Hakeem (Nabil Rajo) est un jeune immigrant originaire de l’Afrique de l’Est vivant dans un des quartiers les plus défavorisés de Montréal, Parc-Ex. Avec son meilleur ami, Anthony “A-Mac” McDonald (Jahmil French), il travaille au lave-auto de son oncle (Ntare Guma Mbaho Mwine) et repère les voitures de luxe pour la mafia locale afin de gagner un peu d’argent supplémentaire. A-Mac persuade Hakeem de voler un modèle de voiture rare qui leur permettra de faire une petite fortune…
Boost est le premier long métrage thriller de Darren Curtis. Étant lui-même de Montréal, le réalisateur a voulu faire connaître au public certains quartiers moins connus de cette ville, dont Parc-Extension. Il s’est inspiré d’ailleurs de son expérience de Montréal : « J’ai fréquenté l’école secondaire Wagar, au début des années 90. J’ai toujours trouvé que c’était un cadre fantastique pour mettre en valeur la diversité culturelle très riche de Montréal. Il y avait une tension constante entre les étudiants, causée par leurs différences de religion, de culture et de langue. Cela créait une atmosphère particulière que je voulais voir dépeinte de façon authentique dans un film sur la vie des jeunes à Montréal. »
Hakeem et A-Mac sont amis depuis l’enfance. On réalise assez vite que A-Mac a la fâcheuse manie d’entraîner son ami dans ses galères. Il ne faut cependant pas croire que Hakeem est blanc comme neige. Il travaille tout de même pour son oncle qui dirige un réseau de voleurs de voiture. Et ça ne joue pas dans la dentelle.
C’est un milieu dangereux et A-Mac prend le tout à la légère. Il réalisera, à ses dépens, qu’il n’est pas le « King » de la place. Mais peut-être le réalise-t-il trop tard? Comment Hakeem peut-il le défendre face à son oncle? C’est tout de même ce même réseau qui est responsable du départ de son père… Le sens de la famille n’est pas le même pour tout le monde.
Dans les milieux plus défavorisés, la violence et les crimes sont, malheureusement, souvent plus communs que dans les quartiers riches. On essaie de s’en sortir par tous les moyens. En ce sens, il n’est pas toujours simple de trouver de bons modèles. Certaines des personnes qui semblent s’en sortir le mieux ne le font pas toujours dans la légalité.
Hakeem doit subvenir aux besoins financiers de sa famille par son petit boulot à temps partiel puisqu’il fréquente toujours l’école secondaire. Depuis que son père a été expulsé du pays – mais est-ce bien ce qui s’est produit? –, il est devenu le nouvel homme de la maison. Sa mère compte sur lui, mais elle refuse qu’il magouille. Cela a coûté cher au père du jeune homme, lui rappelle-t-elle à quelques reprises.
Nos choix à l’adolescence influencent le cours de notre existence. Avec les bêtises de A-Mac, Hakeem se doit de choisir entre l’amitié et la famille. Le doit-il vraiment? Peut-il concilier les deux? Peut-il venir en aide une dernière fois à son vieil ami? Le reste de son existence est en train de se jouer à un âge où nos décisions ne sont souvent pas les plus éclairées.
Boost est un film de gangsters où les filles, la drogue et les bêtises sont au rendez-vous. Et bien que ce thriller ne révolutionne pas le genre, j’ai réussi à être surprise, ce qui n’est pas mal.
Note : 6/10
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