Vincent (Thomas Salvador) a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie (Vimala Pons) dont il tombe amoureux.
Vincent n’a pas d’écailles est le premier long métrage de Thomas Salvador, qui travaille dans le milieu depuis plus de 15 ans. Son film a été couronné notamment du Grand prix du jury au Festival international du film indépendant de Bordeaux et du Prix du public au Festival international du film de La Roche-sur-Yon.
Quand j’ai dit à mon conjoint que nous allions regarder une comédie de science-fiction française, il doutait. Je trouvais que le film avait l’air intéressant et, surtout, différent. Et c’est là un aspect du cinéma qui vient me chercher. Un super-héros français, pourquoi pas? On ne connaîtra pas d’ailleurs l’origine des super pouvoirs du héros et j’aime bien que le mystère reste entier.
Il n’est pas un super-héros traditionnel, en ce sens qu’il ne cherche pas à sauver le monde avec ses pouvoirs. Il n’aspire qu’à vivre une vie normale : amour, amitié, boulot. Sa relation avec Lucie devient centrale dans sa vie. Il choisira de partager son secret avec elle, parce qu’il lui fait confiance et qu’il ne veut pas qu’il y ait de secret entre eux. La jeune femme est dotée d’une belle joie de vivre, voire d’une certaine naïveté, qui semble encourager le personnage à s’ouvrir à elle.
De longs plans montrent au spectateur des paysages naturels, des lacs, des rivières. L’univers aquatique est au cœur de cette histoire. On est témoin d’une belle complicité entre le personnage et la nature, et ce, même quand elle se montre moins clémente… Une réelle poésie se dégage de l’ensemble.
Les dialogues sont très peu nombreux. Durant le premier quart d’heure du film, si ce n’est pas plus, Vincent passe beaucoup de temps seul, dans l’eau. Il nage, entre en communion avec la nature, le tout dans le silence. Mais cela ne paraît pas long, disons plutôt que c’est paisible. L’expression « Le calme avant la tempête » prend alors tout son sens.
La « tempête » s’abat sur le Vincent lorsqu’il dévoile ses pouvoirs en voulant aider un ami. Des scènes de poursuite un peu burlesques s’en suivent. On éprouve alors une grande empathie pour le héros, mêlé de fous rires et d’appréhension face à son avenir.
Sur le plan technique, pour un film de ce genre, le réalisateur innove en refusant d’avoir recours à des effets numériques. Tous les effets sont mécaniques. C’est pour le moins audacieux en cette ère une numérique et c’est très bien fait. Rien d’extravagant, mais cela n’est pas non plus nécessaire pour faire un bon film.
Vincent n’a pas d’écailles est un film de « super-héros » nouveau genre (beaucoup plus mon genre), qui fait d’ailleurs quelques clins d’œil à des scènes célèbres de films de super-héros traditionnels.
Note : 8/10
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