Dix ans après qu’un raz de marée a détruit l’école élémentaire d’une petite ville tuant tous les élèves présents à l’intérieur, un jeune homme, Leo (Lucas Quintana), construit une mystérieuse structure à partir de débris de l’école subsistant. Ce faisant il réveille des passions depuis longtemps oubliées qui embrasent toute la ville.
J’étais un peu sceptique en lisant le résumé de The Vessel de Julio Quintana, craignant un film de propagande religieuse, mais j’étais tout de même intriguée par cette production américano-portoricaine. Ce genre de production peut être surprenante et ce fut, heureusement, le cas ici.
Si un homme tue un enfant, il est condamné à mort, avance l’un des personnages du film. Comment se fait-il alors que Dieu accepte que 46 enfants innocents soient emportés? Où est la justice là-dedans? Quel message peut-on en tirer?
Après le raz de marée, les habitants de la petite ville isolée perdent la foi, ne voient pas pourquoi ils continueraient de croire à un Dieu qui permet une telle injustice. Les femmes refusent d’avoir d’autres enfants et les plus jeunes désertent. Leo, lui, reste pour s’occuper de sa mère (Jacqueline Duprey) qui ne s’est jamais remise de la mort de son autre fils, et qui s’est enfermée dans un monde bien à elle.
Le père Dougas (Martin Sheen) tente, tant bien que mal, d’aider ses fidèles à retrouver foi en Dieu. Il compte sur Leo pour y parvenir. Les habitants ont besoin d’un miracle et le jeune homme pourrait être la clef. Mais ils ne doivent pas être déçus de nouveau et un poids très lourd pèse sur les épaules de Leo qui ne se voit pas comme un sauveur. Il suit simplement sa voie, ce en quoi il croit, du moins, lui semble-t-il. Certains faits l’étonnent lui-même et qu’il ne peut s’expliquer. Leo est-il magique, touché par la grâce de Dieu depuis son accident dont on est témoin assez tôt dans le film?
Mais qu’est-ce qu’un miracle exactement? Est-ce un fait extraordinaire qui résulte d’une intervention divine bienveillante? Ou est-ce plutôt simplement une tragédie évitée avec de la chance? Ce sont des questions qui sont soulevées… Les questions de la foi et des miracles ne sont pas propres à la religion chrétienne et peuvent ainsi toucher un large public.
Deux scènes aquatiques sont particulièrement belles. Les personnages nagent dans la mer et les tissus, vaporeux, flottent dans les eaux. À la fin, la caméra est éclaboussée, comme si nous étions au plus près des personnages, avec eux dans la mer. Par ailleurs, la musique est magnifique. Sa puissance donne envie de croire au miracle qui pourrait se produire. Mais aura-t-il seulement lieu?
The Vessel est un film d’espoir, une quête spirituelle. Avec les injustices dont le monde regorge, est-ce possible de croire aux miracles et de garder la foi?
Note : 9/10
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