Au revoir le bonheur - une

Au Revoir Le Bonheur — Du Ken Scott (trop) classique

« Nicolas a perdu papa. »

Au Revoir Le Bonheur - affiche

Au revoir le bonheur est une comédie mettant en scène quatre frères qui promettent, lors des funérailles de leur père, de mettre leurs différends de côté pour lui rendre un dernier hommage. Les quatre frères que tout oppose, leurs femmes et leurs nombreux enfants se rendent à la maison d’été, aux Îles de la Madeleine, pour offrir leurs derniers adieux et répandre les cendres de cet homme qui a été si important pour chacun d’eux. Lorsque Nicolas (François Arnaud), le plus jeune frère, perd l’urne contenant les cendres de leur père, les conflits commencent.

Un des cinéastes québécois le plus sous-côtés est sans aucun doute Ken Scott. S’il ne possède pas le même niveau de célébrité que des artistes comme Denis Villeneuve, Denys Arcand ou Philippe Falardeau, il reste qu’il est derrière certains des grands classiques du cinéma québécois. Non seulement il est crédité comme scénariste de La grande séduction de Jean-François Pouliot et Maurice Richard de Charles Binamé, il a aussi réalisé, en 2009, Les doigts croches avec Roy Dupuis, Patrice Robitaille, Claude Legault, Jean-Pierre Bergeron et Paolo Noël, mais surtout l’immense succès public et critique qu’est Starbuck en 2011. Un succès qui lui vaudra de réaliser le remake américain avec Vince Vaughn et Chris Pratt en 2013. Il continue sa carrière à l’étranger, avec plus ou moins de succès, comme avec la comédie américaine Unfinished Business mettant encore en scène Vince Vaughn et l’adaptation du roman de Romain Puértolas L’extraordinaire voyage du fakir. Ce n’est qu’en 2021, soit dix ans après Starbuck, qu’il revient au Québec avec Au Revoir Le Bonheur.

Au revoir le bonheur - Alors que le reste
Nicolas (François Arnaud)

Alors que le reste de sa filmographie présentait des gens ordinaires qui se retrouvent dans des situations extraordinaires, comme un homme qui découvre qu’il a 533 enfants ou un Canadien français du milieu ouvrier qui devient le plus grand joueur de hockey de tous les temps, la trame d’Au revoir le bonheur est plus classique. En effet, ici, il s’agit de l’histoire de quatre frères qui se réunissent dans la maison familiale suite au décès de leur père. Mais la base d’une histoire n’est pas le plus important dans un film, c’est le traitement que l’on en fait. Ken Scott s’arrange toujours pour pimenter les péripéties du film, que ce soit la confrontation entre les frères et les employés de la maison, la relation que les quatre personnages partagent entre eux ainsi que celle face à la mort de leur père, ou les nombreuses situations dans lesquelles ils se retrouvent.

Ce sont ces quatre frères qui cimentent le film. Il est donc normal que les acteurs choisis doivent porter le film sur leurs épaules. François Arnaud, Louis Morissette, Antoine Bertrand et Patrice Robitaille réussissent le pari. Même si leurs personnages restent très stéréotypés, soit respectivement le rebelle, celui qui tente de trop respecter la mémoire du défunt, celui qui est noyé dans le deuil et l’artiste qui a le syndrome de la page blanche, il reste que chaque acteur amène du caractère et de la sympathie à leur rôle. Même si certains sont plus développés que d’autres, chacun possède son arc narratif qui est intéressant à suivre. Il est juste un peu dommage que le même traitement ne soit pas attribué aux femmes des frères, qui restent plus dans un rôle de soutien.

Au revoir le bonheur - Si la seule partie
Antoine Bertrand

Si la seule partie intéressante du film était les quatre frères, le film n’aurait pas grand-chose pour lui-même. Ken Scott réussit à apporter plusieurs couches surprenantes à son film. Que ce soit avec sa mise en scène et le montage, apportant plusieurs moments diversifiés pimentant la trame, mais surtout son humour, utilisant de nombreuses blagues récurrentes ainsi que des scènes de pure comédie. Je pense surtout à la scène du restaurant, sans aucun doute la meilleure du film, à la fois surprenante, loufoque et agréable à regarder. Mais comme dans le reste de sa filmographie, le cinéaste réussit avec brio à mélanger des scènes hilarantes avec des moments dramatiques et émotionnels. Le véritable défaut du film est son classicisme. Si Ken Scott ne s’était pas arrangé pour apporter un peu de sa touche personnelle à certains moments, un tout autre réalisateur pourrait donner un résultat similaire.

Mais, malgré son trop gros classicisme, Au Revoir Le Bonheur est un long-métrage très sympathique et un bon retour de Ken Scott au Québec. C’est un excellent film à voir pour se remonter le moral, surtout qu’il sort dans la période des fêtes. Et après deux années de pandémie, on en a bien besoin.

Note : 7/10

Bande-annonce

Fiche technique

Titre original
Au revoir le bonheur
Durée
107 minutes
Année
2021
Pays
Québec (Canada)
Réalisateur
Ken Scott
Scénario
Ken Scott
Note
7 /10

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fiche technique

Titre original
Au revoir le bonheur
Durée
107 minutes
Année
2021
Pays
Québec (Canada)
Réalisateur
Ken Scott
Scénario
Ken Scott
Note
7 /10

© 2023 Le petit septième