« Innu Nikamu, c’est… une belle histoire. C’est une longue histoire. C’est un moment de solidarité, fraternité. Un esprit. »
Florent Vollant et Danielle Descent, co-fondateurs
Grâce à la musique qui a accompagné les Innus tout au long de leur histoire, le réalisateur Kevin Bacon Hervieux retrace la fabuleuse aventure des fondateurs du Festival de musique et des arts autochtones Innu Nikamu de Maliotenam, des musiciens, des artisans et des collaborateurs qui ont allumé l’espoir d’un peuple en détresse, osant croire que le défi de la réappropriation de leur culture et de leur langue était possible.
Kevin Bacon Hervieux a pu réaliser son premier long métrage documentaire, Innu Nikamu : Chanter la résistance, grâce à une bourse au développement documentaire pour la relève autochtone (APTN/Canal D), qu’il a obtenu en 2014 alors qu’il n’était âgé que de 22 ans. Comme de plus en plus de films, le long métrage a également été financé par du sociofinancement, via la plateforme Kickstarter. C’est 290 contributeurs qui se sont engagés pour plus de 25 000 $. Comme quoi cette histoire et l’Histoire de cette communauté méritaient d’être racontées.
Le film a été présenté en première mondiale le 5 octobre dernier dans le cadre du FNC.
« Traditionnellement, le chant, la musique et la danse ont toujours été des façons de raconter et de s’exprimer. Lorsqu’il a été question de se réapproprier une identité à la sortie des pensionnats autochtones, de nombreux Autochtones apprirent à maîtriser certains instruments dont la guitare et, sous l’inspiration des légendes engagées folk, rock et country des années 60 et 70, chantèrent leurs revendications en rupture du mode de vie occidental dominant », expliquait Kevin Bacon Hervieux.
Ce festival, qui en était cette année (du 3 au 6 août 2017) à sa 32e édition, est en fait un lieu de rassemblement, une occasion pour une communauté de se réunir en famille et de festoyer. Le tout sans alcool, ce que je trouve tout à fait louable. C’est la musique et l’atmosphère festive qui rassemblent cette communauté qui a souffert par le passé, notamment d’être contrainte dans des réserves et à qui les enfants ont été retirés afin d’être envoyés dans des pensionnats.
Le réalisateur a bien choisi ses extraits et images d’archives, qui montrent entre autres l’exploitation des Blancs sur les territoires innus, des images des pensionnats (dont un discours d’hommes religieux absolument terrible) et des scènes festives traditionnelles en famille où danse et musique sont à l’honneur. Le générique de début est en ce sens très réussi.
Le Festival a permis, d’une certaine façon, de réhabiliter d’anciennes célébrations estivales – lorsque les Innus revenaient d’un cycle de migration saisonnière, à travers la chasse au caribou – en devenant un lieu de rencontre annuelle.
Innu Nikamu, c’est un événement d’envergure : plus d’une quarantaine de spectacles et de performances, sur 4 jours, par plus de 150 artistes et intervenants de différents horizons. C’est un lieu de rassemblement, depuis 1985, pour différentes nations autochtones, à qui se greffent également amis, familles et touristes.
Innu Nikamu, c’est aussi une lueur d’espoir pour plusieurs membres de cette communauté, où le taux de suicide et de consommation est très élevé. On encourage les gens à se rassembler, à vivre selon leurs traditions, à être fiers de qui ils sont. Les peuples autochtones sont encore aujourd’hui, au Canada, mis de côté et n’ont malheureusement pas le même soutien des gouvernements que le reste de la population.
La musique fait partie pour eux d’un long et lent cheminement de guérison.
De nombreux intervenants dont Florent Vollant (connu notamment pour son duo de musique Kashtin), Jean-Luc Vollant et Danielle Descent, les trois fondateurs du festival, Sylvain Vollant, l’ancien coordonnateur du festival, Kim Fontaine, le coordonnateur actuel, Natasha Kanapé-Fontaine, une artiste multidisciplinaire, Shauit et Philippe Mckenzie, deux auteurs-compositeurs-interprètes.
Ils expliquent, chacun à leur manière en fonction de leurs expériences variées, ce qui les a motivés dans cette aventure, ce qui leur donne le goût de voir se poursuivre, année après année, cette tradition musicale, de même que l’importance qu’elle acquiert dans leur vie.
Le documentaire Innu Nikamu : Chanter la résistance nous permet de mieux connaître la communauté innue si souvent stéréotypée, de la comprendre et de célébrer avec elle.
La musique – l’art sous toutes ses formes, en fait – est un puissant véhicule de rassemblement, qui est ici bien exploité.
Note : 8,5/10
* Le film sera présenté au FNC le 10 octobre 2017.
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