Wolf Pack - Une

Wolf Pack — Engagez-vous, qu’y disait

« I don’t know if he wants to live or die. »
[Je ne sais pas s’il veut vivre ou mourir.]

Wolf Pack - Affiche

Au cours d’une mission, l’escouade Wolf Pack dirigée par Lao Diao (Jin Zhang), engagée depuis longtemps dans un travail de sécurité à l’étranger, découvre que les forces terroristes ont étendu leur portée jusqu’à la bouée de sauvetage énergétique pour un système oléoduc de gaz naturel. L’incident risque de causer une catastrophe sans précédent et doit être empêché avant qu’il ne soit trop tard.

Nouvelle année, mêmes problèmes

Durant la pandémie, on s’en souvient, il a fallu fermer les salles de cinéma climatisées et ventilées, car elles étaient jugées trop dangereuses contrairement à d’autres établissements qui restèrent tout de même ouverts (mais ne commençons pas l’année sur un débat et de mauvais souvenirs). Depuis qu’elle est terminée, le travail de journaliste culturel recommence à se faire peu à peu en présentiel. C’est sûr qu’il y a un certain honneur, un prestige dis-je, à être invité au visionnement en primeur d’un nouveau film (quelques fois plusieurs semaines à l’avance). Chacun développe sa petite technique pour être le plus authentique critique possible; petit calepin pour noter à l’aveuglette; ou en douce sur son cellulaire à basse luminosité (ou non); ou encore, le jeu de la mémoire prisé de ceux et celles qui regardent le film les bras croisés. 

Wolf Pack - Nouvelle année

Cependant, je dois avouer que je ne suis pas contre les hyperliens vers un film sur mon petit écran chez moi de temps en temps. C’était le seul moyen durant la crise sanitaire des dernières années pour continuer à témoigner, en quelque sorte, de ce qui continuait de paraître comme nouveautés dans le milieu cinématographique; qu’on était toujours vivants. Maintenant, ce modus operandi qu’est le travail hybride est là pour rester, mais la chose ne me déplait pas totalement. L’avantage de pouvoir visionner un film chez soi en toute quiétude (même si je parle à voix haute quand je regarde un film seul) en est un indéniable, surtout lorsque l’envie d’un numéro un nous jaunit le blanc des yeux à ne plus rien voir du film. Toutefois, la crème de la crème avec tout ça, c’est l’opportunité de pouvoir faire plus d’un visionnement permettant d’apprécier ce qui nous a filé sous le nez la première fois.

Wolf Pack est ce genre de film que j’ai dû voir un minimum de deux fois pour apprécier l’œuvre à la place de la détester. Michael Chiang, connu pour Army Daze (1996), nous offre un film d’action plus classique, ou dans ce cas-ci de son époque, en priorisant les effets pratiques à ceux générés artificiellement; et laissez-moi vous dire que ça fait du bien. Par contre, comme je le mentionnais, il m’a été difficile d’apprécier mon expérience la première fois. C’est dommage, mais le film souffre d’un début un peu perdant qui introduit inutilement en longueur le personnage principal. Le public se retrouve un peu précipité dans toutes les directions avant que le récit ne se cimente et ne devienne palpable.

Parachutage

Le film commence sur un jeune adulte aux apparences ordinaires nommé Ke Tong, interprété par  Aarif Lee, qui se fait enlever par une fille, interprétée par Luxia Jiang, qu’il a rencontrée dans l’autobus. On assiste à une scène complètement loufoque où la dénommée Goblin l’attache de force à elle-même, puis ouvre un sac à dos qui laisse sortir un énorme ballon gonflable pour qu’ensuite un hélicoptère passe les agripper avec un crochet pour les emmener dans le ciel. Une fois arrivé à destination, Ke Tong doit opérer d’urgence le cerveau d’un leader d’une faction rebelle, et ce, clandestinement au beau milieu du désert. Quelques instants plus tard, le protagoniste se révèle également être un soldat spécialement entraîné recruté d’urgence pour accompagner des mercenaires dans leurs cavales de cowboys pour la justice.

