« Que j’sois ici ou ailleurs, y’a personne qui m’veut! Y’a personne. »
Abandonnée par sa mère (Sophie Desmarais) dans un foyer de groupe de la DPJ, Émilie (Rosalie Pépin), 13 ans, tente de fuir sa nouvelle réalité. Influencée par les personnes qu’elle croise dans son escapade, sa lueur d’espoir réside dans l’apprentissage d’un instrument de musique.
Pour son premier long métrage, Vacarme, Neegan Trudel propose un film sur la triste réalité de ces enfants abandonnés par leurs parents. Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un film qui s’en prend à la DPJ.
Vacarme dépeint une triste réalité : les enfants qui se retrouvent avec des parents qui ne devraient pas l’être. On en parle peu, mais ce problème est bien présent dans notre société.
C’est le duo composé de Sophie Desmarais et Rosalie Pépin qui donne vie à cette dure relation. Desmarais est simplement méconnaissable dans ce rôle de mère paumée. Son jeu est juste. Elle réussi à créer un sentiment de révulsion chez le spectateur. La jeune Rosalie est, malgré un jeu un peu inégal, convaincante. Le vrai problème vient du langage parfois illogique. On dirait – et c’est peut-être le scénario qui cause ce problème – que le niveau de langage d’Émilie varie beaucoup par moment.
Mais malgré cela, le film réussi à dépeindre la situation de façon très crédible.
La mise en scène très classique permet au spectateur de facilement s’identifier aux personnages. De façon assez intéressante, d’ailleurs, l’empathie du spectateur change de direction en cours de film. Alors qu’au début on a tendance à juger sévèrement la fillette, le réalisateur amène un changement de perspective qui amène le spectateur à déplacer son jugement envers la mère.
Le capharnaüm qui rège dans le centre d’accueil ne laisse pas le spectateur froid. Et la question vient immédiatement : comment peut-on espérer donner une réelle chance dans la vie à ces enfants? L’utilisation de plans et de dialogues simples suffisent à critiquer le système sans pour autant mettre la faute sur qui que ce soit. Le système ne marche pas bien. Point! Mais il y a de l’espoir, semble dire ce film.
Ce qui rend ce film très agréable à regarder, ce sont les interactions entre les divers personnages. La chimie entre les acteurs est vraiment tout ce qu’il faut pour qu’on y croie. C’est particulièrement efficace dans les deux relations principales soit, mère/fille et celle entre Émilie et Ariel, sa co-chambreuse et une sorte de grande sœur.
Au final, Vacarme n’est pas un grand film. Mais c’est un film qui se regarde bien et qui montre la dure réalité que peuvent vivre les enfants de la DPJ.
Note : 7.5/10
Vacarme est présenté à Cinefranco, en ligne, du 12 novembre au 2 décembre 2020.
Bande-annonce
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