« Ça m’a pris un moment avant de comprendre qu’on fait pas un deuil, mais qu’on le porte toute notre vie. »
Charlie, un garçon de 10 ans, vit avec sa famille, à la campagne, dans les années 1980. Un accident tragique entraîne la mort de son frère aîné. Il devra composer avec le deuil.
Avec Monarque, gagnant de la 5e édition du FICMAN, Laurence Tremblay raconte le deuil du point de vue d’un garçon de 10 ans. Il s’agit d’une approche qu’on n’a pas vue souvent, et elle traite ce sujet difficile de façon touchante, mais légère.
Fait plutôt rare, avec Monarque, nous sommes en présence d’un réel film narré à la première personne. Il arrive souvent que l’on voit des œuvres comportant une narration à la première personne. Mais en règle générale, une grande partie de ces films comporte tout de même des dialogues entre le personnage principal et les autres personnages de l’histoire.
Mais ici, à part deux ou trois phrases prononcées par la mère de Charlie, et quelques cris d’amusement des deux frères, tout est en narration. Une narration qui est racontée par les yeux (ou la bouche ;-)) de l’enfant. Ça donne vraiment l’impression que Charlie nous raconte son histoire, à nous. Le résultat est convaincant. En tant que spectateur, on se sent directement interpellé par le personnage, ce qui renforce les émotions ressenties.
J’en profite pour dire que le narrateur est excellent, tout comme les deux garçons. La chimie est parfaite. On croirait qu’ils sont deux vrais frères.
Afin de financer son film, la réalisatrice est passée par un processus de sociofinancement. Elle avait de grandes ambitions au niveau visuel, et pour ça elle avait besoin du bon matériel. Beaucoup d’efforts ont été mis dans la direction artistique, et ça se voit. Les images sont magnifiques. La réalisatrice passe d’une image plus granuleuse lors des séquences extérieures du début du film, à des images plus lumineuses avec des teintes orangées à partir du milieu du film.
Et il y a la musique quasi épique. Je n’ai pas l’habitude d’aimer les films qui on une trame musicale ininterrompue. En général, ce sont des films au scénario faible, qui tentent de créer des émotions faciles. Mais Laurence Tremblay l’utilise habilement, en support à ses talentueux acteurs.
Au final, on se retrouve avec un film touchant, beau et marquant, qu’on a envie de revoir encore et encore.
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