« I’m not a tomboy. Tomboy is just another type of girl. But I’m not a girl. »
Quand tout le reste échoue, Troy (Steve Zahn) et son fils, Joe (Sasha Knight), se dirigent vers la nature sauvage du Montana en direction de la frontière canadienne et de leur liberté. Troy a dû se battre dans la vie mais a toujours été un bon père pour Joe. Lorsque la mère de Joe, Sally, refuse de le reprendre, Troy ne voit pas d’autre option que d’emmener Joe avec lui. Lorsque Sally découvre qu’il a disparu, elle fait appel à Faith, détective de la police locale, mais alors que Faith découvre plus d’indices sur l’affaire, elle se rend compte qu’il y a plus à cela que ce que Sally dit. Alors que la chasse à l’homme s’intensifie, Faith doit trouver le père et le fils avant que les membres moins compréhensifs de l’équipe de recherche ne le fassent, et Sally, elle, doit accepter Joe pour qui il est.
Avec Cowboys, présenté au festival Inside Out de Toronto, Anna Kerrigan offre un film sur l’identité sexuelle et l’amour d’un père pour son enfant. Vous ne voudrez pas manquer ce film.
Cette histoire, on l’a souvent entendue : une petite fille qui se dit dans le mauvais corps. Vous savez le genre : Maman, papa, je suis un garçon dans un corps de fille. Oui, on la connaît.
On la connaît vraiment cette histoire? C’est le genre de situation qu’on ne peut pas, je crois, comprendre avant de l’avoir réellement vécu. Et de la façon dont Kerrigan la raconte, vous aurez peut-être une nouvelle vision de la chose après le visionnement…
Joe (Josie) l’explique ainsi : « c’est comme si les aliens m’avaient joué un mauvais tour et qu’ils m’avaient mis dans un corps de petite fille. » Cette phrase apparaît dans une scène magnifique lors de laquelle Joe tente d’expliquer à son père comment elle ressent les choses. Et le père le prend exactement comme n’importe quel parent risquerait de l’entendre au début. Il rit. Puis la discussion se poursuit. Puis… Il ne comprend pas. Mais il fait ce que tout parent devrait faire : accepter et faire de son mieux pour comprendre et pour aider son enfant. Mais, évidemment, tous les parents ne réagissent pas ainsi…
Question d’ajouter une couche au récit, on découvre, éventuellement, que le père est bipolaire. Est-ce pour cette raison qu’il ne tente pas seulement de comprendre sa fille mais de l’accepter? J’imagine que de s’être senti différent aide à comprendre quelqu’un d’autre qui se sent différent.
Tout au long de Cowboys, le spectateur apprendra ce qu’est de vivre avec ces différences. Et comment ça peut être difficile pour la personne qui le vit, mais aussi pour la personne qui l’aime et la supporte. Au final, Kerrigan et son équipe nous amène au-delà du jugement, vers l’acceptation et le début de la compréhension…
Avec des performances remarquables de Steve Zahn et du jeune acteur trans Sasha Knight, Cowboys est l’histoire captivante d’un jeune homme qui sait exactement qui il est et d’un père qui fera tout pour protéger cela.
Joe est tellement attachant et convaincant dans ce rôle difficile. On voit que ce rôle, cette vie, il la comprend. Quand à Zahn, il est incroyable. On est habitué de le voir dans des rôles moins sérieux. Et il était vraiment temps de le voir dans un tel personnage. Il est touchant. Son personnage doit « dealer » avec la maladie mentale, en plus de démontrer tout l’amour qu’un père peut avoir pour son enfant. Et l’incompréhension, la douceur, la violence… Zhan ne joue pas, il est…
Quand on m’a proposé ce film, j’ai tenté, en vain, de le passer à quelqu’un d’autre dans l’équipe. Je l’avoue. Je me suis dit : pas encore ce genre de film du pauvre enfant qui fait donc pitié… Je me suis tellement trompé.
Cowboys pourrait être un film sur les enfants trans. Ça pourrait être un film sur la bipolarité. Ça pourrait être un film sur un père qui veut retrouver la garde de son enfant après une séparation difficile. Ça pourrait être un film sur l’amour infini d’un père pour son gamin. Mais ce n’est rien de ça. C’est un film sur la vie, ses beautés, ses difficultés et sur comment on peut trouver le moyen de s’en sortir.
Note : 8.5/10
Cowboys est présenté au Festival Inside Out du 1er au 11 octobre 2020.
© 2023 Le petit septième
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Une fois de plus, défendre une cause estimable, et tout à fait dans l’air du temps, celle des enfants qui n’acceptent pas leur genre car il les angoisse et les perturbe, ne suffit pas à faire un film de qualité. Si les paysages sont superbes et remarquablement filmés, en revanche les acteurs sont pitoyables, à commencer par Steve Zahn (Troy) le père en malade mental récemment libéré de prison au lieu d’être dirigé vers un établissement psychiatrique; la mère, Sally, laide, mal dans sa peau, rigoriste et sérieusement coincée; Faith,la “détective” du secteur, totalement grotesque, que l’on n’imagine pas autrement qu’en travailleu(re-euse?) sociale, jouant ici une sorte de sherif de pacotille. Seul(e) Sasha Knight s’en sort avec les honneurs, sans le jeu outrancier des trois précédents. Si la comparaison avec Tomboy peut apparaître déplacée, ce film-là – au moins – faisait preuve d’une réelle finesse, introuvable ici. Conclusion, tentative ratée, copie à refaire !