« Le virus n’entrave en rien l’imagination. Au contraire… Cela vous fait faire les choses les plus horribles que vous puissiez imaginer. »
Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée baisse enfin la garde. Le virus mute spontanément, provoquant une peste psychotrope. Les rues éclatent dans la violence et la dépravation, alors que les personnes infectées sont poussées à réaliser les choses les plus cruelles et les plus horribles auxquelles elles peuvent penser. Meurtres, tortures, viols et mutilations ne sont qu’un début. Un jeune couple est poussé aux limites de la raison alors qu’ils tentent de se retrouver au milieu du chaos.
L’âge de la civilité et de l’ordre n’est plus. Il n’y a que la tristesse (The Sadness).
En pleine période de pandémie due à la Covid 19, Rob Jabbaz se voit offrir la chance d’écrire et réaliser son premier long métrage. Il n’y a qu’une condition : son film doit parler d’une pandémie. Dur défi que le réalisateur d’origine canadienne relève admirablement. Le résultat est : The Sadness.
En termes de gore et d’intensité viscérale, c’est vraiment le premier du genre de la petite île-nation de Taiwan.
« The blood and extreme violence seemed necessary to tell this sort of story. I felt that through TV shows and games, people were getting too used to the idea of “the zombie apocalypse”. I knew I had to go pretty far to rattle people in a post ‘Breaking Bad’ world. I certainly gave it my best try. » [Le sang et la violence extrême semblaient nécessaires pour raconter ce genre d’histoire. J’avais l’impression qu’à travers les émissions de télévision et les jeux, les gens s’habituaient trop à l’idée de « l’apocalypse zombie ». Je savais que je devais aller assez loin pour secouer les gens dans un monde post « Breaking Bad ». J’ai certainement fait de mon mieux.]
Et il a réussi à créer un film brutal, qui ressort du lot. J’en ai vu des films d’horreur, et des films avec de la violence. Mais rarement j’en ai vu qui ressemblaient à The Sadness. J’ai aussi vu beaucoup de films qui misaient sur l’idée d’une pandémie, depuis l’arrivée de la Covid. Mais jusqu’à maintenant, aucun n’avait été à la hauteur. Mais Jabbaz fait littéralement exploser l’adrénaline. Oui, à certains moments, il y a plus d’hémoglobine que nécessaire. Par exemple, dans la scène du métro, où l’action commence. Mais disons que cette scène met la table.
Têtes fracassées, bras cassés, yeux percés, viols sordides, agressions gratuites… tout y passe. Mais le résultat est frappant et captivant. Le réalisateur n’a pas tort lorsqu’il dit que les gens se sont désensibilisés à la violence avec tous ces jeux et ces séries. D’une certaine façon, c’est inquiétant que nous ayons besoin d’un film comme The Sadness pour nous choquer avec sa violence à l’état le plus bestial. Le tout avec un effet visuel totalement réussi.
Pour sa sortie, le film a pris l’affiche partout dans le pays. C’est quelque 80 salles à travers Taïwan, le 22 janvier 2021, qu’il arrive. Le film a été acclamé par la critique, mais a polarisé le public. Certains l’ont loué pour son intrépidité, sa cinématographie provocante et sa narration à haute énergie, alors que d’autres l’ont qualifié de révoltant et ont vilipendé ce qu’ils ont interprété comme des « thèmes antisociaux ».
Il n’y aura certainement pas la même polarisation en occident. Mais The Sadness risque d’en choquer plus d’un. D’autant plus que nous sommes encore à nous battre avec les covidiots qui continuent de nier la pandémie et son sérieux. C’est dans ce genre de contexte que le long métrage le plus violent de l’histoire de Taiwan est présenté ce soir, à Fantasia.
Rue Morgue, un des magazines de cinéma d’horreur les plus respectés, a écrit ceci à propos du film : « The Sadness is the most violent and depraved zombie movie ever made! » [The Sadness est le plus violent et dépravé des films de zombie jamais fait!]. Ce n’est pas rien.
Si vous avez manqué la présentation de The Sadness ce soir, prenez une note afin de ne pas le manquer lorsqu’il arrivera sur nos écrans.
Note : 8/10
Bande-annonce
The Sadness est présenté au festival Fantasia le 21 août 2021.
Titre original : 哭悲
Durée : 99 minutes
Année : 2020
Pays : Taiwan
Réalisateur : Rob Jabbaz
Scénario : Rob Jabbaz
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