Le Festival Plein(s) Écran(s) tire à sa fin. Une belle variété de courts métrages y a été présentée.
Un village et son équipe de baseball mixte (une fille et 8 gars).
Un jeune (Joseph « Burger » Delarey, environ 13 ans) est le lanceur vedette de l’équipe. Dès la première scène de la joute, il reçoit la balle dans l’œil droit. Hôpital, très grand beurre noir. Au repos.
Il se trouve dans ce film, des scènes qui nous surprennent, comme du voyeurisme, le coach-handicapé en chaise roulante qui baise comme il respire. Les garçons ont comme exemple d’adulte, un pervers.
Une scène du début (initiation sportive oblige) dérange. Les garçons se masturbent en cercle et giclent sur un toast. Le plus nouveau devrait manger le toast. Dérangeant.
On dirait, par bouts, que le réalisateur s’est inspiré de Fellini, à cause de l’aspect débridé des images. Le coach, banni par la communauté (on ne couche pas avec la mère des joueurs…) s’immole au monticule du terrain de balle sous les yeux du nouvel entraineur, le blessé du début.
Le film illustre comment, de nos jours, ce n’est pas évident parfois d’être adolescent. Faut être fait fort pour devenir adulte.
8.5/10
L’École des médias de l’UQAM nous présente un film qui nous tient en haleine et qui nous émeut par son intensité dramatique.
Deux sœurs, d’environ 11 et 7 ans, promènent une petite brouette dans la forêt. Elles sont à la recherche d’un endroit précis. La charrette contient un sac de jute à travers lequel du sang frais est visible.
Même qu’à un moment, le contenu du sac bouge.
Elles finissent par trouver la cabane de leur oncle dans la forêt et elles lui demandent de creuser un trou pour enterrer le chien qu’elles ont trouvé mort…
La brillance de ce récit est contenue dans le fait que dans les contes d’enfants en forêt, normalement ce sont les enfants qui sont les victimes pour lesquels on a peur. Mais ici…
Bon film, bien dirigé avec un intérêt soutenu.
8.5/10
On nous plonge dans une émission de télé religieuse où l’on présente à l’assistance un jeune garçon d’environ 10 ans (Xavier Loyer) qui a des pouvoirs spirituels. Il a été visité par Dieu lui-même. En fait, il a vu, par la fenêtre de sa chambre, une lumière si intense que ça ne peut être que Dieu. Et la Lumière lui a laissé un don. Celui de guérir les autres.
Le film est assez bien fait pour que l’on croie (pas vraiment aux pouvoirs divins mais) à un film sérieux, documentant le phénomène des dons que certaines personnes reçoivent d’en haut.
On nous montre comment le jeune est choyé par sa mère (Sandrine Bisson) qui le surprotège, comment sa famille tourne autour de lui. Mais la dernière scène nous ouvre un horizon plus que divin… Je ne dévoilerai pas le punch, mais j’ai été amusé par ce bon petit film.
7.5/10
Petit film à deux décors seulement. La réalisatrice et le scénariste ont voulu illustrer le fossé de satisfaction sexuelle entre l’homme et la femme.
De un, une scène de baise entre un boxeur et une jolie fille (Noémie Yelle). Le gars fait vite et ne s’occupe que de son plaisir à lui.
La fille, laissée sur son appétit, essaie d’attirer son attention en vain. Elle se rhabille et va marcher. Elle s’arrête devant un musicien de rue (2e décor) et ça clique, l’harmonie y est…
6.5/10
Étrange réalisation avec, en son centre, un acteur au physique très atypique (François Dewerre) qui joue Coco. L’action se passe uniquement dans un luxueux et moderne appartement au 20 ou 30e étage, dans une grande ville.
Coco, un bizarre d’humain presque toujours nu, se comporte étrangement lorsque sa compagne part pour le travail. Il se met nu, s’exhibe devant les grandes vitres mais dans l’indifférence totale du reste du monde, les buildings voisins se trouvant à une certaine distance.
Coco a visiblement eu une opération majeure au cerveau, pas seulement à cause de son comportement mais il porte aussi une grande cicatrice et à une oreille amochée.
Film sans réel début ni fin, sans non plus d’intérêt définissable sauf de mettre en scène un acteur au physique de bête de cirque.
6/10
D’après une pièce de Sébastien David.
Ce film traite des valeurs familiales ancestrales catholiques opposées à l’homosexualité en passant par le phénomène de l’enfant-roi. C’est le réveillon de Noël et Carl reçoit toute la famille Bouchard. Il a invité son copain Denis, 33 ans. Denis parle à la caméra, narre l’action et c’est très efficace.
Denis reste dans son coin, la famille le regarde de travers. Il gêne. Une petite fille d’environ 8 ans, robe rouge, vogue allègrement d’une tante à l’autre, elle est cute, elle est la reine de la soirée. Elle s’amuse à mettre dans le trouble, l’ami invité. Arrive la distribution des cadeaux, seule la fillette reçoit tous les cadeaux; elle est littéralement enterrée de jouets.
Denis en arrive à se confronter à elle et provoque un drame. Malaise géant… Belle mise en scène, film réussi.
8.5/10
Anne (Alexa-Jeanne Dubé) est une musicienne troublée par ses démons. Le film présente une belle jeune femme à qui une voix narratrice parle constamment. C’est elle qui se parle comme si elle vivait en dehors de son corps.
Elle décrit l’avenir assez perdant de tous ceux qu’elle croise, comme si ça pouvait la rassurer face à sa propre vie.
Anne n’arrive pas à être présente dans sa propre vie, elle subit constamment les rencontres, mêmes intimes, elle agit comme il le faut, pour rendre service.
Suite à une visite chez sa mère, on réalise que c’est la voix de celle-ci qu’elle a remplacée au fil des ans. « Tu ne réussiras pas, tu n’es pas capable, abandonne… »
Puis une scène formidable de plongée en apnée, comme si Anna se noyait. Cette scène ressemble d’ailleurs étrangement à celle du film Emporte-moi de Léa Pool, avec cette fois Hanna (Karine Vanasse).
On peut le prendre comme un clin d’œil à un autre film, mais il reste que c’est efficace.
Bon film sur la presque schizophrénie, très bien réalisé et joué. Alexa-Jeanne Dubé perce l’écran, Chapeau!
9/10
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