Du 19 au 27 novembre avait lieu la 3e édition du Festival international de courts métrages du Sud-Ouest de Montréal Longue vue sur le court. 9 jours de présentations de courts métrages. Des films de partout dans le monde. Des films de tous les genres.
J’ai eu l’occasion de voir une dizaine des films qui y ont été présentés. Je dois avouer que j’ai été étonné de la très grande qualité des films. Pour un festival qui n’en est qu’à sa 3e édition, les organisateurs peuvent être fiers.
Je vous présente donc 10 courts métrages que les cinéphiles présents ont eu l’occasion de voir lors des séances dans la catégorie « Compétition internationale ».
[Québec, 1:00]
Une jeune anticonformiste nous révèle l’art d’être à la dernière minute.
« On croit avoir un contrôle sur le temps, alors que c’est plutôt lui qui nous contrôle… » Ça semble si évident. Et pourtant… Peut-être que l’on devrait cesser d’essayer de maîtriser le temps et nous concentrer à profiter de celui que nous avons. Une phrase m’a particulièrement interpellé dans ce film. On dit que les gens calmes stressent les gens stressés. Si je regarde la relation de couple dans laquelle je suis, je ne peux qu’approuver. J’ai cette tendance à stresser ma femme par mon « trop grand » calme.
[Québec, 1:30]
Une vache affamée se cuisine un steak.
Une vache se prépare un bon steak, avec du beurre et des épices. Il s’agit d’un court métrage semi-animé et en partie en stop motion. Je m’excuse d’avance, mais je vais vendre le punch final. On découvre que la vache se cuisine un steak de viande humaine. Choquant… Le seul film que je n’ai pas aimé parmi ceux que j’ai vus. On dirait une mauvaise publicité créée par un organisme végane voulant choquer les mangeurs de viande. Bon. Ok. Heu. Attends. Une vache, ça ne mange pas du gazon?
[Québec, 15:11]
Au cours d’une fête d’adolescents, des « snapshots » d’un gang bang impliquant une fille et des joueurs de l’équipe de football se répandent à travers la foule. Entendant les commentaires qui circulent, Gaby commence à soupçonner que la personne au centre du gang bang pourrait bien être sa meilleure amie, Carla.
Un film intéressant. Mais si ce n’était de la description, il faut avouer qu’on ne comprend pas vraiment ce qui est arrivé à Carla. Ce n’est vraiment pas clair. On peut imaginer bien des choses. Du simple cliché cochon partagé entre copains, au viol collectif; tout est possible. On ne sait pas si Carla est une participante active et volontaire, ou si elle est une victime. Le scénario est intéressant, mais il manque quelque chose. J’aime les fins qui ne sont pas trop claires. Mais il faut tout de même que l’on puisse comprendre quelque chose à la fin. Sinon, ça tombe à plat.
[Québec, 18:41]
Lors d’un souper de Noël, Denis se rend dans l’entourage de son amoureux Carl, une famille foncièrement catholique qui ignore tout de leur relation. S’ensuit un duel psychologique entre Denis et Ruby, la nièce de Carl, une enfant de six ans gâtée pourrie aux allures de princesse.
Évidemment, il s’agit là d’un duel inégal. Qui peut compétitionner avec la princesse de la famille, surtout lorsqu’on est juste un « pauvre ami qui était seul pour Noël ». Ajoutez à cela la famille ultra-croyante et la honte du chum qui ne veut pas avouer à sa famille qu’il est gay et vous avez tout pour créer un parfait sentiment de « ne pas être à sa place ». Pauvre Denis.
[Québec, 11:00]
Cinq histoires d’oppression, cinq femmes.
Une vieille femme nue avec corps flasque… Une strip-teaseuse sans éducation devant un bar miteux… Une femme obèse qui mange du fast food… Une joggeuse qui court très tôt le matin, dans un boisé dans le noir… Une fille vêtue d’une jupe très courte, qui sort d’un bar et qui marche « tout croche »… Le lien entre les 5? La vulnérabilité. Ou le jugement qu’on y prête. Malheureusement, nous vivons dans un monde où nous sommes rapides à porter des jugements. Surtout sur les femmes.
Québec [1:12]
Il est tard et Nick lit dans son lit. Sa lampe de nuit clignote d’une manière étrange. Il éteint la lampe, seulement pour le remettre en marche et se retrouver dans une autre pièce. C’est juste le début d’une longue et bizarre nuit.
Switch est un court métrage très simple. Pourtant, il est certainement un des bons films que j’ai vu dans le festival. Une image très travaillée et belle. Des plans fixes. Une superbe lumière. Des décors bien travaillés et bien cadrés. Un petit film d’une grande qualité.
[Québec, 6:56]
Métro, boulot, dodo. La routine d’un cuisinier belge est changée suite à une fête entre collègues qui se finit chez les prostituées. Métro, boulot et visite chez la prostituée deviennent son nouveau quotidien.
Gagner confiance en soi grâce à une prostituée du Red Light, c’est possible? Pourquoi pas. Elle est gentille et donne des conseils à cet homme malheureux qui se laisse aller. Il retrouvera sa confiance et pourra peut-être enfin séduire celle qu’il aime.
[Québec, 3:20]
Je me souviens de la mer. Je me souviens de tes lèvres. Je me souviens de ta peau. Je me souviens de la pluie.
Se souvenir peut parfois être une torture. Dans son lit ou dans son bain, elle ne pense qu’à son ex. Celle qu’elle aime, celle qu’elle a perdue. Un court métrage avec une très belle narration en français et an anglais. D’ailleurs, le film est si bien fait qu’on aurait vraiment envie d’en savoir plus sur les personnages et leur histoire. Un film plus long pourrait être intéressant.
[Québec, 5:30]
Éric dit ses quatre vérités à son ex-copine Sophie. Il va trop loin et il s’emporte. C’en est trop pour Sophie qui se venge. Tout ça ne règle pas leurs problèmes… au contraire.
Divertissant et amusant, ce film nous dirige dans une direction pour finalement nous amener totalement ailleurs. Ce n’est pas nécessairement le film le plus original, mais il est bien écrit, bien joué et bien dirigé.
[Québec, 2:58]
Comment les enfants dépeignent la guerre en Syrie.
Animé à partir de dessins faits par des enfants, le film de Mouradian est un coup de poing en pleine gueule. Les dessins font preuve d’une telle violence qu’on se demande comment des enfants peuvent en venir à dessiner ça. Exposons-nous nos enfants à trop de violence? Peut-être perçoivent-ils mieux l’horreur de ce qui se passe là-bas que les adultes…
Après avoir visionné tous ces films de moins de 30 minutes, j’en suis venu à me poser une question : comment se fait-il qu’en tant que public, nous n’ayons pas accès à des courts métrages en dehors des festivals? Il me semble qu’avec le rythme de vie que nous avons actuellement, il n’est pas évident de s’asseoir pour regarder un film de 2 h, mais s’installer pour 30 minutes, c’est quelque chose qui se fait encore bien.
Quelque chose à quoi nous devrions réfléchir.
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