« Si tu ne parts pas, j’appelle la sécurité. »
Jeonim (Kim Min-hee), une professeure, demande à son oncle (Kwon Hae-hyo) de mettre en scène une pièce de théâtre montée par son département. Chaque jour, Jeonim se rend au bord d’un ruisseau voisin pour en dessiner les contours et essayer d’en saisir les motifs. Son oncle décide de mettre en scène la pièce en raison de ses souvenirs d’en avoir mis en scène une dans cette même université, 40 ans plus tôt. Un incident scandaleux survient parmi les étudiants, et Jeonim et son oncle finissent par s’impliquer.
Avec By the stream, Hong Sangsoo propose une œuvre qui laisse incertain, mais qui amène tout de même une réflexion sur la situation sociale en Corée du Sud.
Commençons par le début… Honnêtement, By the stream est difficile à apprécier, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a la prise de son qui laisse à désirer. Par moment nous n’entendons pas très bien les conversations qui devraient être faciles à comprendre. On reste avec l’impression que pour certains plans, le réalisateur n’avait pas de preneur de son.
Puis, il y a l’image. Je comprends que le réalisateur ait possiblement choisi de travailler avec un éclairage naturel. Je suis moi-même partisan de ce genre de choix. Mais il faudrait tout de même veiller à ce qu’on puisse distinguer les personnages. Une des scènes les plus dérangeantes à ce niveau est celle où les 3 personnages sont au restaurant, en train de discuter de tout et de rien. L’éclairage est tellement mauvais qu’on ne distingue pas les deux personnages à droite de l’écran.
Ces deux problèmes sont tout de même majeurs. Regarder un film lorsqu’on doit surmonter le fait qu’on n’entend pas bien les discussions et qu’on ne voit pas très bien les personnages à l’écran rend l’expérience désagréable. C’est dommage, car je crois réellement qu’il y a un message dans ce film.
Le thème qui semble ressortir de By the stream, c’est la place des femmes dans la société sud-coréenne. Il y a un mouvement social en ce moment qui est mené par des groupes de femmes demandant des changements au sein de la société qui offre de très grandes inégalités en faveur des hommes.
Ainsi, en mettant en scène une situation où un homme a été renvoyé d’une université pour avoir couché avec 3 étudiantes de son groupe de théâtre, le réalisateur montre ce qui devrait être attendu d’une société plus égalitaire. D’ailleurs, la scène dans laquelle l’accusé rencontre Jeonim est presque surréelle. Il défend son geste en se présentant comme une victime, puisque la seule chose qu’il a faite était de baiser 3 étudiantes. Sans remords et sans se remettre en question, il deviendra clairement l’exemple de ce qui ne marche pas en Corée.
Malheureusement, le film manque de punch afin d’appuyer cette prise de position. Au point que je ne peux affirmer avec certitude qu’il s’agit bien de l’intention du réalisateur.
En regardant By the stream, le spectateur ne peut faire autrement que de se sentir confus. Les manques de clarté (son, image, message) rendent ce long métrage trop flou.
Par moment, on a aussi la forte impression que l’œuvre ne va nulle part. Un court métrage d’une trentaine de minutes aurait probablement été plus efficace.
By the stream est présenté au TIFF les 5, 11, 12 et 14 septembre 2024.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième