Jérôme Varenne (Mathieu Amalric), qui vit à Shanghai, est de passage à Paris. Il apprend que la maison de famille d’Ambray où il a grandi est au cœur d’un conflit local. Il décide de se rendre sur place pour le résoudre. Cette échappée provinciale changera sa vie…
Belles familles est, pour Jean-Paul Rappeneau (qui a notamment réalisé Cyrano de Bergerac [1990]), « l’histoire d’un amour qui naît par d’étranges chemins ». On nous présente des personnages troublés, troubles, qui se cherchent, se questionnent et remettent en doute ce qu’ils avaient toujours cru.
La vitesse caractérise ce film. Jérôme doit partir pour Londres, mais il est toujours en train de repousser son départ, tentant de son mieux de régler le litige entourant la vente de la maison de son enfance. Son départ imminent semble être son excuse, son échappatoire, pour ne pas trop s’impliquer, mais son désir d’aller au fond des choses le retient.
C’est d’ailleurs ainsi que Mathieu Amalric perçoit son personnage : « Cet homme, Jérôme Varenne, est tout le temps sur le point de partir. Cette histoire ne devrait même pas avoir lieu en fait. La première fois qu’il rencontre Louise, il va dans une direction, elle lui court après et lui dit : “Non, c’est pas par là, c’est de l’autre côté”. Ça pourrait résumer le film. » Cette rencontre avec Louise (Marine Vacth), une jeune femme spontanée au franc-parler, lui fait perdre ses moyens et le pousse en même temps à continuer ses recherches.
Le film revient aussi sur la relation trouble entre Jérôme et son père qui est décédé. Jérôme le juge sévèrement, rejette sur lui tous ses malheurs. Au fil de ses recherches entourant la vente de la maison, il en apprend sur son père, sur l’homme qu’il était, sur l’homme qu’il était devenu après sa séparation d’avec Suzanne (Nicole Garcia), la mère de Jérôme. Mais sera-t-il en mesure de faire la paix avec le souvenir de son père?
Le fait de se retrouver avec sa famille, lui qui vit en Chine depuis une douzaine d’années, de retourner à Ambray sur les lieux de son enfance, de renouer avec Grégoire (Gilles Lellouche) qui souhaite acheter la maison (la transaction est actuellement bloquée par la mairie d’Ambray) et de découvrir une autre facette de son père entraîne Jérôme dans un véritable tourbillon.
Par le rythme soutenu, les premières 90 minutes sont très bonnes. C’est par la suite que ça se gâche. La fin m’a beaucoup déçue, devenant de plus en plus prévisible et exagérée. Ce n’est plus, à mon avis, réaliste…
Belles familles reste tout de même une comédie dramatique sympathique, où les quiproquos sont nombreux et les relations familiales particulièrement houleuses.
Note : 6/10
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