Vendredi dernier, le 23 juillet 2021, c’était la grande première du film Coming Home : par-delà Une nuit sans lune, de Marie-Hélène Panisset. Ce que je vous propose ici, ce n’est pas une critique du film. Ma collègue Nay en a fait une plus tôt cette semaine, et vous pouvez la lire en suivant le lien. Je vais plutôt vous parler de cette soirée qui était, pour moi et plusieurs autres, un grand retour du « bain de foule ».
Après presque 2 ans à regarder des films, tranquille, à la maison et à ne rencontrer que très peu de personnes (l’épicerie, ça ne compte pas vraiment tsé), j’étais franchement excité à l’idée de sortir pour une soirée de première. Cela sans trop savoir à quoi m’attendre. C’est donc sac à l’épaule et masque au visage que je me suis lancé dans mon aventure. Ok. Ce n’est pas vraiment une aventure. Mais après tant de temps, c’était tout aussi excitant. 😉
19h : J’arrive devant le Cinéma du Musée. Il y a beaucoup de monde. C’est agréable de voir tant de gens rassemblés pour voir un documentaire et pour pouvoir jaser avec la réalisatrice et la scénariste Thi Be Nguyen. Je m’approche et regarde la prise de photos sur le tapis rouge. Elles ont vraiment l’air sympathique ces femmes (que je me dis). Mais en même temps, c’est du PR. Peut-être qu’elles font semblant…
19h10 : J’attends de côté parce qu’on ne trouve pas mon nom sur la liste. Maudit relationniste. 😉 C’est à se moment que Thi Be Nguyen s’approche et se présente. Wow. Même pas besoin de lui courir après pour pouvoir lui jaser. On parle du voyage qui a mené au film, de ma collègue qui a écrit la critique et elle m’invite à prendre quelques photos sur le tapis rouge. Dites-le à personne, mais j’aime vraiment ça prendre des photos sur le tapis rouge. Après les photos et quelques mots de plus, je laisse ma place à un enfant qui veut lui offrir un joli bouquet de fleurs.
19h20 : Je me dirige vers la salle. J’avais presque oublié qu’il y avait un film à voir.
19h30 : On invite Thi Be Nguyen et Marie-Hélène Panisset à présenter leur film. Ça ressemblait à ça :
19h45 : Le film commence.
Après le film vient la période de question et réponses. C’est pendant ce moment qu’on apprend un scoop : il y aura un troisième film qui viendra clore ce qui sera une trilogie sur la recherche des origines de Thi Be Nguyen. Mais il faudra être patient, car le tournage n’est prévu que pour 2022.
Je pose aussi LA question qui me chicote depuis la 5e minute du film : On voit au début du film qu’on vous a assigné un ami qui s’assure que vous ne filmerez rien qui ne doit pas être filmé. Au final, avez-vous été censuré, ou vous avez pu filmer les images que vous vouliez?
La réponse me surprend un peu. Outre une menace aucunement voilée — de les mettre dans un avion si elles ne respectaient pas les règles —, leur ami n’a pas été très dérangeant. Tant mieux.
Puis à travers leurs réponses, les femmes expliquent leur parcours pour parvenir à faire le film. Le film ayant été tourné en 2017, ce n’est que maintenant qu’il arrive sur les écrans. Fichue pandémie! Quelques questions et commentaires sont à propos de la tante de Thi Be, qui est au centre de ce voyage. Une femme au parcours intéressant et clairement pas facile. La femme a intrigué et toucher les spectateurs, et pour cause. D’autres questions viennent, celles-là, à propos des répercussions de l’agent orange.
Après la séance de Q&A terminée, je vais saluer Thi Be avant de partir. Mais il me vient une autre question : dans une scène vous êtes chez un homme qui a de graves problèmes de santé à cause de l’agent orange. Cette séquence a provoqué en grand malaise chez moi et je crois, chez plusieurs spectateurs. Comment s’est déroulée cette rencontre?
Il semblerait que le moment réel était moins malaisant que je l’aurais cru. L’homme avait vraiment envie de raconter son histoire. En tout cas, c’est, pour moi, un témoignage important dans ce documentaire. Cet homme qui a les jambes tordues à cause de l’attache chimique des Américains ne semble pas avoir de rancœur ou de haine envers les gens qui lui ont causé des tors. Comme on dit, la vie continue. Peut-être que ça pourrait faire réfléchir ces gens qui se plaignent de devoir porter un méchant masque pour faire leurs courses. En tout cas.
J’offre mes salutations à cette merveilleuse femme et je me dirige vers la réalisatrice pour la féliciter sur son travail. S’ensuit une belle discussion et sur la promesse de me faire voir son prochain film. Une autofiction, cette fois. Je dois dire que quelques heures plus tard, elle m’envoyait déjà son film.
Je suis parti pour la station de métro, heureux de ma soirée et, surtout, avec la réponse à mon questionnement du début de la soirée. Ces deux femmes n’ont pas juste l’air sympathique. Elles le sont.
Maintenant, j’attends avec impatience mes photos de tapis rouge. Quoi? Moi aussi j’aime ça flasher parfois. 😉
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