Il y a deux ans, j’ai écrit un long texte pour parler de One Piece et de son adaptation live qui allait sortir sur Netflix. C’était ma façon de présenter une œuvre qui me tient à cœur et qui était assez de niche pour une bonne partie des lecteurs. Aujourd’hui, je souhaite répéter l’expérience avec une autre série dont je suis fan, tout comme une grande partie de la population, en plus d’être un important symbole du pays qui l’a vu naître et qui, malgré sa récente propagation sur le marché international, reste assez de niche. Cette série, c’est Doctor Who, programme culte qui a aujourd’hui plus de 60 ans.
Je séparerai cette fois ce texte en trois parties. La première, celle que vous êtes en train de lire, se concentrera sur un résumé de la série et sa période classique. La deuxième partie portera sur la nouvelle mouture de 2005, celle que j’ai découverte, et la troisième parlera de sa nouvelle période, marquée par les 60 ans du programme et son partenariat avec Disney+.
Commencé en 1963, Doctor Who est une série de science-fiction britannique produite par la BBC. Elle narre les aventures du Docteur, un extra-terrestre provenant de la race des Seigneurs du Temps, des êtres immortels qui ont su voyager à travers l’espace et le temps. C’est ce que fait le Docteur, voyageant avec son vaisseau, le TARDIS (Time And Relative Dimension In Space), qui prend l’apparence d’une cabine téléphonique de police britannique et qui a comme particularité d’être plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. Très souvent accompagné d’une ou d’un compagnon, il vit des aventures à travers l’espace et le temps, faisant face à de grands dangers extra-terrestres.
Malgré le fait que Doctor Who est une pierre angulaire de la culture britannique, elle a été créée par un Canadien, Sydney Newman. Avant d’être à la tête de l’ONF en 1970, il a été chef du département de la fiction pour ITV, où il a créé la série Chapeau melon et bottes de cuir, puis à la BBC. On lui a demandé de créer un Saturday Tea-Time Show, un programme qui sera regardé par le grand public lors d’une heure de grande écoute. Il a donc créé, avec la collaboration des scénaristes C. E. Webber et Donald Wilson le concept d’un mystérieux personnage nommé le Docteur qui vit des aventures à travers l’espace, mais aussi le temps, donnant ainsi un aspect éducatif sur l’histoire à la série.
La première saison fut produite par Verity Lambert, une ancienne collaboratrice de Sydney Newman lorsqu’ils travaillèrent pour la chaîne ABC Weekend TV, et dont ce sera son premier travail en tant que productrice pour la BBC. Les premiers épisodes seront quant à eux réalisés par Warris Hussein, un Britannique d’origine indienne, aussi homosexuel, qui était à l’époque le plus jeune réalisateur de la chaîne. Pour incarner le rôle-titre, le choix fut posé sur William Hartnell, un acteur vétéran surtout connu pour ses rôles de sergent de l’armée et de personnes à fort caractère. Il était aussi connu pour son caractère très conservateur. Les compagnons de cette première saison étaient la petite fille du Docteur, Susan Foreman (Carole Ann Ford), et ses deux professeurs, Barbara Wright (Jacqueline Hill) et Ian Chesterton (William Russell).
La série connut un immense succès dès son deuxième épisode, le premier ayant été diffusé le 23 novembre 1963, jour de l’assassinat de John F. Kennedy. Ce succès est notamment dû grâce à l’apparition des Daleks, des monstres qui deviendront les méchants iconiques de la série. Donald Wilson ne voulait d’ailleurs pas les intégrer à la base, mais Verity Lambert persista. C’est ainsi que débute l’histoire de la plus longue série télévisée de l’histoire. Si cette partie vous intéresse, je vous conseille An Adventure in Space and Time, un téléfilm relatant les premières années de la série et diffusé en 2013 sur la BBC à l’occasion des 50 ans de Doctor Who.
