Pascale Ferran, qui a coécrit le scénario de Bird people avec Guillaume Bréaud, se consacre à la préparation et la réalisation de son film dès l’été 2011. Le film a été présenté dans une dizaine de festivals et a notamment fait partie de la sélection officielle dans la catégorie « Un certain regard » au Festival de Cannes 2014.
En transit dans un hôtel international près de Roissy, un ingénieur en informatique américain, Gary (Josh Charles), soumis à de très lourdes pressions professionnelles et affectives, décide de changer radicalement le cours de sa vie. Quelques heures plus tard, une jeune femme de chambre de l’hôtel, Audrey (Anaïs Demoustier), qui vit dans un entre-deux provisoire, voit son existence basculer à la suite d’un événement surnaturel.
La scène d’ouverture est très intéressante. De l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en périphérie de Paris, on suit quelques personnages qui se pressent pour prendre le train. Une fois dans le train, la caméra se promène alors d’un passager à l’autre. On s’introduit dans leur tête, on entend leurs pensées, ce qui nous donne ainsi accès à une parcelle de l’univers de chacun. Le dernier personnage à être filmé dans cette séquence est celui d’Audrey, que l’on retrouvera par la suite. Elle observe alors avec plaisir un petit oiseau…
Après un court préambule, le film se divise en deux chapitres : Gary et Audrey. Dans les deux cas, il y aura des narrations qui accompagneront les dialogues.
Le premier chapitre est réaliste. Gary est en proie à des crises de panique. Et il prend alors une décision qui changera le cours de sa vie. Dans le second chapitre, on passe à un tout autre registre qui rappelle un peu celui des contes de fées. Et pendant un temps, on a presque l’impression d’avoir basculé vers le documentaire. Le film est ainsi hybride : deux voix, deux langues, plusieurs genres et tons.
La réalisatrice travaille beaucoup à partir des silences, qui sont nombreux. Les personnages sont le plus souvent seuls : lui, dans sa chambre et elle, dans les chambres qu’elle nettoie. L’hôtel étant tout près de l’aéroport, ils observent à plusieurs reprises les avions qui décollent et les oiseaux qui s’envolent. Ils éprouvent tous deux un fort désir de liberté, une volonté de prendre leur envol à la manière des oiseaux, d’explorer, d’ouvrir leurs horizons.
Le film est lent et troublant par moments. Et les changements de registres et de tons surprennent. Je me suis tout de même plu à ces changements de direction, quoique la seconde partie me laisse encore songeuse. Mais je l’avoue, la fin m’a un peu déçue.
Bird people vacille entre la réalité et le conte, et nous incite à ouvrir nos horizons.
Note : 7/10
© 2023 Le petit septième