Quand Nathanaël retrouve Marc à New York, les deux amis ne se sont pas vus depuis 10 ans et leurs trajectoires les ont éloignés : Nathanaël vient de finir un film environnemental en Inde, Marc, lui, exporte de l’eau en bouteille pour une multinationale… Tissé autour de témoignages authentiques, de doutes et de joies, leur voyage initiatique est une invitation à reconsidérer notre rapport à la nature, au bonheur et au sens de la vie. 87 minutes pour reprendre confiance dans notre capacité à porter le changement en nous-même et dans la société.
En quête de sens, de Nathanaël Coste et Marc de La Ménardière, n’est « ni un film environnemental, ni un film de voyage, ni réellement fictionné, ni totalement documentaire, incarné, mais pas intimiste, ce film ressemble au road-movie d’une génération désabusée à la recherche de sagesse et de bon sens. »
Dans leur voyage initiatique, Marc et Nathanaël rencontrent des gens de tous les milieux et de plusieurs pays. Des gens issues de disciplines variées : des scientifiques, des religieux, des écrivains et des journalistes. Et que ce soit en Inde, en France ou en Amérique latine, tous s’entendent sur une chose : le temps est venu de changer notre rapport à l’homme et à la nature.
En rapprochant les messages d’un biologiste cellulaire, d’un jardinier urbain, d’un chaman itinérant ou encore d’une cantatrice présidente d’ONG, les réalisateurs s’interrogent sur notre vision du monde, au travers de leur propre remise en question.
Ce qui est intéressant par rapport à cette remise en question, c’est qu’elle ne vient pas d’un « grano pelleteur de nuages » à la recherche d’attention. Elle vient d’un homme sorti d’une école de commerce, qui se retrouve, à 26 ans, « business developper » à Manhattan. C’est à la suite d’un accident survenu juste avant la crise de 2008 qu’il remet en question son mode de vie et le système économique auquel il participe. Il entame alors une quête de Sens qui change radicalement sa perception de lui-même et du monde.
C’est donc avec « les moyens du bord » que les deux hommes ont non seulement financé leur voyage, mais aussi le film. Puis, c’est grâce au socio-financement qu’ils ont pu produire et distribuer leur documentaire. Ce genre de décision, prise par Marc, n’est pas petite. Abandonner sa vie pour rejoindre un vieil ami en Inde afin de réaliser un film qui risque de n’être vu par personne… Mais le risque en aura valu la peine. Une nouvelle vision du monde et un voyage qui l’aura amené à mieux se connaitre.
Et moi, qu’est-ce que je retire de ce film? En quête de sens me laisse plusieurs pistes de réflexion. Tout d’abord, un des intervenants dit une chose qui m’a marqué. Il dit : « On passe notre vie dans des boites. On commence par être mis dans une petite boite à l’école, puis on nous met dans une plus grande boite au secondaire, puis pareil à l’université, pour finalement en sortir afin d’aller travailler dans une boite pour un employeur. Même lorsqu’on sort pour s’amuser, on va en boite… » Puis, un autre intervenant dit que si on veut comprendre ce qui nous entoure, il faut commencer par se connaitre soi-même. Pas con… On dit aussi qu’il faudrait peut-être se concentrer un peu plus sur le moment présent afin de l’apprécier. Pas faux… Bon. Alors que faire afin de créer un changement dans ce mode de vie qui détruit non seulement la planète, mais qui détruit aussi l’homme? La première étape du changement consiste donc à prendre conscience que les crises actuelles découlent de notre manière de voir le monde.
Et eux, que retirent-ils de leur voyage? « C’est la compréhension que l’homme et la biosphère forment un tout interconnecté et interdépendant. Comme le pensent les sagesses anciennes, nous serions telles les cellules d’un grand organisme vivant, mais aujourd’hui, notre incapacité à le reconnaître nous mène à l’autodestruction. Voir des professeurs de méditation, des scientifiques ou les gardiens de traditions ancestrales, partager cette même vision de par le monde, a été pour nous une découverte. Ils partagent également une indignation inspirée par cette prise de conscience. »
Mais je reviens à cette question. Et moi, j’en retire quoi de ce film? Eh oui… Je me questionne plus que jamais sur mon mode de vie. Je pense à deux de mes amies qui semblent avoir une longueur d’avance sur moi quant à ces questions que je me pose…
En quête de sens, ce road-movie initiatique prend l’affiche le 15 janvier à Montréal, à Québec et à Sherbrooke. Des projections uniques du film seront aussi organisées à St-Jérome, à St-Eustache, à Trois-Rivières et à Gatineau. Pour plus d’informations sur les projections, visitez le site du film ou la page Facebook. De plus, il est possible d’organiser des projections, si vous avez envie de voir et de faire voir ce film nécessaire à notre avenir commun.
Je vous laisse sur deux citations provenant d’intervenants du film :
« Tu ne peux pas avoir une croissance infinie dans un monde fini, il faut s’inspirer de la nature et créer une économie cyclique. » – Satish Kumar
« Nous sommes les gardiens de la planète, pas ses propriétaires. » – Jules Dervaes
Note : 8.5/10
© 2023 Le petit septième