« Du malaise au marathon »
Beck est une mère célibataire qui va apprendre à retrouver ses rêves, restaurer les relations avec sa famille et reprendre en main les rênes de sa vie, cela grâce à la présence d’un coach improbable.
Run roman run ou comment une nouvelle assez dramatique peut remettre en question la façon de gérer sa vie ? Amener à chambouler son quotidien et réussir à regagner de la volonté ?
Dès la scène d’ouverture, l’héroïne est présentée en gros plan puis avec sa fille. Elles semblent proches et en connivence.
Le portrait de Beck se dessine progressivement au cours des séquences suivantes : elle conduit une voiture en robe de chambre, fume, mange de la « junk food » et semble être en opposition avec un certain conformisme.
C’est alors qu’un malaise survient alors qu’elle est au travail, dans un garage. Elle se réveille ensuite à l’hôpital avec sa famille inquiète autour d’elle.
Que s’est-il passé ? Un « coma diabétique » lui annonce-t-on.
Cette nouvelle ainsi que la présence inattendue d’un jeune homme – qui s’avérera devenir son coach sportif – vont l’amener à remettre en question une certaine façon de gérer sa vie, non sans obstacles et rechutes.
Lors de la première partie du film, beaucoup de scènes sont filmées dans la pénombre et l’héroïne semble avoir une vision particulière du quotidien.
Sa fille semble prendre du recul tandis qu’elle-même préfère suivre sa propre vision, parfois au détriment de sa santé.
Sa fille, comme sa sœur, lui apportent des conseils ou remarques, mais ce sera un nouvel objectif élaboré avec le coach qui lui permettra de reprendre en main son quotidien et l’amènera à percevoir autrement l’existence, malgré les blessures du passé.
Beck va devoir modifier son alimentation, prendre des médicaments et pratiquer une activité physique de façon régulière afin de limiter les risques de rechute au maximum.
Cependant, il est difficile pour la jeune femme d’entendre des avis qui lui semblent être des jugements de part et d’autres, alors qu’elle doit revoir tout un pan de sa vie.
Par provocation, notamment envers sa sœur, elle va continuer à consommer de la « malbouffe » et rechigner à pratiquer la course à pied.
Pourtant, elle est consciente de son « devoir ». Son père est maintenant en couple avec une autre femme, suite au décès de sa mère. Il est difficile pour elle d’accepter la présence de celle-ci. Sa mère semble faire figure de modèle et occupe une place toujours importante au sein de son existence. Peut-être est-ce notamment cela qui la freine, la présence d’une mère que personne ne semble pouvoir oublier ? Une présence écrasante alors que sa volonté est bien présente, malgré une certaine difficulté parfois à tenir ses engagements avec ses proches ?
Alors que sa sœur est devenue enseignante, le même métier que sa mère exerçait, elle-même habite encore chez son père et occupe un travail alimentaire.
Sa fille, à la fois agacée et inquiète de l’attitude de sa mère, va décider d’aller habiter chez son père, séparé de Beck.
Cependant, l’intérêt d’un collègue de sa sœur envers elle et l’objectif d’un marathon avec son coach vont amener l’héroïne à prendre conscience de sa propre valeur et de sa volonté, afin de surmonter l’épreuve d’un nouveau mode de vie, sain, mais rébarbatif.
À travers ce film, la réalisatrice fait preuve d’un sens aiguisé des relations humaines qui influent sur la façon de penser non seulement son existence, mais également la conscience de sa propre valeur.
Elle démontre par ailleurs un certain sens de l’équilibre dans son scénario et sa mise en scène : alternance entre humour et tristesse, obscurité et lumière, gros plans et travellings.
Finalement, ce que souligne ce long-métrage pourrait être que l’essentiel se trouve parfois enfoui malgré nous. Un coup de pouce de l’extérieur, et peuvent survenir force et volonté…
Bande-annonce
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