L’actrice Robin Wright, vedette chérie de The Princess Bride, a depuis quelques années de la difficulté à décrocher un bon rôle à cause de ses nombreuses erreurs du passé. De plus, elle élève seule un fils malade dont l’état continue de se détériorer. Lorsque les studios Miramount lui proposent de la scanner afin de pouvoir se servir de son image comme bon leur semble dans leurs films, elle est d’abord réticente, puis finit par accepter. Vingt ans plus tard, elle se rend à Abrahama, une cité complètement animée, où les habitants vivent sous l’influence de produits chimiques une existence sans tracas mais entièrement fantasmée. Elle partira à la recherche d’elle-même.
The Congress est un film qui sort de l’ordinaire. Le réalisateur Ari Folman propose une vision de l’avenir du cinéma troublante et surréelle. L’idée de base n’est pas sans rappeler S1m0ne (Andrew Niccol, 2002), qui envisageait le cinéma d’un point de vue numérique, dans lequel un réalisateur tentait de créer numériquement une actrice parfaite. Dans The Congress, Folman pousse un niveau (ou deux) plus loin. Non seulement le cinéma est capable de remplacer les acteurs et les actrices par des versions numériques, mais c’est en les scannant et en synthétisant leur « essence » qu’il est possible de les recréer dans un film. Une fois digitalisés, les acteurs deviennent inutiles. Nous sommes donc projetés dans un univers où cela est non seulement possible, mais où c’est accepté.
Une fois numérisée, Robin Wright disparaît de la circulation pendant vingt ans, comme le stipule son contrat. Après ce délai, elle part pour un monde animé où se rendent les gens lorsque le monde réel ne leur convient plus. Elle abandonne donc sa famille et ses amis. Étant un admirateur de Robin Wright, j’étais bien content de la revoir au cinéma. Elle a eu un certain courage de faire ce film, car le scénario ne l’épargne pas. Ses décisions et ses choix de carrière sont durement remis en cause, et cela, sans ménagement.
La vision du réalisateur est, à priori, complètement folle. Mais, lorsqu’on regarde où en est la technologie, la vision de Folman semble plutôt inquiétante.
Bien entendu, je ne crois pas que le cinéma en arrivera là. En tout cas, certainement pas de mon vivant. Les gens aiment trop admirer des vedettes réelles pour cela. Mais, certaines questions me viennent tout de même à la suite du visionnement. Le cinéma est actuellement en crise. Quelles seront les innovations qui arriveront dans les années à venir? Avec toutes les nouvelles technologies permettant de tout faire à distance, combien de temps les salles de cinéma seront-elles en mesure de survivre? Avec le coût des acteurs et des actrices, quels moyens seront envisagés par les studios pour diminuer les coûts de plus en plus astronomiques des productions?
C’est avec toutes ces questions, et quelques autres, que The Congress m’a laissées. Si vous aimez, tout comme moi, les films qui laissent des questions sans réponse et qui vous offrent de bons sujets de discussion, celui-ci est pour vous!
Note : 7.5/10
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