La série continuera pendant longtemps, non sans le départ de plusieurs membres importants de la production, comme Verity Lambert et Carole Ann Ford. Mais lorsque William Hartnell commence à développer des problèmes de santé et ne peut plus suivre le rythme de production, les auteurs ont eu l’idée de faire en sorte que lorsque le Docteur est aux portes de la mort, il a la capacité de se régénérer, ce qui le fait changer d’apparence et de personnalité, faisant en sorte que la série puisse continuer. C’est ainsi qu’en 1966, lors de l’épisode The Tenth Planet, le Docteur prit l’apparence de l’acteur Patrick Troughton.
Entre 1963 et 1989, ce seront sept acteurs qui incarneront le Docteur. Après Hartnell (1963-1966) et Troughton (1966-1970), il y a eu Jon Pertwee (1970- 1974), Tom Baker (1974-1981), Peter Davidson (1981-1984), Colin Baker (1984-1986) et Sylvester McCoy (1986-1989). Les Docteurs seront accompagnés par de nombreux compagnons, les plus connus étant Sarah-Jane Smith (Elisabeth Sladen), le Brigadier Alistair Gordon Lethbridge-Stewart (Nicholas Courtney) ou bien Dorothy “Ace” McShane (Sophie Aldred). Ils affronteront tous de terribles ennemis comme les Daleks, les Cybermen ou le Maître.
Je vais être honnête, c’est un aspect de la série que je n’ai pas découvert. J’ai certes vu des extraits, mais je n’ai jamais pris le temps de tout découvrir. Je suis quand même au courant des différents Docteurs, je connais certains vilains de cette période et je suis au courant de certaines anecdotes, notamment le fait que plusieurs épisodes de l’époque Hartnell et Troughton ont été perdus à cause des mauvaises conditions d’entreposage de la BBC, ainsi que le fait que Douglas Adams, l’auteur de The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy, a écrit deux épisodes, dont un qui a été non complété à cause d’une grève.
En même temps, même si Doctor Who a été diffusé à l’international dès 1964, notamment au Canada sur TVOntario dans les années 70, le programme a longtemps été une exclusivité britannique. La série est une véritable institution là-bas, devenant un pilier important de la culture du pays. Il a apporté de nombreux produits dérivés comme des romans, des bandes dessinées, des programmes audio et, bien sûr, des goodies en tous genres. Et ce, sans oublier tous les types d’hommages faits à la série dans des œuvres comme Futurama, Big Bang Theory et Community.
Cela n’a quand même pas empêché la série de recevoir de vives critiques, notamment de la part de Mary Whitehouse, une activiste moralisatrice qui a très souvent confronté la BBC, car elle trouvait Doctor Who trop violent et choquant pour les enfants. Des critiques qui ont longtemps amusé l’équipe de production de la série, même si elle s’est vu demander d’atténuer les moments choquants.
Cependant, en 1989, la série fut annulée par la BBC. Une triste annonce, mais que beaucoup voyaient arriver dès le début des années 80 à cause de nombreux changements d’horaires pour les épisodes, une baisse des audiences, certaines personnes qui critiquaient la moins bonne qualité de la série et même un hiatus de 18 mois entre Colin Baker et Sylvester McCoy, qui sera le dernier à interpréter le Docteur. Cela fit en sorte que la série de science-fiction la plus importante de la Grande-Bretagne s’arrêta, laissant de nombreux fans attristés de ne plus pouvoir regarder de nouvelles aventures du Docteur.
Une nouvelle tentative de relancer la série sera faite en 1996 sous la forme d’un téléfilm qui serait le pilote de la nouvelle série, avec l’acteur Paul McGann qui endosserait le rôle iconique. Grosse particularité, il s’agissait d’une coproduction avec la BBC, Fox et Universal, cette nouvelle saison devant être diffusée sur Fox Network et amènerait le Docteur, alors restant cantonné à la Grande-Bretagne, sur les écrans outre-Atlantique. Cependant, si les audiences du téléfilm furent correctes en Angleterre, les Américains, qui ne connaissaient rien à Doctor Who, ne s’y intéressèrent pas, ce qui annula tout projet de série. Doctor Who retourna donc dans son sommeil, jusqu’en 2005. Mais ça, on le verra dans la seconde partie.
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