« Écoute, être lié par le sang ou non n’est pas si grave. N’oublie pas que tes parents étaient aussi des étrangers.
Vivre ensemble sous un même toit et passer du temps ensemble, voilà ce qui fait une famille. »
Tsubame (Kaya Kiyohara) a 14 ans et elle galère. Elle a l’impression que sa place dans la famille est menacée alors que son père et sa belle-mère se préparent à l’arrivée de leur premier enfant ensemble. En plus de cela, elle est désespérément amoureuse de son voisin, d’âge universitaire, Toru (Kentaro Ito). Le soir, elle s’évade dans son refuge préféré, un toit panoramique au-dessus de sa classe de calligraphie. Là, elle découvre Hoshi-ba (Kaori Momoi), une vieille dame excentrique en possession de ce qui semble être des pouvoirs magiques, qui aide Tsubame avec ses problèmes en échange de nourriture.
Avec The brightest roof in the universe (宇宙でいちばんあかるい屋根), Michihito Fujii offre une comédie dramatique fantaisiste, basée sur le roman de Tomoso Nonaka. Un film doux et visuellement magnifique, qui n’est pas sans rappeler Le fabuleux destin d’Amélie Poulain.
The brightest roof in the universe pourrait s’insérer dans cette tendance du cinéma japonais qu’on appelle le réalisme magique. Cette tendance introduit une certaine magie dans le monde réel sans amener de questionnement. La magie est acceptée comme faisant partie de la réalité.
Ici, on accepte que Hoshi-ba a peut-être le pouvoir de voler, de réaliser des tâches impossibles. Ça peut sembler étrange pour ceux qui n’ont pas l’habitude de regarder des films japonais. Mais dans le cas présent, ça s’intègre de façon très douce. Et on l’accepte sans se poser de question.
Grâce à cette magie, se développe une merveilleuse relation entre la naïve et pure Tsubame et l’ancienne et étrangement sage Hoshi-ba. L’une et l’autre apporte son aide à son amie. Comme quoi la sagesse et la naïveté peuvent être un beau mélange pour réussir dans la vie.
Les délicieuses performances de Kiyohara et Momoi dans ces rôles hors-normes ne sont pas sans rappeler Audrey Tautou dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Dès la rencontre, on voit la vieille femme se moquer de la pureté naïve de l’adolescente. Ce à quoi Tsubame répond par de l’arrogance qu’on voit rarement dans une relation entre des inconnus au Japon. Au diable le respect des aînés.
Mais ce sera par le regard de la jeune femme que le spectateur se promènera dans la petite ville japonaise. Entre les violences psychologiques des ados entre eux, la découverte de l’amour et la peine causée par les remords, les deux personnages féminins offrent une douce balade aux spectateurs.
Je ne dirais pas que le film de Fujii est un « feel good movie. » Non, on n’en sort pas avec le cœur léger. Mais il s’agit d’un film qui permet d’accepter un peu de magie dans son cœur, tout en posant des questions sur la vie.
The Brightest roof in the universe se regarde comme on admire une peinture de Monet : on reste là, le regard fixé et on se sent bien.
Note : 9/10
Bande-annonce en japonais
Titre original : 宇宙でいちばんあかるい屋根
Durée : 116 minutes
Année : 2020
Pays : Japon
Réalisateur : Michihito Fujii
Scénario : Tomoso Kiyohara
The Brightest roof in the universe est présenté aux TJFF en première Nord-Américaine, du 5 au 27 juin 2021. Il est éligible pour le Kobayashi Audience Choice Award (choix du public). Vous pourrez voter directement sur la plateforme après avoir regardé le film.
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