« C’est comme un virus qui s’adapte pour survivre. »
Des incidents au cours desquels des personnes meurent subitement 24 heures après avoir regardé une « vidéo maudite » se produisent dans tout le pays. Ayaka Ichijo (Fuka Koshiba), une étudiante diplômée avec un QI de 200, est mise au défi par Kenshin (Hiroyuki Ikeuchi), un médium populaire qui a joué dans une émission télévisée, de résoudre un mystère. Kenshin affirme que si la malédiction se répand sur les réseaux sociaux, la race humaine sera détruite. Ayaka affirme qu’il n’y a pas de malédiction. Puis un appel téléphonique arrive. « S’il te plaît, aide-moi, ma sœur. »
Ayaka pense que tout peut être expliqué scientifiquement. Avec le diseur de bonne aventure autoproclamé Maeda Ouji (Kazuma Kawamura) et le mystérieux collaborateur numérique Lloyd (Mario Kurobane), ils travaillent dur pour résoudre l’équation de la malédiction. Cependant, à l’approche du délai de 24 heures, les hypothèses volent en éclats les unes après les autres.
Avec Sadako DX, Hisashi Kimura crée une comédie d’horreur qui n’a pas peur de rire un peu des travers de la franchise qu’elle intègre. Mais attention, il s’agit tout de même d’un film qui fait peur.
Elle est de retour pour ce qu’on pourrait appeler le 8e de la série. Mais cette fois-ci, Hisashi Kimura mélange horreur et humour dans un film qui est 100 fois supérieur à ce même genre de films qu’on a vus à quelques reprises aux États-Unis.
Dans ce nouveau film, Sadako apparaît souvent sous la forme d’un proche, que ce soit un parent ou un ami, arborant l’habituelle tignasse noire et la robe blanche souillée. Allant de l’abus de sursauts avec une mascotte qui arrive de nulle part, à la nouvelle apparence plutôt cocasse du spectre, le film reste tout de même fidèle à ses racines horrifiques en suscitant plusieurs frissons.
Devez-vous avoir vu les autres films de la saga avant de voir celui-ci? Non. Mais clairement, certaines scènes seront beaucoup plus cocasses pour ceux qui connaissent les autres films.
Parce que nous sommes en 2022, dans un monde rongé par un virus qui ne cesse de nous surprendre, il va de soi que les maîtres de l’horreur (et les moins maîtres) s’en servent pour créer un sentiment qui creuse au fond de nos âmes. Kimura réussit à intégrer cette idée de virus d’une façon plutôt originale.
À l’origine, après avoir vu la vidéo, la personne avait 7 jours à vivre. Maintenant, elle n’a que 24 heures. La malédiction, tel un virus, a muté. À partir de cette découverte, les personnages vont référer à la cassette en termes de virus. On a beau être dans un film d’horreur à la prémisse totalement farfelue, lorsqu’on parle d’un virus qui mute pour s’adapter avec le temps, on n’a pas le choix que de sentir une profonde mélancolie. C’est comme si on devait accepter que notre monde a changé et que ça ne sera jamais comme avant.
Mais revenons au côté comédie de ce film. Au départ, il y a près de 25 ans, on regardait une VHS pour se retrouver sous le maléfice. Mais en 2022, beaucoup de jeunes n’ont jamais connu cette technologie. Faites le test. Demandez à des jeunes de 18 ans s’ils ont déjà utilisé une VHS. Le réalisateur s’amuse donc avec le fait que plusieurs de ses personnages n’ont aucune fichue idée de ce que peut être cette technologie désuète.
Le vieillard que je suis a d’ailleurs trouvé très amusant de voir les différents personnages partir à la recherche du lecteur de VHS leur permettant de regarder la vidéo mortelle. Car, évidemment, ils vont la regarder cette damnée cassette.
Kimura a aussi eu la bonne idée de donner un petit côté rétro argentique à son image. Et lorsque la cassette joue, évidemment, il a ajouté cette chose que les plus jeunes ne connaissent pas… Vous savez les genres de lignes horizontales de neige qu’on pouvait souvent faire disparaître en ajustant le tracking? Je sais, il y a probablement une partie des membres de mon équipe qui n’ont aucune idée de ce dont je parle. 😆
Au final, Sadako DX est autant un film d’horreur efficace qu’il est une comédie délirante. On voit rarement un mélange de genres aussi efficace entre deux types de films qui sont à ce point opposés.
Restez donc à l’affût, car si ce film sort ici au cinéma ou en location, vous devez le voir. En attendant, pourquoi ne pas se lancer dans un marathon Sadako en regardant les 7 premiers films?
Sadako DX est présenté au festival Fantasia le 30 juillet 2022.
Bande-annonce
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