant d’explorer l’aphasie comme un pays lointain. Un voyage hors du temps, aux accents surréalistes empreints de poésie.
À travers The Man Who Couldn’t Leave (Taïwan) de Singing Chen, le détenu politique A-Kuen raconte les histoires d’emprisonnement et de persécution qui ont eu lieu à Taïwan dans les années 1950. Grâce à ce témoignage et par le croisement d’archives, de reconstitutions et d’une narration immersive, la réalisatrice éveille les fantômes d’une mémoire collective longtemps enfouie.
Queer Utopia (Brésil, Portugal) de Lui Avallos explore un univers introspectif où un dramaturge amnésique cherche de la compagnie pour reconstruire ses précieux souvenirs. Entre mémoire, identité et désir, l’œuvre s’érige comme un manifeste d’amour et de liberté.
Enfin, avec l’installation immersive Burn From Absence (France, Canada), la réalisatrice Emeline Courcier utilise l’intelligence artificielle pour interpréter la mémoire de sa famille vietnamienne, marquée par une philosophie de l’oubli comme stratégie de résilience. Un dialogue fascinant entre archives, identité et reconstitution numérique.
La présentation de cette œuvre, créée dans le cadre de la Résidence PHI Immersif 2024, s’inscrit dans un partenariat entre PHI et la Place des Arts, établi depuis 2021. Cette initiative vise à accroître l’accessibilité à des contenus immersifs pour un plus large public, et ce, gratuitement.
L’exposition UXdoc : du réel au virtuel et son riche programme occupent une place singulière dans le paysage documentaire. Elle constitue un espace où les frontières se brouillent, où la technologie devient matière sensible, et où chaque œuvre invite à repenser la manière de raconter et de ressentir le monde.
En parallèle, des activités seront proposées pour favoriser les rencontres et les échanges entre les artistes, le public et les professionnels du milieu. Parmi elles, une discussion entre experts intitulée La mémoire à l’ère de la narration numérique, suivie d’un brunch de réseautage, aura lieu le 26 novembre à la Cinémathèque québécoise, dans le cadre du Forum RIDM (sur inscription). Cet échange, animé par Myriam Achard, réunira la vidéaste et artiste en nouveaux médias Mélanie O’Bomsawin ainsi que les cinéastes Emeline Courcier (Burn from Absence), Vali Fugulin (Traces : le processeur de peine) et Ugo Arsac (Energeia).
