Les films à Hot Docs dans le radar - Une

[Hot Docs] Les films à Hot Docs dans le radar

La 31e édition du festival Hot Docs est sur le point d’ouvrir ce jeudi 25 avril. Il est temps de faire sa sélection parmi les 168 films programmés. Voici mes repérages du côté des longs métrages! 16 titres qui donnent envie et nous parlent de réalités du monde que nous ne connaissons pas, ou que nous connaissons de très loin. Au cœur des luttes et des conflits actuels, des documentaristes capturent les mouvements de héros et héroïnes ordinaires, et ce faisant rêve le documentaire comme l’éternel moyen de changer le monde.

Yintah deJennifer Wickham, Brenda Michell et Michael Toledano(Canada) – Première canadienne

Programme : Land|Sky|Sea

Chief Howilhkat, Freda Huson, stands in ceremony while police arrive to enforce Coastal GasLink’s injunction at Unist’ot’en Healing Centre .These images are licensed for promotion and publicity of the documentary feature film ‘Yintah’ . Any usage beyond the purpose of reviewing or commenting on the film, including reporting related to the subject matter, is unauthorized copyright infringement subject to fees and damage costs. © Amber Bracken

Les Wet’suwet’en n’ont jamais cédé leur territoire, gouvernant la Yintah (terre) avec leurs propres lois depuis des siècles – un fait commodément ignoré par le gouvernement canadien et plusieurs grandes entreprises de combustibles fossiles, qui continuent d’empiéter, d’envahir et d’occuper les terres des Wet’suwet’en pour construire des pipelines de gaz naturel hautement polluants qui s’étendent sur plusieurs étendues d’eau, ayant un impact direct sur les communautés qui les entourent. Chronique d’une décennie de résistance aux forces qui s’acharnent à exploiter leurs terres, Yintah suit Howilhkat Freda Huson et Sleydo’ Molly Wickham sur la ligne de front de ce combat. Lorsque leur mouvement atteint un point critique au début de l’année 2020, plusieurs nations et leurs alliés à travers le Canada se lèvent pour protester, défendant les points de contrôle des terres et bloquant le service ferroviaire à travers les grandes villes, dans une incroyable démonstration de solidarité. 

En salle les 27 et 28 avril.

Porcelain War de Brendan Bellomo et Slava Leontyev (Ukraine, États-Unis, Australie) – Première internationale

Programme : International Competition

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La guerre inadmissible menée par la Russie en Ukraine a contraint les artistes du pays à devenir soldats. Slava et Anya partagent leur temps entre la réalisation de sculptures en céramique et l’entraînement de combattants civils, tandis que le caméraman Andrey ne peut plus se résoudre à peindre alors qu’il filme la dévastation autour de lui. Alors qu’ils sont embourbés dans les horreurs de la protection de la vie et de la terre, ces artistes sont obligés de trouver la beauté dans l’effusion de sang. Lauréat du Grand Prix du Jury américain : Documentaire au Festival du film de Sundance, Porcelain War livre un récit visuellement époustouflant sur les lignes de front. Luttant contre le traumatisme, Slava explique : « L’Ukraine est comme la porcelaine : facile à briser, mais impossible à détruire. »

En salle les 27 et 28 avril.

Streets Loud with Echoes de Katerina Suvorova (Kazakhstan) – Première mondiale

Programme : International Competition

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Denis Ten est entré dans l’histoire en devenant le premier patineur artistique kazakh à remporter une médaille olympique. Des années plus tard, l’athlète décoré a été assassiné dans son pays d’origine, déclenchant des protestations après des années de troubles pour défier le régime politique. La cinéaste Katerina Suvorova emmène sa caméra dans les rues au cœur de ce mouvement politique dans son pays. Grâce à un accès direct et intime, Streets Loud with Echoes est témoin d’une révolution qui commence à se former alors qu’une nouvelle génération de Kazakhs se bat pour faire entendre sa voix, cherchant justice non seulement pour une personne, mais pour toute une nation.

En salle les 28 avril et 1er mai.

