« You’re a strong, intelligent, beautiful Mohawk woman. You can handle anything that’s thrown at you. I know you can. There’re things you gotta protect. »
[Tu es une femme Kanien’kéha forte, intelligente et belle. Tu es capable de gérer tout ce qui vient. Je sais que tu peux. Il y a des choses que tu dois protéger à tout prix.]
Ziggy, une femme mohawk, est embauchée comme influenceuse pour la société Nature’s Oath. Son cousin la rappelle dans leur réserve, l’entraînant dans une lutte pour préserver l’héritage de leur peuple au milieu d’intérêts corporatifs.
Le thriller réalisé par Kanienthiio Horn, Kanien’kéha de Kahnawake, propose une réflexion sur notre rapport au territoire, à la Terre-Mère et aux traditions dans une société qui semble être guidée par le consumérisme, le capitalisme sauvage au détriment de tous·tes.
La réalisatrice Kanienthiio Horn, aussi connue pour son personnage de la Deer Lady (Femme Biche) dans l’excellente série Reservation Dogs (Sterlin Harjo et Taika Waititi), propose son premier long-métrage dans lequel elle incarne aussi la protagoniste Ziggy. Jeune femme influenceuse qui cherche à trouver une place dans la ville de Toronto, elle finit par signer un contrat qui lui demande de créer des contenus pour une compagnie dont le potentiel monétaire cache bien des secrets. Une collaboration qui s’annonce fructueuse pour Ziggy met plutôt en lumière la tension entre représentation de soi, engagement éthique et besoin de vivre le quotidien.
Ziggy devra lutter contre un ennemi dont les ressources et la force semblent largement la dépasser, mais elle trouvera refuge auprès de ceux qu’elle aime. En revanche, en a-t-elle vraiment besoin?
Ziggy quitte la grande ville pour retourner dans sa communauté où elle est reçue par son cousin Wiz (Dallas Goldtooth) et sollicitée par son ancien conjoint, Bandit (Meegwun Fairbrother). Parfois, en rêve, elle voit apparaître son oncle Graham (Graham Greene) qui lui rappellera, à maintes reprises, son destin.
L’humour côtoie le drame dans la communauté. Toute personne sensible à la réalité de la communauté constatera la richesse des interactions entre les personnages, mais, surtout, la justesse de l’animateur de radio. Entre solidarité, communauté et trahison, Ziggy apprendra à naviguer entre le présent et le rappel des ancêtres.
Les dernières minutes du thriller peuvent, d’emblée, détonner avec le reste du film. C’est plutôt un tour de force que la réalisatrice accomplit alors qu’elle propose une fin qui pourrait ne pas être comprise sans les premières minutes. C’est une boucle qui se boucle, les dernières minutes ayant été prédites dès le départ par Ziggy. Celle-ci reprend un contrôle total de sa destinée, laissant ainsi ses proches devant un spectacle étonnant.
Un film divertissant, qui intègre habilement les référents des cultures des Premières Nations, sans jamais braquer l’objectif que là-dessus. Nous restons toutefois sur notre faim alors que certains pans de l’histoire ne sont pas tout à fait approfondis. Entre drames personnels et histoire collective, la réalisatrice explore différentes facettes de l’histoire de Ziggy.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième