FLOW - Une

[FCMS] Flow – Fable onirique moderne sans paroles

* À la fin du texte, on vous offre des dessins à colorier.

Flow - Affiche

Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. 

Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau! Tous devront désormais apprendre à dépasser leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’offre à eux…

Avec Flow, Gints Zilbalodis offre une expérience visuelle quasi onirique, une fable moderne qui plaira tant aux adultes qu’aux enfants, malgré que le long métrage ne contienne pas un seul mot.

Mon critique en herbe vous donne son point de vue.

Sans un mot

Plutôt que de miser sur des dialogues entre animaux, Zilbalodis utilise la narration visuelle pour entraîner les spectateurs dans le voyage initiatique des personnages. Et l’idée est bonne, car souvent, au cinéma, les scènes les plus marquantes sont celles sans dialogues.

Ce choix osé contraste avec ce qu’on voit généralement dans les films animés visant les jeunes publics. Ça fait du bien de voir un film qui ne les prend pas pour des personnes incapable de réfléchir. 

FLOW - sans un mot

Bien que ce ne soit pas le but, ici, les spectateurs s’identifieront aux animaux. Mais ce qui frappe c’est surtout cette façon de représenter leurs comportements de manière crédible. Bien sûr, on prend des libertés artistiques, comme dans la scène où le chat agrippe le gouvernail du bateau. Mais en dehors de cela, le rendu des mouvements des animaux et de leurs comportements sont aussi plausibles que possible, ce qui permet d’éviter les clichés des bêtes qui agissent et pensent exactement comme des humains. Les personnages ont donc des buts simples, essentiels, ce qui est indispensable en l’absence de dialogues. C’est peut-être aussi ce qui fait que le film rejoint les enfants malgré son côté très contemplatif.

Car oui, malgré qu’il n’y ait aucun mot et que le film se déroule à un rythme assez lent, les enfants ont adoré. Il y a eu aussi beaucoup de discussion sur le film. Et ça, c’est assez rare.

D’une grande beauté

Je ne me souviens pas d’avoir vu un film pour enfant d’une si grande beauté. Le fait de ne mettre aucun dialogue ne permet réellement de miser sur la beauté des images. Je parle de beauté, mais le côté parfois effrayant en fait aussi partie. 

Le film commence par une inondation aussi subite que spectaculaire. Elle dévaste de nombreuses parties des paysages naturels. Les inondations, initialement perçues comme destructrices, dévoilent une beauté surprenante dans les panoramas engloutis, modifiant ainsi le regard que les personnages y portent. Ces désastres naturels, ancrés dans la mémoire collective, se passent donc d’explications. Les conséquences de ce cataclysme a été très bien travaillé et représenté par le réalisateur.

FLOW - Une grande beauté

La principale conséquence est, bien évidemment, le voyage que les animaux doivent parcourir. Un voyage de survie, puisque ceux-ci sont des animaux terrestres. Ils doivent donc trouver une façon de rester hors de l’eau. Mais cette catastrophe sert surtout à créer une analogie comportementale. Au début du film, le chat escalade des choses afin de fuir la situation. On peut y voir cette façon qu’on a de fuir afin d’éviter les problèmes. Il se hisse au sommet de la maison, puis au sommet de la plus haute statue pour finalement s’installer en haut du mât de la barque. Et quand il atteint enfin ces très hautes tours que l’on croit être la fin du voyage, il gravit l’escalier de l’une d’entre elles pour fuir ses difficultés. Partir pour éviter d’affronter des problèmes ou des situations déplaisantes est une réaction humaine très répandue. Mais finalement, arrivé tout en haut, le chat prendra une décision importante.

C’est d’ailleurs au sommet de la tour que survient une des scènes le plus abstraites, mais magnifique du film. Une scène qui amène obligatoirement des réactions est des discussions avec les plus jeunes. 

Un peu plus…

Mais revenons aux comportements des animaux au cours de l’aventure. Parce que pour l’adulte, c’est possiblement ce qui est le plus intéressant. Au départ, le chat est principalement effrayé par les autres animaux. L’inondation en tant que telle n’est pas sa raison d’agir. C’est son désir de rester seul qui le pousse à monter au sommet de sa maison. Jusqu’à ce qu’il réalise que cette option n’est pas réellement bonne. 

FLOW - Un peu plus

Bien que ce chat soit vu comme le héros de l’histoire, on ne peut pas le qualifier de héros traditionnel, puisqu’il agit de manière opposée à ce dont on s’attend d’un héros. Les chats sont très égoïstes et parfois brutaux. Mais on se retrouve à lui pardonner ces comportements parce qu’il est tellement mignon. On s’identifie probablement à lui, aussi, parce qu’on l’accompagne dans son voyage initiatique. Le chat a son opposé avec le chien qui est à l’inverse, un suiveux au début, mais un indépendant à la fin. 

Chacune des personnalités de ces bêtes reflète un aspect de l’individu confronté à la vie en société. Le lémurien collectionne toutes sortes d’objets au cours du voyage. Jusqu’au moment où on comprend qu’il se comporte ainsi parce que c’est ce que font tous les autres lémuriens. Autrement dit, il agit ainsi parce qu’il pense que ses semblables ne l’accepteront qu’en fonction de ces possessions matérielles plutôt que pour ses qualités personnelles. Oui, le comportement du lémurien est une sorte de critique du consumérisme. Il a été formaté par la société des lémuriens, comme les hommes le sont par la leur. L’oiseau est un peu dans une situation similaire. Après avoir fait quelque chose qui a brisé son lien avec sa société, il est à la recherche d’une certaine rédemption. 

Quant au capybara, c’est un marginal qui n’évolue pas au fil des événements. Il est un bel exemple de cet animal étrange qui semble complètement se foutre de ce qui l’entoure. Ce grand paresseux peut dormir aussi bien seul dans un coin, que dans une prairie entouré de lion ou à côté d’un crocodile.

Flow est donc un film familial contemplatif, dans lequel l’aventure a une tout autre ampleur. Tout n’y est pas expliqué (on ne sait pas d’où vient l’inondation, pas plus que la provenance de ces jolies statues de chats qui peuplent la région. La conclusion est ouverte, ce qui permet encore une fois d’ouvrir la discussion avec les autres qui regardent le film, peut importe l’âge ou l’origine ce ceux-ci. 

Un film magnifique à voir absolument.

Flow est présenté au FCMS, les 13 et 14 mars 2025.

Bande-annonce

Pour colorier

Fiche technique

Titre original
Flow
Durée
84 minutes
Année
2024
Pays
Lituanie
Réalisateur
Gints Zilbalodis
Scénario
Gints Zilbalodis et Matiss Kaza
Note
9 /10

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Fiche technique

Titre original
Flow
Durée
84 minutes
Année
2024
Pays
Lituanie
Réalisateur
Gints Zilbalodis
Scénario
Gints Zilbalodis et Matiss Kaza
Note
9 /10

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