« Good day mister Barber. My grand-daughter is missing. »
[Bonjour monsieur Barber. Ma petite-fille est disparue.]
Val Barber (Aidan Gillen), un détective privé, est engagé par une riche veuve pour retrouver Sara, sa petite-fille disparue. Alors que les premières enquêtes sur sa disparition commencent à s’assombrir, des secrets font surface de manière inattendue. Peu de temps après, Barber se retrouve mêlé à des hommes puissants aux mœurs louches, déterminés à contrecarrer ses enquêtes. A-t-il mordu plus qu’il ne peut mâcher?
Avec Barber, Fintan Connolly propose un film noir assez typique, mais agréable et efficace. Il ne révolutionne pas le genre, mais y apporte une touche moderne.
Barber est plutôt classique dans sa forme. Comme dans les films noirs des années 40, il met en scène un ancien flic devenu détective privé. Comme c’était souvent le cas, il s’agit d’un personnage un peu solitaire, séparé et entêté. Et, bien évidemment, il y aura une femme qui viendra le voir pour le convaincre de prendre une affaire de disparition. Mais ici, il s’agit d’une vieille femme plutôt qu’une femme fatale blonde. J’imagine qu’à différentes époques, différentes mœurs.
L’intrigue, bien que prévisible, est bien ficelée. Mais après tout, n’est-ce pas normal que ce soit un peu prévisible lorsqu’on propose un film de genre plutôt classique? L’important est que les règles de l’art soient respectées et que le film soit efficace. Non?
J’ai bien aimé la performance d’Aidan Gillen. Il réussit à donner toute la crédibilité nécessaire à son personnage.
Mais ce qui fait de Barber un film intéressant, qui va un peu plus loin que le simple film classique, c’est l’introduction de thèmes qui ne sont pas propres à ce genre. Notre bon détective est divorcé, mais pas parce qu’il était un mauvais mari en soi, mais plutôt parce qu’il ne se retrouvait pas dans une relation monogame traditionnelle. Cet homme qui a tout de l’homme viril est bisexuel. Il lance d’ailleurs une belle ligne punchée au méchant flic qui le harcelle : « even queers have right now » [même les queers ont des droits maintenant]. Ce qui est peut-être encore plus important est que l’orientation sexuelle du personnage n’est pas un enjeu. C’est tout simplement un fait comme pour n’importe quel autre personnage.
Sans oublier les jeunes. L’amie de Sara assume sa sexualité sans honte. Elle fréquente un vieil homme (elle a 20 ans et lui probablement 70) et ne s’en cache pas. Sans pour autant le crier sur tous les toits.
Il est d’ailleurs intéressant de voir comment les visions de la diversité se représentent par les différents personnages à travers leur âge ou leur rôle social.
À la fin, Barber est un film agréable, qui permet de relaxer notre tête tout en ayant une part d’originalité. C’est déjà pas mal, non?
Même la bande-annonce propose une variation aux normes. Je vous invite à la regarder.
Bande-annonce
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