Lorsqu’on est veuf depuis peu, il est difficile de s’habituer à sa nouvelle vie… C’est le cas d’Hubert Jacquin (André Dussolier, que j’avais beaucoup aimé dans Diplomatie), qui passe le plus clair de son temps dans son immense appartement à déprimer devant sa télé. Un beau jour, suite à un quiproquo, sa vie va être bouleversée. Manuela (Bérengère Krief), une jeune et pétillante baroudeuse à la recherche d’un logement s’invite chez lui! D’abord réticent, Hubert va vite s’habituer à la présence de cette tempête d’énergie, qui parvient même à le convaincre de loger deux autres personnes. Entre les errements de Paul-Gérard (Arnaud Ducret) que sa femme a quitté et les gardes à l’hôpital de Marion (Julia Piaton) la jeune infirmière un peu coincée, la vie en colocation va réserver à Hubert de nombreuses surprises…
Lauréat du Prix spécial du Jury au dernier Festival international du film de comédie de l’Alpe D’Huez, Adopte un veuf de François Desagnat aborde les questions de la colocation à Paris et des difficultés de trouver un logement, avec humour et légèreté. La mort, la maladie et la séparation sont aussi abordées.
Bien qu’Hubert soit veuf depuis peu, on ne tombe pas du tout dans le mélodrame. La carapace du vieux bourru va fondre peu à peu, au contact de Manuela. Hubert a souffert de sa récente solitude et il s’adapte tranquillement à sa nouvelle vie en communauté. N’ayant pas eu d’enfant, il a une attitude très (peut-être trop) paternelle.
Hubert, plutôt effacé, est entouré de personnalités fortes. Outre Manuela, son vieil ami Samuel (Nicolas Marié) est un personnage coloré. Il tente tant bien que mal de redonner le sourire à Hubert en voulant lui présenter de belles jeunes femmes. Des femmes qu’Hubert juge beaucoup trop jeunes pour lui. Les quiproquos seront nombreux entre les deux amis.
Le personnage de Marion apporte quant à lui la possibilité de parler de la maladie. Infirmière dévouée, elle est proche de ses patients, se lie avec eux, et attend un dénouement positif à leur situation. Mais, dans ce métier, il y a des imprévus, des complications…
Quant au personnage de Paul-Gérard, nouvellement séparé, il est d’abord un peu lourd – avouons-le, comme la plupart des nouveaux divorcés. Lorsque nos espoirs sont détruits, que notre vie change du tout au tout selon une volonté qui n’est pas la nôtre, on digère parfois mal la situation et tout ce que l’on fait et dit s’en ressent.
Toute cette dynamique un peu fragile fonctionne en grande partie à cause de Manuela (même si elle aurait peut-être fait d’autres choix quant à ses nouveaux colocataires). Son personnage plein de vie redonne le sourire, force les autres à s’ouvrir. Mais ce type de colocation peut-il fonctionner à long terme, avec des êtres si différents? L’entraide et la solidarité sont-elles à l’épreuve de tout?
On ne regarde pas Adopte un veuf pour son côté novateur. L’histoire n’est pas totalement neuve, mais le film et les comédiens sont bons. J’ai eu du plaisir à le regarder et j’ai rigolé à plusieurs reprises.
C’est une comédie sympathique, à prescrire à tous les solitaires. Peut-être aurez-vous la chance de rencontrer les gens parfaits pour vous aider (ou vous forcer) à vous remettre d’un deuil ou d’une séparation, ou pour vous soutenir dans les moments difficiles.
Note : 6,5/10
© 2023 Le petit septième