PostHumains - Une

[RVQC] Posthumains – Devenir cyborg

« We’re at a point when we’re gonna opgrade ourselves to cyborgs… »

POSTHUMAINS - Affiche

Après des années à dépendre d’outils médicaux pour sa survie, la réalisatrice Dominique Leclerc se tourne vers les technologies émergentes en quête de solutions alternatives.

Posthumains la suit au fil de ses rencontres avec des cyborgs, des biohackers et des transhumanistes qui, grâce aux technologies, cherchent à déjouer maladie, vieillissement et mort. Le documentaire aborde des enjeux éthiques et politiques urgents quant à l’avenir de notre espèce.

Entre espoir et craintes

Cette œuvre s’inscrit dans la démarche multidisciplinaire de l’autrice, qui a porté ces thèmes avec nuance et sensibilité au théâtre, notamment dans les pièces à succès Post Humains et i/O. On peut ainsi dire que la réalisatrice connaît son sujet.

Je n’ai pas eu le plaisir de voir les 2 pièces, mais Posthumains fait littéralement peur. Très peur. Oui, ce que nous présente Dominique Leclerc offre de l’espoir dans bien des domaines. Mais le message qui transpire de ce documentaire est que lorsque l’humain invente des technologies, ça se retrouve toujours dans les mains des mauvaises personnes. 

PostHumains - Entre espoir et crainte
Dominique Leclerc qui teste un exosquelette

Ici, elle ne parle pas de Musk, sauf une fois où son nom est mentionné. Mais certains des intervenants sont tout aussi effrayants lorsqu’ils expliquent pourquoi il faut développer ces technologies. Oui, il y a des gens porteurs d’espoir, comme cet homme qui a pu s’implanter une puce dans la tête pour retrouver l’usage du langage, ou cette femme qui veut développer les nouvelles technologies en s’assurant qu’elles sont offertes à tous. 

Mais on retrouve aussi – et c’est là que ça fait peur – des gens qui ont les moyens de financer des projets. Ces gens ont tous une chose en commun : ils disent que l’humain se doit d’être égoïste et que les technologies devraient être offertes seulement à ceux qui ont des moyens. Il y a cette femme qui explique, sans gêne, que les technologies de longévités et de santés devraient servir uniquement aux personnes blanches où à la peau pâle; il y a cet homme qui dit que la gauche et le socialisme a prouvé que de penser au groupe ça ne marche pas et qu’il faut donc s’affilier à l’extrême droite qui est dans un objectif beaucoup plus égoïste; il y a aussi ces gens qui disent que ce n’est pas grave de bousiller la planète, car on créera tout simplement des arbres et une nature en laboratoire. 

Donc beaucoup de magnifiques technologiques, mais clairement trop d’humains derrière ces technos…

Classique en forme et avant-gardiste dans son sujet

Le documentaire est tourné dans un format ultra-classique. La réalisatrice se promène d’un lieu à l’autre pour faire des entrevues avec des gens de divers horizons. C’est une façon de donner un film clair et simple à suivre. Mais compte tenu du sujet, j’aurais aimé un peu plus d’extravagance dans le format. 

Mais le sujet est extrêmement important et actuel. On parle du futur, mais si la réalité nous a appris quelque chose dans la dernière année, c’est que ce qu’on appelait autrefois le futur en imaginant ce qui arriverait dans 10 ou 15 ans représente plutôt un horizon de quelques mois maintenant. 

PostHumains - Classique mais avant-gardiste
Gracieuseté de l’ONF

Lorsqu’on laisse entendre dans le documentaire que l’humain tel qu’on le connaît est sur le point de disparaître et de céder sa place à l’humain-cyborg, une partie de moi a envie de rire, alors qu’une autre est fondamentalement inquiète. 

Leclerc dit que l’humain est déjà en train de devenir un cyborg. Je ne sais pas si je suis d’accord, mais ce que je comprends, par contre, c’est qu’il faudrait se pencher sérieusement sur la question afin d’encadrer tout ça rapidement. Plus rapidement que ce qu’on a fait (ou pas vraiment fait) avec la réglementation du web. 

La réalisatrice va ainsi à la rencontre de gens qui s’identifient comme cyborgs, de biohackers et de transhumanistes qui cherchent à déjouer la maladie, le vieillissement, et même la mort, grâce aux nouvelles technologies. Elle oscille entre espoir et appréhension. Et moi aussi d’ailleurs. 

Un peu plus…

Et si notre « augmentation » corporelle et cognitive était pilotée par les géants du numérique? Parce que c’est bien ce qui risque d’arriver, non? Elon Musk travaille déjà depuis quelques années sur l’implantation de puces dans le crâne pour « augmenter » l’humain. On peut maintenant s’implanter des trucs dans le bras qui vont réguler le cycle menstruel et agir comme contraceptif. Et les exemples peuvent aller encore plus loin. 

PostHumains - Un peu plus

Posthumains aborde des enjeux de société éthiques et politiques urgents, de façon simple et compréhensible. Et au-delà de la peur qu’il provoque, il doit servir à lancer un questionnement profond. 

Après tout, on parle ici de notre avenir en tant que société, mais aussi en tant qu’espèce. En passant, vous connaissez le concept de #MyBodyMyData?

Posthumains est présenté aux RVQC le 23 février 2025.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Posthumains
Durée
88 minutes
Année
2025
Pays
Québec (Canada) / Canada
Réalisateur
Dominique Leclerc
Scénario
Dominique Leclerc et Jérémie Battaglia
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
Posthumains
Durée
88 minutes
Année
2025
Pays
Québec (Canada) / Canada
Réalisateur
Dominique Leclerc
Scénario
Dominique Leclerc et Jérémie Battaglia
Note
8 /10

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