Le 20 août dernier, Geneviève Garon nous a dévoilé la programmation pour la saison 2024-2025 de Radio-Canada. La journaliste, que l’on peut retrouver durant la fin de semaine à partir de 7h du matin, nous présenta ce qui suivra dans les prochains mois. Quelques-uns de ses collègues notoires l’accompagnèrent tout au long de la présentation dont entre autres; Patrice Roy, Céline Galipeau et le duo du laboratoire de journalisme de Radio-Canada RAD composé d’Olivier Arbour-Masse et Julia Pagé que l’on a pu voir dans l’émission Les Stagiaires parue cette année. Bref, une belle brochette de professionnels du milieu de l’information.
Cependant, comme l’évènement battait son plein un phylactère invisible à mes congénères apparut au-dessus de ma tête avec un point d’interrogation comme seul caractère d’inscrit. Est-ce que la télévision est rétrogradée au rang de média de l’information comme le journal papier? Radio-Canada ne s’est pas caché d’avoir des drames de fiction à point pour la nouvelle saison, mais ce qui semblait se présenter comme nouveautés sur la chaîne nationale tournaient majoritairement autour d’émissions de nouvelles ou d’informations. Le divertissement prend doucement quoique légèrement insidieusement un tournant vers les plateformes numériques.
Le mot d’ordre pour 2024-2025 : « revenir à l’essentiel ». Selon les décideurs et les analystes de Radio-Canada, iels s’éloignent trop de nous — ce « nous » représentant de cette collectivité qui n’est apparemment pas eux aussi — et iels espèrent pouvoir se rapprocher du public qu’iels veulent tant garder. Vidéo-journaux, capsules pour résumer l’actualité en 3 minutes, entrevues sur son cellulaire; tous les moyens sont bons pour garder l’engouement du public et rester hip durant les années qui suivront.
On peut maintenant retrouver les émissions de Radio-Canada partout et sur toutes les plateformes; Tou.TV, Linkedin, Youtube, Facebook, Instagram, etc. Toutefois, avons-nous atteint l’apogée de ce que pouvait permettre l’Internet et l’industrie du divertissement. Sommes-nous en pente descendante, mais tout le monde croit que si la piste s’arrête abruptement c’est qu’alors nous allons nous envoler? En tout cas, personnellement je n’ai pas d’ailes qui me l’assurent. La pensée magique est le guide par excellence quand on ne sait plus trop où on s’en va. Si tout le monde est partout alors personne n’est nulle part. En véritable fourmilière notre société s’active, mais y a -t-il un pilote dans l’avion? Si les guides se concentrent trop sur les gens sur le pont qui s’occupe donc de veiller à ce que la machine fait et où elle va; qui prend conscience que l’appareil pique du nez? Qui sait comment le redresser; qui sait réellement comment voler?
Malgré tout, les données sont intéressantes au niveau des cotes d’écoute. Luce Julien, Directrice générale de l’information, annonce avec fierté que l’intérêt pour la nouvelle et le contenu journalistique n’est plus en déclin. Fière sans pourtant s’étonner de la chose, madame Julien n’a jamais laissé sentir que l’avenir de Radio-Canada était incertain. Cela ne veut pas dire que tous les cadres supérieurs de la station partagent cette même assurance. Il n’y a pas un an de cela que je faisais la couverture de la plus récente saison de La Petite Vie, et alors les nouvelles n’allaient pas de bon train. L’avènement de la mode des influenceurs en a certes ébranlé plus d’un. Maintenant, les consommateurs d’informations et de divertissements peuvent se tourner vers une possibilité de renouvellement infini grâce aux multitudes de plateformes et de créateurs de contenu différents qu’offre le web.
