« They will condemn us. They will beat us and try to destroy us. And some of us will be destroyed… »
[Ils nous condamneront. Ils nous battront et essaieront de nous détruire. Et certains d’entre nous seront détruits.]
Un agriculteur ukrainien vivant en Alberta perd sa femme dans un tragique accident. La culpabilité et le chagrin l’envoient dans une spirale émotionnelle, revivant des incidents traumatisants de son enfance en Ukraine.
They Who Surround Us, de Troy Ruptash, est l’exemple typique du réalisateur qui n’a pas le talent pour amener sa vision à l’écran.
They Who Surround Us se déroule en 1987, au sein d’une communauté fermière d’immigrants ukrainiens vivant dans le nord-est de l’Alberta. D’emblée, on se dit que ça devrait être intéressant. Mais non.
Pourtant, ça commence assez bien, avec cette femme qui tente de fuir les soldats avec ses deux enfants âgés de 7 ans et de quelques semaines. Un filtre créant un « presque » noir et blanc est appliqué et la femme fredonne une douce berceuse pour calmer son bébé. On peut déjà imaginer une version canadienne de la liste de Schindler. Mais, évidemment, tous n’ont pas le talent de Spielberg pour réaliser ce genre d’histoire.
Et dans le cas présent, on se retrouve rapidement avec un film mélodramatique cherchant à créer des larmes (sans y parvenir), et qui devient vite inintéressant. Les constants flashbacks ne font qu’augmenter le désintérêt qu’on ressent en regardant le film. Ça va à la dernière séquence avant qu’on puisse comprendre pourquoi cet homme dans la cinquantaine se retrouve soudainement avec des problèmes mentaux provenant de son enfance traumatisante. On n’est pas dans un thriller ou un film d’espion. Pour apprécier ce genre d’histoire, il faut s’identifier au personnage et ressentir de l’empathie. Or, en ne nous donnant pas les clés, le réalisateur s’assure de perdre tout sentiment d’empathie. En fait, on ne l’aime pas ce Roman. Au mieux, il nous fait pitié. Sinon, on a juste envie de lui enlever son enfant et de l’envoyer paître.
Je disais donc que le spectateur ne s’attache aucunement au personnage principal. Les nombreux flashbacks qui servent à expliquer ce qui s’est passé en Ukraine 30 ans auparavant sont, au final, dérangeants. Pourquoi ne pas avoir montré ce qu’il y avait à savoir dès le début, puis ensuite laisse le spectateur comprendre ce qui est entre les lignes. Est-ce simplement pour finir son film sur un punch? Oui, effectivement, le punch surprend. Le dernier plan est magnifique. Mais il est tellement mal amené que ça ne sauve pas le film. Après 85 minutes d’ennui, c’est plutôt difficile d’être touché par ce dernier plan. Probablement que plusieurs spectateurs ne le verront pas ayant arrêté le film avant d’y arriver.
Mon seul réel point positif est la musique. La pièce Lullaby que la mère interprète et qui revient tout au long du film est magnifique.
Je me suis rarement emmerdé autant en regardant un film. Mais le sujet étant très intéressant, j’espère tout de même qu’un autre film soit éventuellement fait sur la fuite des Ukrainiens qui se sont retrouvés au Canada.
En attendant ce film, la lecture est peut-être la meilleure façon d’en apprendre sur le sujet…
Note : 5/10
Bande-annonce
Titre original : They Who Surround Us
Durée : 88 minutes
Année : 2020
Pays : Canada
Réalisateur : Troy Ruptash
Scénario : Troy Ruptash
© 2023 Le petit septième