Daughter of Genghis de Kristoffer Juel Poulsen et Christian Als (Danemark, Suède, France) – Première internationale

Programme : Festival Favourites

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Daughter of Genghis nous entraîne dans un voyage épique de sept ans à travers les bas-fonds d’Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Le documentaire tourne autour de Gerel, une redoutable néo-nationaliste, qui dirige un gang de femmes luttant farouchement pour sa patrie et ses idéaux. Au milieu du chaos, Temuulen, le fils négligé de Gerel, rappelle de manière poignante les sacrifices qu’elle a consentis. Au fil de l’histoire, Gerel subit une profonde transformation, aux prises avec les complexités de son identité et embrassant ses responsabilités en tant que mère. Ce récit captivant aborde les thèmes du sacrifice, de la rédemption et de l’équilibre délicat entre les convictions personnelles et les liens familiaux. 

En salle les 29 avril et 4 mai.

Daughters de Angela Patton et Natalie Rae (Etats-Unis) – Première internationale

Programme : Festival Favourites

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Gagnant du prix du public : Documentaire américain, au Festival du film de Sundance, Daughters suit des jeunes filles et leurs pères incarcérés alors qu’ils se préparent à une danse spéciale père-fille dans une prison de Washington, DC. Cet événement, qui s’inscrit dans le cadre du projet novateur « Rendez-vous avec papa » (Date withdad) est le point culminant d’un programme de conseil de 12 semaines qui aide les détenus à entretenir des relations fructueuses avec leurs filles, tant pendant leur incarcération qu’après leur libération. Tourné sur une période de huit ans, le film saisit le poids des émotions complexes que ces filles et leurs pères doivent gérer, tant avant le grand événement qu’après la séparation. 

En salle les 26, 27 avril et 4 mai.

Intercepted de Oksana Karpovych (Canada, France, Ukraine) – Première canadienne

Programme : Festival Favourites

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Le flot d’images documentant la dévastation de l’Ukraine depuis 2022 est malheureusement devenu trop familier. Alors que les habitants vivent sous la menace constante de la violence, il y a des moments de calme et de paix qui durent jusqu’à la prochaine attaque. Des scènes de la vie de famille interrompue et de la destruction insensée résultant de l’invasion dans les régions reconquises du pays forment un cadre visuel dans lequel est diffusé un assemblage de conversations téléphoniques enregistrées entre des soldats russes dans les tranchées et leurs proches. Le rapprochement du destructeur et du détruit, avec une juxtaposition choquante de ce qui est vu et de ce qui est entendu, crée une tension constante qui souligne la futilité d’une guerre prolongée et offre une occasion vitale de réfléchir.

En salle les 2 et 3 mai.

Karuara, People of the River de Miguel Araoz Cartagena et Stephanie Boyd (Canada, Pérou) – Première mondiale

Programme : Canadian Spectrum Competition

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Au cœur de la région amazonienne du Pérou, le fleuve Marañón abrite un vaste réseau de villages spirituels dirigés par les Karuara, ou « le peuple du fleuve ». Alternant images réelles et animation peinte à la main, nous sommes transportés dans le monde fluvial, où les esprits se prélassent dans des hamacs faits de boas constricteurs et de sardines fumées portant des chapeaux de raies et des chaussures de poisson-chat. Dans un monde qui met continuellement un prix à la nature et humanise les entreprises responsables du génocide culturel en cours, une fédération de femmes décide de riposter et d’intenter une action en justice sans précédent, exigeant que le fleuve soit reconnu comme une personne morale dotée de droits.

En salle les 30 avril et 3 mai

Limits of Europe de Apolena Rychlíková (République tchèque, France, Slovaquie) – Première nord-américaine

Programme : The Changing Face of Europe

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Une main-d’œuvre bon marché effectuant des travaux non qualifiés et essentiels est le secret de polichinelle de toutes les économies européennes hautement développées. Mais lorsque la célèbre journaliste tchèque Saša Uhlová s’infiltre pendant deux ans en tant que travailleuse itinérante, le prix humain du capitalisme à son stade ultime apparaît au grand jour. Équipée d’une caméra cachée, Mme Uhlová cueille des asperges en Allemagne, nettoie des chambres d’hôtel en Irlande et fournit des soins de santé aux personnes âgées en France. Épuisée, isolée et totalement vulnérable aux forces extérieures, Uhlová personnifie la valeur sociale paradoxale du travailleur migrant. Cette exposition originale, choquante et profondément personnelle, révèle l’insoutenabilité et l’inhumanité de la vie de la classe moyenne européenne.

