Tous ne s’entendent pas sur la durée du court métrage. Certains considèrent que les films doivent durer moins de 59 minutes, d’autres, tout au plus 30 minutes. Tout dépend si les festivals qui projettent les films ouvrent une catégorie aux moyens métrages.
Pendant les Sommets du cinéma d’animation, une quarantaine de films compétitionnent en tant que très courts. Ils sont d’une durée de 15 secondes à 2 minutes.
Je vous en présente trois.
Un mouvement à l’intérieur d’une peinture qui commence par la sauvagerie d’une bataille et se fige sur l’interprétation d’un chef-d’œuvre du XVe siècle : La bataille de San Romano de Paolo Uccello. (Suisse, 2 min., sans dialogue)
The Battle of San Romano est un film circulaire, en ce sens que l’on passe et repasse dans l’œuvre d’Uccello. On traverse la peinture, on la voit se mouvoir devant nos yeux. Les formes se transforment, deviennent d’autres formes et personnages. La bataille prend littéralement vie; ce qui est figé depuis des siècles s’active.
C’était là certainement un défi considérable que Schwizgebel relève avec brio. Le cinéma est ici au service de l’art pictural de la Renaissance.
Une salle de sport où les protagonistes sont en rut. (Québec, 1 min., sans dialogue)
Ici encore, des images statiques s’animent. On quitte l’art florentin pour un assemblage d’images populaires, passant de la dame en maillot à des clichés d’anatomie. L’assemblage des différents clichés d’une même personne ou d’une même opération crée des mouvements saccadés auxquels sont ajoutées des respirations haletantes.
L’effet est intéressant, un peu déstabilisant. Ce à quoi l’assemblage d’images hétéroclites contribue également.
Christopher est un calendrier de l’avent qui tente de protéger ses chers chocolats durant la période de Noël. (Grande-Bretagne/Allemagne, 2 min., VOA)
Le dernier, mais non le moindre. C’est pour moi un coup de cœur, tout particulièrement en cette saison. 24 days of torture est le premier court métrage des réalisatrices Victoria Jardine et Ines Pagniez, qui ajoutent ici une touche d’horreur à la magie du temps des Fêtes.
Christopher subit les assauts répétés de petites mains malicieuses. Des scènes sanglantes (ou plutôt chocolatées) de type slasher movie rendent le tout vraiment amusant. Et la fin est tout simplement savoureuse, à l’image des chocolats de Christopher. 😉
Le 1er décembre est à nos portes. Courez acheter votre Christopher, le décompte va commencer. Chaque chocolat dévoré est un carnage. Gageons que vous ne verrez plus votre calendrier de la même manière.
Bons chocolats!
Les trois courts métrages sont présentés les 22 et 26 novembre, dans la catégorie « Compétition internationale de films très courts ».
Pour vous donner envie d’aller voir la compétition, voici 24 days of torture :
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