Jacques (Romain Duris) habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille à la suite d’un licenciement boursier. L’usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, Gardot (Michel Blanc), lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers…
Basé sur le roman éponyme de Iain Levison, Un petit boulot est le dernier film de Pascal Chaumeil, décédé d’un cancer en août 2015. Le film était alors terminé. Si vous avez aimé L’Arnacoeur du même réalisateur – avec Romain Duris toujours et Vanessa Paradis –, cette comédie vous plaira certainement. Un petit boulot a d’ailleurs remporté le Prix du public à Fantasia.
Bon, je dois avouer d’emblée que j’aime beaucoup Duris. Et ils lui ont fait tout un look pour ce film : cheveux mi-longs et barbe fournie. Ça fait changement. C’est une petite comédie qui, je crois, passe bien grâce à lui. Mais peut-être mon jugement est-il biaisé…
Le film tourne ainsi autour des problèmes d’un groupe d’amis après la fermeture de l’usine où ils travaillent. Comment ces hommes peuvent-ils arriver à s’en sortir sans réelles possibilités d’emploi dans leur région? Plus d’un sera ainsi tenté de se tourner vers des activités illégales. Jacques n’y échappera pas. Il croit bien faire et, jusqu’à un certain point, continue de suivre un code moral (qui lui est propre, et non pas celui de tout un chacun).
Mais le méchant dans cette histoire n’est pas Jacques, même s’il commet des meurtres. Pas plus que le bookmaker qui en commandite certains. Le méchant serait incarné par Brecht, un inspecteur de la compagnie pétrolière pour qui Jacques et son meilleur ami Tom travaillent. Ils travaillent ainsi dans une station-service et les règlements sont très sévères. Brecht veut que tout soit suivi à la lettre, sous peine de licenciement. « Il symbolise tous ceux qui gèrent l’économie de loin et sans aucune pitié pour les salariés », commentait le réalisateur.
C’est le côté absurde qui rend Un petit boulot si amusant. Jacques exécute ses « boulots » avec, disons, quelques imprévus. Ce qui rend le film plutôt imprévisible. N’ayant pas lu le livre, j’élaborais à la blague avec mon ami toutes sortes de théories sur ce qui allait se produire après tel ou tel événement.
Lorsqu’on a demandé à Pascal Chaumeil de qualifier son film, il a choisi de citer Boris Vian : « L’humour, c’est la politesse du désespoir ». Cela me semble bien résumer le ton du film.
Un petit boulot est une comédie sociale (à sa manière) dans laquelle on ne peut que soutenir le criminel.
Place aux meurtres!
Note : 6,5/10
© 2023 Le petit septième