« Quand est-ce qu’elle va se servir des murs plutôt que des portes? »
Quand Elli (Sophie Nélisse), un petit fantôme sans-abri, frappe à la porte des résidents excentriques d’un manège hanté à la recherche d’un toit, elle attire accidentellement l’attention du « monde extérieur » et doit faire équipe avec un groupe hétéroclite de monstres dans une quête folle pour sauver non seulement tous les monstres, mais aussi sa seule chance d’avoir enfin une famille à elle.
Avec Elli et l’équipe des monstres, Piet de Rycker et Jesper Møller proposent un film pour enfants qui divertit les jeunes, mais qui laisse les adultes déçus.
J’ai toujours dit qu’un bon film pour les enfants en est un qui saura aussi interpeller les adultes. Or, ce n’est pas le cas avec Elli et l’équipe des monstres. Les enfants, eux, on aimé, comme vous pouvez l’entendre dans leur présentation.
Mais les adultes se sont ennuyés. Le long métrage, basé sur Elli et le train fantôme de Klaus Baumgart, manque de profondeur. Déjà après 15 minutes on a l’impression d’avoir fait le tour du sujet. On a droit à quelques poursuites prévisibles, des rebondissements très prévisibles et une morale prévisible.
Il y a la musique qui, par contre, donne de la vie à tout ça. Une trame qui ressemble par moment à celle de Ben Charest avec Les triplettes de Belleville. Ça, nous avons tous aimé.
Du côté positif, il y a l’incorporation d’un certain modernisme dans le film. En effet, la technologie numérique est au centre du récit puisque le « méchant » capte les monstres pour en faire des données numériques. Ils se retrouvent ainsi coincés à l’intérieur de ce qui semble être un ordinateur, avec des tonnes de données binaires de « 0 » et de « 1 ».
On a aussi Elli qui se retrouve coincée entre son désir de plaire à son oncle qui veut qu’elle suive le chemin de ses ancêtres et de faire peur aux humains, et son désir de suivre ses propres valeurs et d’être gentille et de se faire non seulement des amis, mais une famille.
Ce cheminement nous amène à l’éternelle et trop présente thématique des films pour enfants dans lesquels on mise sur l’idée que l’on choisit sa famille. Mais c’est amené avec si peu de subtilité que le message nous coince un peu dans la gorge. On dirait les écolos qui tentent d’amener des changements de société en misant sur la fin du monde plutôt que de montrer que les changements peuvent mener à de belles choses.
Avec ce film, le jeune spectateur se retrouve lancé dans une aventure pleine de vie, qui donnera de beaux plaisirs. Par contre, l’adulte aura envie d’aller vaquer à ses occupations.
C’est probablement plus un film à avoir à la maison qu’à aller voir au cinéma. Je ne crois pas qu’une soirée à 100$ soit justifiée dans ce cas-ci. Mais qui sait, peut-être que la vidéo de mes critiques en herbe vous convaincra du contraire.
Elli et l’équipe des monstres est présenté au FIFEM, du 1er au 9 mars 2025.
Bande-annonce
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