Florence (Marina Foïs) et Vincent Leroy (Laurent Lafitte) ont tout réussi. Leurs métiers, leur mariage, leurs enfants. Et aujourd’hui, c’est leur divorce qu’ils veulent réussir. Mais quand ils reçoivent simultanément la promotion dont ils ont toujours rêvé, leur vie de couple vire au cauchemar. Dès lors, plus de quartier, les ex-époux modèles se déclarent la guerre, et ils vont tout faire pour NE PAS avoir la garde des enfants (Alexandre Desrousseaux, Anna Lemarchand et Achille Potier).
Récipiendaire du prix du public au Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez 2015, Papa ou maman, le premier long métrage de Martin Bourboulon, a connu un bon succès populaire en faisant près de 3 000 000 entrées en France.
Bourboulon n’en est pas à ses débuts derrière une caméra. Il a réalisé de nombreuses publicités, un court métrage, et a mis en scène quelque 120 sketches pour les Guignols de l’info. Il était par ailleurs bien entouré sur ce projet. Les auteurs du Prénom, Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, ont adapté le scénario à partir d’une idée originale de Guillaume Clocquot.
L’histoire est en fait celle d’un couple en crise. Ils choisissent de se séparer plutôt que de continuer à vivre ensemble comme deux amis, de se laisser aller à la monotonie. Mais dans une séparation, les choses ne vont pas toujours aussi bien que ce qui avait été prévu. Et la guerre est ouvertement déclarée. Ce type de crise est vécu par beaucoup de gens, et les enfants sont souvent pris en otage. Quoiqu’habituellement, on cherche à en avoir la garde et non l’inverse.
Dans le film, on est vraiment dans l’excès. Dans les faits, du moins au Québec, les parents n’auraient pas eu à se battre longtemps pour ne pas obtenir la garde de leurs enfants. Avec tous les coups qu’ils se font, les enfants auraient été placés dans des foyers d’accueil. Mais il faut faire abstraction du réalisme, mettre son cerveau à off, et suivre les déraillements des personnages.
Le père est obstétricien. Il fait des suivis de grossesse et aide des femmes à accoucher. Ça le rend d’emblée sympathique. Quant à la mère, elle est ingénieur en chef sur un chantier, un métier disons moins traditionnel pour une femme. Ça nous la montre comme quelqu’un de déterminé, qui n’a pas peur de diriger. Elle n’en est pas moins féminine – et ce, bien qu’en arrivant au travail, elle délaisse les talons hauts pour des bottes de construction – et n’apparaît pas non plus comme un être vulnérable.
L’un et l’autre ont des chances d’avancement professionnel qu’ils veulent saisir, mais cela se fait au détriment de leurs enfants. Pas parce qu’ils ne les aiment pas, mais parce qu’ils s’en veulent l’un l’autre.
Papa ou maman montre avec beaucoup d’excès et de comique ce que plusieurs couples font subir à leurs enfants quand ils se battent pour (et non pas contre) leur garde. Un film qui devrait plaire à toute la famille.
Note : 6,5/10
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