En salle le 28 avril.

Pelikan Blue de László Csáki (Hongrie) – Première nord-américaine

Programme : The Changing Face of Europe

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À quoi sert la liberté si on ne peut pas se l’offrir? Lorsque le mur de Berlin s’est effondré sur le bloc de l’Est dans les années 1990, il a mis fin à la répression et à l’enfermement physique des citoyens hongrois par le rideau de fer. Les frontières avec le reste de l’Europe, voire du monde, étaient désormais ouvertes, mais seulement pour ceux qui pouvaient se permettre le coût extraordinaire du voyage. N’ayant rien à perdre, trois jeunes escrocs découvrent par hasard que l’encre bleue caractéristique des billets de train internationaux est facile à falsifier. Une animation amusante raconte l’histoire peu connue d’un gang improbable qui a vaillamment ouvert l’Ouest à une nouvelle génération. 

En salle le 1er mai.

A New Kind of Wilderness de Silje Evensmo Jacobsen (Norvège) – Première canadienne

Programme : Persister

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La famille Payne vit dans une petite ferme isolée dans une forêt norvégienne. Les parents, Maria et Nik, ainsi que leurs quatre enfants, pratiquent l’autosuffisance et l’école à la maison, et s’efforcent de vivre en totale harmonie avec la nature. Pour joindre les deux bouts, Maria travaille occasionnellement comme photographe, capturant sa famille et son environnement dans des photos et des histoires partagées sur son blog, Wild + Free. Mais leur monde bascule lorsqu’une tragédie survient et que Maria décède subitement. Nik doit vendre la ferme, renoncer à son mode de vie indépendant et retourner à contrecœur à la civilisation pour élever ses enfants. 

En salle les 3 et 5 mai.

Red Fever de Neil Diamond et Catherine Bainbridge (Canada) – Première mondiale

Programme : Special Presentations

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Le cinéaste cri Neil Diamond et Catherine Bainbridge font à nouveau équipe pour la suite de leur documentaire primé Reel Injun. Diamond se rend aux quatre coins de l’île de la Tortue et de l’Atlantique pour étudier la fascination historique du monde pour les peuples autochtones. Du créateur de mode Isaac Mizrahi s’inspirant de Nanouk l’Esquimau (Nanouk of the North à l’impact de l’école industrielle indienne de Carlisle sur la NFL, Diamond assemble un collage rempli de références à la culture pop. Les exemples d’appropriation sont revisités par des universitaires, des artistes et des membres des communautés autochtones, qui revitalisent leurs cultures et dissipent les mythes et le manque de compréhension qui persistent depuis plus d’un siècle. Alors qu’une nouvelle génération de peuples autochtones puise sa force dans ses ancêtres et revendique ses droits, il y a de l’espoir pour un avenir où le mérite sera reconnu à sa juste valeur.

En salle les 1er et 3 mai.

The Ride Ahead de Samuel Habib et Dan Habib (États-Unis) – Première mondiale

Programme : SpecialPresentations

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Dans ce prolongement de son court métrage My Disability Roadmap (Hot Docs 2022), le réalisateur Samuel Habib est un jeune homme de 21 ans typique, impatient de quitter le nid familial, de commencer une carrière et de trouver le sexe, l’amour et un partenaire. Mais son fauteuil roulant de 160 kilos, ses difficultés d’élocution et l’utilisation d’un appareil de communication affectent sa capacité à nouer des liens et à se faire de nouveaux amis. Chaque rite de passage est semé d’embûches, car des crises inattendues et des mouvements incontrôlables causés par une mutation génétique rare interfèrent avec ses espoirs et ses rêves. « Personne ne vous dit comment être un adulte, et encore moins un adulte handicapé ». Il part donc en voyage pour interviewer des défenseurs des droits des personnes handicapées, ainsi que des adultes handicapés qui ont déjà vécu ce qu’il affronte, afin de trouver la sagesse et les conseils qui lui permettront de tracer sa propre voie.