Wolf Pack - Parachutage

L’histoire, quant à elle, ne commence pas vraiment avant la marque des 40 minutes. On assiste plutôt à deux histoires distinctes qui s’entrecroisent et cela à mon plus grand regret. Chacun des récits proposés semble intéressant, mais les deux ensembles n’ont pas vraiment de lien entre eux; c’est peu dire, mais la première moitié du film aurait dû être enlevée quitte à l’utiliser dans un autre film laissant possiblement Wolf Pack avec moins de cicatrices apparentes. Cela donne l’impression que le réalisateur n’avait pas assez confiance en sa deuxième partie pour en faire simplement un film de guerriers des temps modernes.

L’action n’est pas mauvaise (même qu’une poignée de bons moments ont su faire rougir l’érudit des films de ce genre en moi), mais trop de fois j’avais l’impression de regarder quelqu’un jouer à une nouvelle mise à jour de Call of Duty: Warzone . La première partie est marquée par des sessions de « pow-pow » un peu trop répétitives avant que l’on puisse vraiment voir les talents des autres membres de l’escouade dont Ke Tong fait partie. Comme on le dit dans ce jeu vidéo : « Parachute : Ouvrez votre parachute pour ralentir votre chute et parcourir une plus grande distance »; quant à moi, j’aurais préféré une œuvre qui tombe comme un obus faisant voler la salle en éclat.

Savoir regarder derrière

Je tenais à profiter de l’occasion pour mettre en lumière un peu comment je fonctionne avec ma notation personnelle pour les films. 

J’y vais un peu comme un examen d’école où 6/10 est similaire à passer un examen à 60%; le genre d’examen que l’on passe sans nécessairement s’en vanter. Le but n’est pas du tout de noter en tenant compte de mon appréciation de l’œuvre, mais plutôt en soulignant les points qui font d’un film un film et s’ils sont atteints. En deçà de 60%, je considère le film comme un échec; et de même que tout bon professeur qui souhaite le succès de ses étudiants, je conseillerais de prendre plus de temps à l’avenir pour étudier. 

Wolf Pack - Savoir regarder derrière

Lorsque j’arrive dans les 8 sur 10, je signale que le film risque de comporter des éléments qui dépassent ce que l’on s’attend habituellement avec un film du genre. Je vous entends demander : « Est-ce que ça existe un vrai 10 sur 10? » Je répondrais que oui, mais à condition d’être assez humble pour le constater.

L’humilité apprend aussi à ne pas s’arrêter sur la première impression. Nous ne sommes pas infaillibles, notre jugement n’est pas une constatation incorruptible et permanente de l’identité profonde d’une chose ou de son sens; comme s’il était impossible que nous puissions avoir tort et que notre impression soit équivoque. 

Le film n’est pas parfait, j’en conviens, mais il est loin d’être médiocre. C’est une œuvre très passable qui devrait malheureusement retravailler quelques points pour atteindre une marque de 8 et plus sur l’échelle de SRB (pour Samuël Robert Blanchard). Je lui mets la note de 7.5 pour une bonne raison. Les effets spéciaux pratiques sont réussis et font franchement plaisir à voir à cette époque où tout est en virtuel, 3D-CGI-AI et compagnie; j’en ai assez. Ces nouvelles manières de faire rendent trop de productions paresseuses et on a du mal à sentir la passion d’un réalisateur pour son film quand tout est fait à la va vite en trois clics même pas de pot ni de cuillère.

Je vous laisse ainsi en terminant mon premier article de l’année 2024. J’espère pouvoir vous offrir une année divertissante avec le peu que je donnerai (au moins, pas en être le pire moment ça serait bien haha).  Je souhaite aussi avoir des choses constructives à partager et surtout apprendre à vos côtés.

Bonne Année 2024 xxx

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
狼群 (Lang qun)
Durée
105 minutes
Année
2023
Pays
Chine
Réalisateur
Michael Chiang
Scénario
Michael Chiang
Note
7.5 /10

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Fiche technique

Titre original
狼群 (Lang qun)
Durée
105 minutes
Année
2023
Pays
Chine
Réalisateur
Michael Chiang
Scénario
Michael Chiang
Note
7.5 /10

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