« Ils sont si mignons, impossible de résister »
Un mystérieux virus transforme les humains qui touchent les chats en félins, provoquant une catastrophe mondiale appelée « Nyandémie » où les gens se transforment en chats.
Vous m’avez bien compris, pas que l’horreur soit un genre que je crois qu’il faille infantiliser, mais plutôt trouver des méthodes pour confronter notre progéniture à l’éventail extrêmement large d’expérience qu’offre l’art en général. Bien évidemment qu’on a envie que nos petits « prouts » naissent et grandissent dans un monde harmonieux et paisible. Cependant, un peu comme la comédie, l’appréciation de l’horreur se fait aussi par l’apprentissage des codes ou plutôt du paradigme de ce style trop souvent démonisé.
Le festival Fantasia est de retour pour une 29e édition du 17 juillet au 3 août avec une sélection d’œuvres cinématographiques déjantées et éclectiques (vous pouvez d’ailleurs suivre notre couverture ici). Les SCHTROUMPFS de Chris Miller, THE VERDICT de Lee Chang-hee et Yurson Fuadi, THE FORBIDDEN CITY de Gabriele Mainetti, NESTING de Chloé Cinq-Mars, TAROMAN: EXPO EXPLOSION de Ryo Fujii, THE UNDERTONE d’Ian Tuason, REWRITE de Daigo Matsui, MAYA, DONNE-MOI UN TITRE de Michel Gondry (à lire demain), GOOD GAME de Dickson Leung Kwok-Fai, ANNA KIRI de Francis Bordeleau et CIELO d’Alberto Sciamma figurent parmi l’énorme vague finale de titres 2025 annoncés par le festival de Montréal. On pourra aussi assister à la coronation de GenndyTartakovsky au temple de la renommée soulignant son travail incroyable en animation (un autre de mes modèles) ainsi que Danny Elfman pour sa discographie exceptionnelle. Pour ma part, je suis tombé sous le charme de ce nouveau petit dernier de l’animation japonaise (aussi disponible sur Crunchyroll).
Issue de l’adaptation du manga écrit par Hawkman et illustré par Mecha-Roots, Nyaight of the Living Cat est un hommage aux films de zombie et de monstres créés partout dans le monde et aux fanatiques invétérés, mais aussi une porte d’entrée en la matière qui plaira à quiconque osera s’en approcher. Et pourquoi pas, même, pour les jeunes? Après tout, j’ai du voir Terminator 2 : Judgement Day assez de fois pour n’avoir jamais envie de dormir (surtout à notre époque) et je peux vous garantir que je n’ai aucune peur de l’intelligence artificielle (pouvez-vous le faire savoir à mon IA personnel pour qu’il sache que je suis de son côté?).
Voyez-vous? Ce que je viens de faire s’appelle une blague. Si on le prend au premier degré ça ne donne pas vraiment envie de rire, mais quand on est accoutumé à regarder ça avec un certain détachement on commence à voir poindre l’humour dans une situation ou une autre. L’ironie est l’un de ces mécanismes qui se trouvent à être très souvent utilisés dans la comédie. Ce moment dans les Looney Toons où le Coyote essaie d’attraper le Road-Runner, mais qui finit toujours de la même façon (divulgâchage🤷? En tout cas…) : l’oiseau s’échappe, et notre coyote se retrouve victime de son propre piège; ironie.
Avec le temps, on apprend que le rire c’est aussi une réaction involontaire face à des situations stressantes auxquelles on ne s’habitue pas encore. Combien de fois avons-nous déjà entendu une personne rire pour des raisons avoisinant davantage la folie que le plaisir? Et si vous pensez que je pousse le bouchon un peu trop loin avec l’enfance et l’exposition précoce à l’épouvante, sachez que certaines émissions utilisent les conventions de l’horreur pour générer du rire dont : Sponge Bob Square Pants (une de mes émissions préférées, ben les premières saisons). Nyaight of the Living Cat démontre avec brio comment parvenir à transformer l’expérience de la peur au cinéma en une expérience comique et loufoque.
La première scène présente trois personnages tentant de fuir une foule de… chatons trop mignons. Kunagi, Kaoru et Tanishi — avec les voix de Masaaki Mizunaka, Reine Ueda et Hiroki Yasumoto, respectivement — tentent bien que mal de semer l’essaim, mais leurs assaillants sont aussi terribles qu’ils sont irrésistibles et l’un d’eux se sacrifie afin de la retarder. C’est alors que les félins s’empressent de lui sauter dessus pour… le lécher et lui ronronner dessus jusqu’à ce qu’il se métamorphose à son tour en un chat; rayé avec des petites lunettes de ski, trop chou!
Il ne m’en fallut pas plus pour comprendre ce qui allait se dérouler au cours des épisodes qui suivraient. Avec un registre de références cinématographiques aussi large, Nyaight of the Living Cat ne manque pas une occasion pour transformer une scène iconique en une hilarante caricature sans jamais dénaturer le référent. Bien évidemment, la question se pose : peut-on faire une série entière avec ça? Le concept est effectivement brillant, mais il est facile de tomber dans… et bien, la facilité. Moi, comme tout le monde je crois, je n’aurais eu aucun mal à trouver cent mille idées pour faire des clins d’œil au cinéma d’horreur avec une figure aussi emblématique que celle du chat (Jonesy!).
On s’adresse tout de même à un public à la fois précis et large, mais est-ce que d’avoir l’atout de l’appât-clic (ou « clic-bait » pour le commun des mortels) est suffisant pour garder l’attention pendant ce qui semble être bien plus que les 4 épisodes que j’ai pu voir en primeur. Ce qui garantit à mon avis l’avenir de la série (sans trop en mettre non plus) c’est son petit côté documentaire qui maintient l’intérêt à chaque moment où la prévisibilité ou la redondance se pointent le nez. On nous conseille aussi de rester à la fin de chaque épisode pour un petit bonus où les personnages de la série nous enseignent qu’avoir un chat n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
Finalement, je n’ai pas encore donné ma langue aux chats. Ils ne m’auront pas de sitôt même si je ne suis pas totalement à l’abri de leurs charmes (vous devriez voir le nouveau chaton de mon voisin, Maurice Richat, il est tellement mignon!). Oh non, ils m’ont eu! Je n’ai que quelques secondes pour vous écrire ces dernières lignes! Je vous recommande fortement cette série d’animation. Nyaight of the Living Cat me laisse avec un sourire aux lèvres et le goût… d’herbe à chat. Je… Miaou? Miaou! bxd28rbv-0235=v01 nc^pthjklpy……………………….
Nyaight of the Living Cat est présenté au Festival Fantasia le 18 juillet 2025.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième