Depuis le décès de sa femme (Ida Engvoll) et son licenciement, Ove (Rolf Lassgård et Filip Berg) se sent vieux et terriblement inutile. Pour s’occuper, il multiplie les rondes de sécurité́ dans sa copropriété et harcèle ses voisins pour le moindre manquement au règlement intérieur… À 59 ans, grincheux et dépressif, Ove n’attend plus qu’une seule chose de la vie : la mort! Il décide donc d’en finir… mais ses tentatives de suicide échouent lamentablement. La situation se corse lorsque de nouveaux voisins emménagent, affreusement sympathiques : Parvaneh (Bahar Pars), une jeune Iranienne, son mari et leurs charmants enfants. Sans cesse importuné, Ove n’a plus un instant à lui pour se pendre tranquillement. Pire : à force de nouvelles rencontres et d’amitiés improbables, il se pourrait bien qu’Ove reprenne goût à la vie…
Basé sur le roman de Fredrik Backman, En man som heter Ove (A man called Ove), d’Hannes Holm, est une comédie dramatique. Après avoir été couronné comme la meilleure comédie de l’année aux Prix du cinéma européen et remporté le prix du public au dernier festival du film de Cabourg – ainsi que d’autres prix dans divers festivals –, En man som heter Ove est en lice dans deux catégories, meilleur film en langue étrangère et meilleurs maquillages et coiffures, à la prochaine cérémonie des Oscars.
Ove est un retraité isolé et quelque peu spécial qui passe ses journées à imposer des règles d’association de blocs et à visiter la tombe de sa femme. Après quelques mois sans celle qui aura été son seul grand amour, il a finalement renoncé à l’idée de vivre. Mais c’est à ce moment qu’une amitié improbable se développe avec ses nouveaux voisins turbulents. Évidemment, ce personnage ne représente pas une majorité de gens. Mais il représente très bien ces personnes qui ont perdues goût à la vie à la suite du décès de l’être cher.
À mesure qu’Ove apprend à redécouvrir la vie grâce à sa jeune voisine, on apprendra, nous aussi, à le connaitre et à l’apprécier. L’homme n’a pas eu une vie facile, se retrouvant rapidement seul, sans parents pour l’aider et sans amis pour le réconforter. Et plus on le découvre, plus son histoire risque de nous rejoindre. Je crois que nous avons tous un Ove à l’intérieur de nous. Certains le laissent simplement parler plus fort que d’autres.
Sorti des pages du roman best-seller de Fredrik Backman, Ove est la quintessence du vieil homme moyen, en colère. Et c’est grâce à l’arrivée d’une jeune femme d’origine iranienne et sa petite famille bruyante qui emménage à côté – et qui écrase accidentellement la boîte aux lettres d’Ove en déménageant – que l’homme pourra laisser aller un peu de sa colère. Car c’est à partir de ce début maladroit, qu’une amitié improbable se forme et que nous arrivons à comprendre le bonheur passé d’Ove et ses chagrins. Ce qui émerge est un conte chaleureux de premières impressions peu fiables et le rappel doux que la vie est plus douce quand on la partage.
Le réalisateur a parfaitement réussi à faire passer l’histoire du papier au grand écran. Comme il le dit lui-même : « Ma tâche en tant que réalisateur est, comme un voleur, de voler l’histoire pour l’amener hors du livre et de faire un film de celui-ci. »
Mettant en vedette l’impressionnant Rolf Lassgård dans le rôle principal ainsi que Bahar Pars et Ida Engvoll, ce long métrage suédois réussit à toucher à des sujets sensibles tels que la vieillesse, la tolérance et les différences culturelles, par l’entremise d’une dérision nuancée et teintée d’humanité.
Note : 7.5/10
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