Ahhhhh… Le FNC, pour moi, c’est avant tout les courts-métrages expérimentaux de la section Les Nouveaux Alchimistes. Depuis quelques années maintenant, je regarde la programmation complète pour vous parler de chacun des films qui y sont présentés.
C’est une course folle que j’entreprends donc aujourd’hui, avec le programme 1. Cette première série compte 6 titres. C’est parti!
Inspiré par l’imaginaire dystopique et post-apocalyptique de Charles Bukowski, cette compilation d’images d’archives percutante et provocante explore les répercussions de l’espèce humaine corrompue, ultra capitaliste et ultra consumériste sur le monde naturel et social.
Si vous cherchez un film jovialiste qui sent le bonbon rose bien sucé, vous ne le trouverez pas ici. Ce court film pas si surréaliste imagine la fin de notre race, d’une façon somme toute plutôt réaliste.
Avec une voix qui n’est pas sans rappeler les annonceurs radios anglophones des années 90, on nous raconte comment l’humain est une éternelle source de destruction. En ajoutant des images en noir et blanc représentant de la destruction et de la surutilisation de la matière première, Maxime-Claude L’Écuyer frappe à grands coups en pleine gueule du spectateur.
À la fois reconstitution historique et expérience formelle, les techniques de modélisation médico-légale sont utilisées pour revisiter et matérialiser les souvenirs d’un homme qui a œuvré en tant que fabricant de bombes pour l’Armée rouge japonaise. Troublant et incitant à la réflexion, la poésie et le lyrisme sont infusés dans le montage afin de soulever la nature collective de la mort, brouillant ainsi les domaines scientifiques et personnels.
Voici un film assez étrange, mélangeant 2 styles de création visuelle. La quasi-totalité du film est tourné dans un genre de modélisation numérique qui donne l’impression d’être dans un jeu vidéo, à cet endroit où on sort des limites de la 3D et qu’on voit des manquements aux personnages. Ainsi, il y a des trous dans les personnages et objets qui donnent l’impression d’être en plâtre.
Puis, il y a cette séquence tournée en plans réels, dans laquelle un homme marche sur des gros cailloux, sur le bord de la mer. Il y a une petite détonation. Puis, l’homme nous apparaît de face. Fin du plan, on retourne à l’animation 3D.
Tout cela accompagné d’une narration qui laisse incertain à savoir si le narrateur fait l’apologie du « métier » de poseur de bombes, ou s’il veut plutôt montrer que ce n’est pas souhaitable de devenir ce qu’il a été. Quoi qu’il en soit, ce film étrange est bien fait et donne envie d’en découvrir plus.
À la frontière de l’art et de la science, des formules mathématiques sont employées afin de transformer le son en image, puis l’image en son : un clin d’œil aux pionniers de l’animation et un résultat fascinant. L’expérimentation à l’état pur.
Il y a effectivement quelque chose de fascinant à regarder un son ou à écouter une image. Le travail qu’a fait le réalisateur pour arriver à cette image rouge est particulièrement intéressant. C’est donc à partir d’un film de Norman McLaren que cette œuvre d’art (oui, ce film est une œuvre d’art en soi) a donc été créée.
Les mouvements de cette ombre rouge sont rythmés par le son quelque peu strident que Bergeron a extrait du film d’origine. D’ailleurs, ce court métrage représente exactement ce que devrait être le cinéma expérimental. Et un bravo additionnel au réalisateur qui a su garder son film assez court pour ne pas que ça devienne monotone ou ennuyant.
Un militaire est filmé par la télévision, en circuit fermé, en train de commettre un crime. Un crime qui restera gravé dans la mémoire d’un ordinateur. Alors que l’on aimerait pouvoir oublier les images bouleversantes et leur nature traumatique, la narratrice insiste sur l’impossibilité d’oublier ou d’occulter la violence de la guerre. Comment aller de l’avant quand tout semble figé dans le temps, préservé pour l’éternité?
Ce n’est pas tant le volet « guerre » qui rend ce film intéressant. C’est surtout la dichotomie entre l’immortalité de nos gestes à cause du numérique et le désir qu’on peut avoir de vouloir faire oublier certains gestes.
Le film est vraiment divisé en 2 parties inégales. La première, plutôt ennuyante, montre comment sont formés les soldats. Ça, on l’a vu des centaines de fois. Puis, vient la partie dans laquelle la narratrice raconte un crime de guerre, alors que des images infrarouges montrent des soldats en train de commettre un crime. C’est assez perturbant d’assister à ce genre de chose.
Puis, à travers la notion du crime embarque celle de l’oubli. Peut-être est-ce le plus intéressant de la technologie numérique actuelle : si tu commets des gestes répréhensibles, il y a de fortes chances que ça reste quelque part.
Fantomatique et poétique, ce film résulte d’un savoir-faire analogique et numérique unique transformant de la peinture sur pellicule en animations numériques. Les textures sonores se mêlent à l’aspect graphique du noir pour produire une expérience envoutante.
Envoutant. Voilà exactement le bon mot. La trame sonore complète le tableau visuel dans un noir wt blanc à haut contraste. Les mouvements de peinture sont intrigants. C’est encore plus efficace si on regarde le film sans savoir ce qu’il y a devant nos yeux.
Le cinéma en soi a la capacité d’être magique. Mais lorsqu’il se mélange à d’autres arts visuels, le résultat peut devenir simplement incroyable. Substrat en est une belle preuve.
Dans l’espoir de réimaginer l’image « officielle » de l’Angleterre pittoresque, nostalgique, blanche et rurale, la culture rave et sa musique deviennent un exutoire par lequel l’expression personnelle peut prendre le dessus. Avec une énergie et une liberté croissante, le passé et le présent de ces communautés sont reconsidérés dans cette œuvre unique, à la croisée d’un clip vidéo, de mémoires et d’essais.
Je dois dire que celui-ci m’a laissé froid. La première partie est plutôt intéressante, alors que la caméra plonge dans des peintures d’artistes anglais, sur une musique très rythmée. Mais la suite est un peu fade. Des images de natures de la fameuse Angleterre pittoresque avec une musique semblable, puis des jeunes de toutes origines ethniques qui dansent dans des clubs, des raves, à l’intérieur ou à l’extérieur.
Il s’agit du seul film de ce premier programme à m’avoir ennuyé.
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Je reviendrai demain avec le programme 2. C’est un rendez-vous!
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