River de Jamie M. Dagg a été présenté en première mondiale au dernier Festival international de films de Toronto. Ce suspense canadien a récemment reçu le prix Écran canadien pour le meilleur premier long métrage récompensant un cinéaste pour son premier film (prix Claude Jutra) et décerné par l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision.
Dans le sud du Laos, un médecin bénévole américain (Rossif Sutherland) devient un fugitif après être intervenu dans l’agression sexuelle d’une jeune femme. Lorsque le corps de l’assaillant est retiré du fleuve Mékong, tout dérape rapidement.
Le film commence bien. On est au Laos, où John pratique la médecine dans une petite clinique. Sa supérieure lui suggère fortement de prendre quelques jours de vacances après une intervention difficile. Il part dans le sud du pays pour se changer les idées. Il ignore alors que sa vie est sur le point de basculer.
Après avoir voulu porter secours à une jeune femme en détresse, le rythme change, s’accélère. La caméra est mouvante et suit le personnage dans sa course folle alors qu’il tente de fuir les autorités. Et je dois dire que, dans l’ensemble, Rossif Sutherland joue bien. Ce n’est pas un grand film qui revisite le genre suspense, mais il se défend.
Ce qui m’a gênée est tout autre. Ce n’est pas un grand secret : je n’aime pas vraiment le cinéma hollywoodien. Les histoires qui finissent toujours bien et où les Américains sont présentés systématiquement comme des héros, ça m’énerve parce que ça manque de réalisme. L’un des pires exemples de cela serait certainement 2012 de Roland Emmerich. Les Américains sont si importants qu’ils ont leur propre arche tandis que le reste du monde se partage les autres arches construites afin de sauver l’humanité d’un inévitable déluge. Et peu importe les bêtises que le protagoniste commet, il est finalement accueilli en héros.
Rassurez-vous, River ne tombe pas dans un tel excès… Une question m’a longtemps tourné dans la tête : pourquoi ce film canadien présente-t-il un héros américain? Ce n’est là qu’un détail, mais la question se pose néanmoins. Mais au-delà de cela, ce qui m’a vraiment dérangée, c’est la fin du film. Les cinq dernières minutes m’ont déçue, me rappelant le cinéma d’Hollywood, où le héros est toujours héroïque, peu importe la situation.
On est alors dans un film où les concepts du bien et du mal s’affrontent, et où le bien se doit de triompher. Est-ce vraiment réaliste? J’ai quelques doutes.
River est tout de même un divertissement intéressant qui saura assurément charmer les spectateurs qui aiment le cinéma commercial américain.
Note : 5/10
© 2023 Le petit septième