Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, elle sera transformée en l’animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s’enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants : les Solitaires.
Après avoir remporté le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes, The Lobster du réalisateur grec Yórgos Lánthimos prend l’affiche au Québec. Ce film met en scène la difficulté que plusieurs personnes éprouvent, à notre époque, à trouver l’amour. Seulement, ici, si on n’y parvient pas, les conséquences sont pour le moins étonnantes et fâcheuses.
Au début du film, David (Colin Farrell) se retrouve célibataire. Il doit donc rapidement trouver une nouvelle partenaire, sans quoi on le transformera en un animal. Il a choisi, s’il ne parvient à trouver son match parfait, de devenir un homard. Un choix intéressant, pour lequel je n’ai pu m’empêcher de songer à Phoebe dans Friends et à sa théorie de l’amour.
Il fera la rencontre de femmes tantôt un peu folles, tantôt sans cœur, tantôt plutôt étonnantes. Les rencontres et les matchs se font d’ailleurs sur une base particulièrement amusante. Les couples se forment en fonction d’habiletés particulières ou de caractéristiques physiques. Les gens qui ont de belles voix et qui aiment chanter finissent ensemble; ceux qui boitent s’apprécient davantage; ceux qui sont sadiques se comprennent d’autant mieux. Pour David, c’est la myopie qui semble être à la source de l’affection qu’il développera pour une femme (Rachel Weisz).
Lorsqu’il rejoint les Solitaires dans la forêt, sa vie change du tout au tout. Il n’a plus à craindre d’être transformé, mais il doit cependant respecter des règles strictes. Aucun flirt ou contact sexuel n’est accepté, sous peine de lourdes réprimandes. Bien que la chef des Solitaires (Léa Seydoux) le mette en garde, l’amour est parfois plus fort que tout acte résonné. Il doit aussi continuellement être sur le qui-vive, car les Solitaires sont chassés comme du gibier par les résidents de l’Hôtel qui peuvent ainsi prolonger leur séjour en espérant trouver l’amour (salvateur).
Même les gens en couple qui vivent en ville ne sont pas sans souci. Ils peuvent être contrôlés à tout moment afin de prouver qu’ils forment bel et bien un binôme. Et les conséquences seraient fâcheuses si un individu se faisait prendre à être célibataire. N’est-ce pas là un terrible crime?
Ce film est insolite, et très drôle par moments. La logique qui domine est si loin de celle de notre société, mais elle y correspond aussi d’une certaine manière. La pression sociale est aujourd’hui très forte quant aux rencontres amoureuses. Les gens sont de plus en plus sollicités par des offres sur les innombrables sites de rencontre, dans des soirées rencontre organisées un peu partout ou même par des émissions de téléréalité. On veut à tout prix que les gens se casent (ou qu’elles aient l’illusion de trouver l’amour).
The Lobster est un film plein d’imagination et de rebondissements qui nous fait d’autant plus apprécier notre liberté, et ce, quelle qu’elle soit.
Et vous, en quel animal aimeriez-vous être transformé si vous ne parveniez pas à trouver l’amour?
Note : 9/10
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