En salle les 28 et 30 avril.

Agent of Happiness de Arun Bhattarai et Dorottya Zurbó (Bhoutan, Hongrie) – Première canadienne

Programme : World Showcase

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Dans le fascinant pays du Bhoutan, Amber, un agent du Gross National Happiness va de maison en maison pour vérifier le niveau de bien-être des gens. S’il est bon pour mesurer les émotions des autres, il délaisse les siennes. À 40 ans, il vit avec sa mère et tente de trouver l’amour, mais en tant que Népalais issu d’une minorité, il a du mal à trouver une épouse. Suivez Amber dans son voyage intérieur aux côtés de personnes issues de différentes tribus du Bhoutan – agriculteurs, moines, citadins et nomades. Amber finit par douter de la signification de la joie et de la nature inestimable d’une vie épanouie. L’agent du bonheur tourne autour de la lutte universelle de l’homme pour trouver le bonheur et l’épanouissement. 

En salle les 26 et 27 avril.

Marching in the Dark de Kinshuk Surjan (Belgique, Inde, Pays-Bas) – Première nord-américaine

Programme : World Showcase

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Marching in the Dark a pour toile de fond les suicides d’agriculteurs en Inde. L’histoire tourne autour de Sanjeevani, une jeune veuve qui découvre la force, la joie et la camaraderie au sein d’un groupe de femmes résilientes qui ont vécu la même perte d’un partenaire. Grâce à des séances entre pairs avec un psychologue local, Sanjeevani trouve le courage d’affronter son chagrin, de défier les tabous sociaux et de s’efforcer d’atteindre l’indépendance financière et d’offrir un avenir meilleur à ses enfants. Alors qu’elle navigue dans la société indienne profondément patriarcale, le film explore les thèmes de la résilience, de la guérison et du pouvoir de la communauté.

En salle les 30 avril et 3 mai.

Rising Up at Night de Nelson Makengo (République démocratique du Congo, Belgique, Allemagne, Burkina-Faso, Qatar) – Première nord-américaine

Programme : World Showcase

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À l’approche de Noël, les habitants de Kinshasa luttent pour avoir accès à l’électricité. L’obscurité s’est abattue sur la ville et, comme lors des dernières élections, il est facile pour ses millions de citoyens de perdre espoir. Le réalisateur Nelson Makengo exploite les couleurs de la nuit pour créer une expérience documentaire unique, séduisante et totalement immersive. Rising Up at Night capture avec art l’esprit de Kinshasa en suivant ses habitants qui se réinventent, trouvant du réconfort dans la communauté, dans la religion ou dans la salle de sport, alors qu’ils se rassemblent pour chercher l’espoir au milieu de la beauté et de la violence du paysage.

En salle les 2 et 4 mai.

Silent Trees de Agnieszka Zwiefka (Pologne, Allemagne, Danemark) – Première nord-américaine

Programme : World Showcase

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Lorsque la mère de Runa, 16 ans, meurt de froid dans la forêt à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, la jeune Kurde doit grandir rapidement pour s’occuper de ses quatre jeunes frères et de son père dépressif et impuissant. La famille fait face aux traumatismes dans un camp de réfugiés et tente d’établir une nouvelle vie dans une Pologne de plus en plus nationaliste. La plus grande crainte de Runa est d’être forcée de retourner en Irak, où les Kurdes sont confrontés à la menace de Daech. Mais alors que son rêve de retourner à l’école se réalise, une autre menace apparaît, celle de l’expulsion. La réalisatrice Agnieszka Zwiefka revient à Hot Docs avec une histoire sur le passage à l’âge adulte, qui plonge au cœur de la crise mondiale des réfugiés.

En salle les 1er et 5 mai.

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Ne manquez pas la suite de notre couverture des Hot docs, alors que nous traiterons de plusieurs films qui y seront présentés.

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