「まあ、一番のピークは本当に扉を開けたのは「リング」だったと思いますが。」
[Eh bien, je pense que c’est « Ring » qui m’a vraiment ouvert la porte.]
Retraçant les origines des films d’horreur japonais au tournant du millénaire, des films mettant en scène des fantômes vengeurs se manifestant à travers la technologie contemporaine sur fond d’aliénation urbaine et de déclin social.
Avec The J-Horror Virus, Sarah Appleton et Jasper Sharp retracent les origines de ce qu’on appelle maintenant la J-Horror. C’est sous forme d’extraits de films et d’entrevues que les réalisateurs montrent l’importance de ce phénomène.
The J-Horror Virus a pour objectif de montrer comment une nouvelle souche d’horreur a émergé au tournant du millénaire au Japon et a conquis le monde. Pour se faire, le duo de réalisateurs mise sur une certaine sobriété. Ils présentent des entretiens avec Kiyoshi Kurosawa (Cure, Pulse), Takashi Shimizu (Ju-On, Marebito), Rie Inoo (Sadako dans Ring), Takako Fuji (Kayako dans Ju-On), Masayuki Ochiai (Infection, Shutter), Shinya Tsukamoto (Marebito), Joji Iida (Spiral), Norio Tsuruta (Scary True Stories, Ring 0), Chiaki Konaka (Psychic Vision Jaganrei, Marebito), Teruyoshi Ishii (Psychic Vision : Jaganrei) ainsi que les auteurs Tom Mes et Lindsay Nelson.
Ces entrevues en format « têtes parlantes » permettent de donner la parole à ceux qui ont fondé ce mouvement cinématographique. D’une certaine façon, on pourrait les comparer aux Truffaut et Godard et la Nouvelle vague. Oui, la J-Horror à eu un effet similaire.
Pour compléter le tableau, Sarah Appleton et Jasper Sharp ajoutent des séquences des films les plus importants de cette vague. Ce sont surtout Ring et Ju-On qui reviennent. Un peu plus de variété aurait été appréciée, ainsi que moins de répétitions dans les scènes choisies. Mais les choix restent efficaces et pertinents.
The J-Horror Virus est un long métrage documentaire qui retrace les origines, l’évolution et la diffusion à travers le monde d’un genre particulier de films d’horreur surnaturels purement japonais qui ont infiltré la conscience mondiale au tournant du millénaire, des films mettant en scène des fantômes vengeurs se manifestant à travers la technologie contemporaine, dans un contexte d’aliénation urbaine et de déclin social.
Le documentaire calcule le début de ce genre remonte au faux documentaire de Teruyoshi Ishii de 1988 Psychic Vision: Jaganrei et la série de films directement en vidéo Scary True Stories (1991/92) de Norio Tsuruta. D’ailleurs, on comprend que,contrairement à ce qu’on pouvait croire en Amérique, que Blair Witch Project n’a pas inventé le style du found footage.
On y analyse aussi les autres titres clés tels que Ring (1998) de Hideo Nakata, Pulse (2001) de Kiyoshi Kurosawa et Ju-On: The Grudge (2002) de Takashi Shimizu. Les critiques et les réalisateurs des films présents réfléchissent à la manière dont les visions dystopiques sombres et les atmosphères troublantes qui ont rendu ces œuvres si uniques se sont infiltrées à travers le monde. La question au centre reste de savoir comment, soudainement, l’Occident s’est laissé séduire par des thèmes typiquement japonais.
Il est aussi intéressant de voir l’origine de ces histoires de fantômes à la japonaise dans lesquelles, contrairement aux fantômes nord-américains, les spectres ne s’attaquent jamais directement aux humains.
On effleure aussi les thèmes et « tropes » an centre des histoires effrayantes du pays du soleil levant. Ceux qui ont vu beaucoup de films d’horreur japonais – J-horror ou non – on probablement remarqué que le fantôme féminin habillé en blanc, avec les cheveux longs, les cheveux qui cachent le visage et l’eau font toujours, ou presque, partie des récits d’épouvantes.
Il y a une chose dommage par contre. Le documentaire donne beaucoup trop de crédit aux remakes américains. En étant plus honnête et en acceptant que les versions refaites soient toujours – oui toujours – moins bonnes et surtout moins terrifiantes.
Tout de même, The J-Horror Virus est un film à voir pour tout amateur d’horreur à la japonaise.
Bande-annonce
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