La chaîne nationale offrira tout de même du contenu intéressant. Par exemple, heureuses seront les minorités francophones du reste du Canada puisqu’on annonce qu’à partir du 9 septembre prochain 30 minutes seront ajoutées au bulletin de nouvelles francophone pour celles et ceux hors Québec. Comme le disait Luce Julien, la télévision reste un moment rassembleur pour les Canadiens et c’est ce qu’on tente de continuer à faire ici : unir et rassembler. L’Épicerie sera également de retour afin de nous rappeler que les boissons énergisantes ne donnent pas de super pouvoirs de concentration et ne sont pas moins nocives que le café pour la santé. Je vous dirais bien « à ne pas manquer », mais on m’informe que c’est l’une des émissions encore les plus écoutées donc vous ne la manquez pas souvent.
Depuis que des gens prennent la parole et que d’autres les écoutent, les interlocuteurs racontent aux interpellés ce qu’ils veulent entendre. La politique parle toujours de donner plus de pouvoir d’achat à la classe pauvre et taxer davantage les riches; le sport nous dit qu’un esprit sain commence par un corps sain, alors que les psychologues s’efforcent à nous répéter qu’il faille d’abord avoir l’esprit en ordre et un entourage adéquat et ainsi de suite. En bon français, on appelle ça prêcher pour sa paroisse. La religion étant devenue de plus en plus absente de nos vies, peut-être avons-nous oublié la signification de cette expression commune, mais alors qui détient la bonne parole?
Qu’en est-il de l’utilité de la couverture internationale (je veux dire de la nôtre) alors que notre propre pays est en constant changement et que les nouveaux problèmes arrivent plus rapidement que l’on semble pouvoir les régler? C’est sans trop de surprises que j’ai l’impression que Radio-Canada forme puis engage des journalistes tout en vendant l’importance de la couverture médiatique de qualité. Bien sûr qu’il y a un monde autour de nous et qu’il est toujours intéressant de savoir ce qui se trame dans la cour du voisin. Néanmoins, qu’elle est l’importance des derniers Jeux olympiques ou de la couverture des élections américaines, tandis qu’on détourne le regard des défis qu’il nous faudra surmonter ici.
Radio-Canada continue sa guerre de tranchées contre les youtubeurs et la désinformation de masses. De mon côté, je n’ai pas vraiment d’inquiétudes. Les technologies et les habitudes évoluent, mais tout n’est pas fait pour disparaître et certaines choses s’avèrent être bien plus éphémères qu’anticipées. Ce cas, c’est celui des internautes populaires où les jeunes ne s’abreuvent plus autant. Comme le veut le dicton : « fontaine je ne boirai pas de ton eau », il fallait juste que jeunesse se passe; savoir laisser le temps faire et avoir confiance en son prochain quelquefois. J’espère simplement qu’un jour, pas si lointain, l’on veuille vraiment se rapprocher les uns des autres et faire de notre monde un qui soit meilleur. Le partage c’est bien plus qu’une fonction sur les réseaux sociaux, et ça commence par ne pas tous regarder son petit écran individuellement. Pour le reste, j’attends avec impatience de découvrir ce que Radio-Canada va nous offrir pour nous permettre d’autres moments collés sur le divan avec une grosse douillette.
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Bonjour , puisque c’est vous qui s’occuper de la programmation , j’ai une requête à faire. Est-ce possible de nous présenter l’après-midi une programmation qui est autre chose que des répétitions que l’on a vu la veille . Je parle de la première chaîne , nous n’avons pas tous et toutes les moyens de payer pour un câble , donc , on se prend une antenne qui capte la première chaîne .Je suis une personne âgée l’après -midi j’aimerais bien écouter autre chose que des reprises s’il vous plaît. P.S Pour se qui est des élections américaines , je serai obligée de suivre l’événement sur CBC car la première chaîne ne l’offre pas.
Merci .
Bonjour madame Boivin,
en fait, nous relayons les informations concernant la programmation, mais nous ne travaillons pas pour Radio-Canada. Ainsi, nous n’avons pas le loisir de décider de la programmation. Mais si nous avons l’occasion de discuter avec les gens de Radio-Canada, nous passerons votre message.
Au plaisir,