Deux jours, une nuit – Porte-à-porte

Deux jours, une nuit - AfficheLe nouveau film des frères Dardenne, Deux jours, une nuit, prend l’affiche le 9 janvier. C’est ce film qui a d’ailleurs été sélectionné pour représenter la Belgique dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il a fait partie de la sélection officielle au dernier Festival de Cannes de même qu’à plusieurs autres festivals. Marion Cotillard s’est également démarquée par son jeu et a notamment reçu le prix d’interprétation féminine aux European Film Awards. Elle s’est dite admirative du travail de Jean-Pierre et Luc Dardenne et considère que leur « cinéma est absolument universel ». Ainsi, lorsqu’ils l’ont contactée pour le rôle de Sandra, elle était très heureuse.

Les réalisateurs belges pensaient à ce film depuis une dizaine d’années. Le scénario a cependant été écrit très rapidement, d’octobre 2012 à mars 2013. Ils mettent en scène des gens qui subissent les conséquences de la crise économique et sociale qui sévit en Europe depuis quelques années. On remarque alors une désolidarisation des travailleurs, où chacun tente de s’en sortir pour le mieux.

Sandra (Marion Cotillard), aidée par son mari (Fabrizio Rongione, un habitué des films des frères Dardenne), n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

L’histoire semble à priori anodine, mais je me suis laissée prendre au jeu. Et, à la fin, j’avais la gorge serrée. La plupart des plans sont cadrés serrés et les gros plans sont fréquents. On ressent alors bien l’émotion des personnages. Sandra est fragile; elle vient tout juste de se remettre d’une dépression. Lorsqu’on lui annonce qu’elle va perdre son emploi, son monde s’effondre. Son mari tente par tous les moyens de lui remonter le moral, de lui faire prendre conscience de sa valeur et l’encourage à solliciter ses collègues pour qu’ils prennent pour elle.

À la lecture du scénario, Cotillard a beaucoup aimé son personnage qu’elle qualifie de « magnifique héroïne de la vie réelle ». Le film est en fait le combat de cette femme pour son emploi, pour sa dignité, pour son honneur. Mais elle doit passer par-dessus sa fierté pour y arriver. Manu, son mari, est essentiel dans la quête de Sandra. Leurs enfants contribuent également au combat. C’est aussi le portrait d’une famille unie malgré les difficultés, d’une famille forte des épreuves déjà traversées.

Le film ne présente pas le monde de manière manichéenne : il n’y a pas de bons et de méchants. Ceux qui refusent de laisser tomber leur prime ont de bonnes raisons de le faire. Ils ont besoin de cet argent pour vivre, tout comme Sandra a besoin de son salaire pour s’en sortir.

Deux jours, une nuit nous fait vivre le désespoir d’une femme, la quête d’une famille qui reste unie dans l’adversité.

Note : 8/10

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

© 2023 Le petit septième