1987, Ricardo (Jean-Carl Boucher) a 17 ans et termine ses études secondaires. Il a deux objectifs principaux pour l’été : faire l’amour avec sa blonde et entrer dans un bar avec ses amis. Ses parents voudraient bien qu’il se trouve un job, mais lui, ça ne l’intéresse pas. De toute façon, il a un plan : ouvrir une discothèque pour les 14-18 ans. Évidemment, ce n’est pas si facile, et Ricardo, à court de ressources, se résigne bientôt à devenir le chef de la mafia de Sainte-Foy lorsqu’il devient revendeur de radios d’auto volées. Tout ça pendant que Marie-Josée (Éléonore Lamothe), sa blonde, veut être sûre qu’il l’aime avant de passer à l’acte.
Après 1981, dans lequel Ricardo terminait son primaire, Trogi nous offre 1987. Cette fois-ci, Ricardo termine le secondaire et doit entrer dans la vraie vie. Il réalisera assez rapidement que la simplicité de sa vie d’adolescent s’achève.
Avec ce film, le réalisateur se permet non seulement de dépeindre ce que vivent les jeunes à la fin de leur secondaire, mais aussi de critiquer certaines lois. En fait, il critique ces lois ou règles qui changent lorsqu’on atteint la majorité et les compare à d’autres choses qui sont permises aux mineurs. Par exemple, Ricardo (qui s’invite dans une supposée réunion de « grands penseurs » qui décident des lois) se questionne sur la pertinence d’interdire à un jeune de pénétrer dans un bar avant d’avoir 18 ans, mais qu’il doive choisir ce qu’il fera de sa vie à 17 ans. Il se questionne aussi sur la logique que, lorsque tu atteints 18 ans, ton dossier criminel s’efface. Pourquoi respecter les lois si ça ne t’empêche aucunement de continuer ta vie après 18 ans?
Il est vrai que parfois on se demande vraiment qui a écrit certaines lois ou règles. Surtout au niveau des réformes scolaires.
Trogi en profite aussi pour ressortir quelques clichés de façon franchement amusante. Par exemple, lorsque le jeune Ricardo en a assez de ne pas avoir d’argent et qu’il réalise qu’il peut devenir un « mafioso » pour gagner sa vie, il dit : « j’ai essayé de vivre comme un Québécois pendant 17 ans, pis ça a pas marché. J’ai donc décidé d’être Italien. » Dans le plan suivant, il se met du gel dans les cheveux, se trouve un veston et commence à voler et revendre des radios d’auto.
Par moments, le réalisateur utilise aussi des sous-titres et de la musique pour faire parler ses personnages. Cette technique inhabituelle amène un petit quelque chose. Parfois un mystère, parfois une certaine intimité et aussi un certain humour.
1987 sera la comédie québécoise de l’été. Un film qui fait rire, mais qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont grandi dans les années 1980.
Note : 7.5/10
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