Paul (Daniel Auteuil) est un neurochirurgien de soixante ans. Il est marié à Lucie (Kristin Scott Thomas), avec qui il est heureux depuis plus de 30 ans. Mais un jour, des bouquets de roses commencent à être livrés anonymement chez eux au moment même où Lou (Leïla Bekhti), une jeune fille de vingt ans, ne cesse de croiser le chemin de Paul. Alors commencent à tomber les masques : les uns et les autres sont-ils vraiment qui ils prétendent être? La vie de Paul et Lucie est-elle celle dont ils avaient rêvé? Qui ment et qui dit vrai ? Est-il encore temps, juste avant l’hiver de la vie, d’oser révéler les non-dits et les secrets?
C’est sur cette trame que Philippe Claudel (Il y a longtemps que je t’aime, 2008) nous offre un film qui mène Paul (et le spectateur) à se questionner sur le sens de sa vie. Il semble que, malgré qu’il ait un boulot qui le passionne, beaucoup d’argent et une jolie femme, il manque quelque chose à Paul. Sa vie n’est pas complète. C’est probablement pour cette raison qu’il se laissera attirer par Lou, cette jeune femme de 20 ans. Mais, contrairement à ce qui serait facile de croire, ce n’est pas sexuel. Il voit en cette femme quelque chose qui lui manque. Il tentera donc, à travers ses conversations avec Lou, de découvrir pourquoi il ressent une si forte attirance pour elle. C’est qu’il fait partie de ces personnes qui n’ont jamais eu à se poser de questions. Un jour, ça finit forcément par les rattraper.
Ce film est bâti sur la force de ses dialogues et le jeu de ses acteurs. Ce n’est pas pour rien qu’on y retrouve Daniel Auteuil et Kristin Scott Thomas, deux acteurs dont la réputation n’est plus à faire. D’ailleurs, ce long métrage ne devait pas être facile à jouer pour les acteurs. La prochaine phrase semblera amusante, surtout que je viens de dire qu’il s’agit d’un film de dialogue, mais Paul et sa femme réalisent, éventuellement, qu’ils n’ont simplement rien à se dire. Lorsqu’ils prennent le temps de se parler, c’est pour se dire des trucs comme : « Tu as faim? » ou « Tu veux un verre de vin? ». C’est très certainement un défi de jouer ce genre de scènes où il faut interpréter le malaise tout en ne parlant de rien de très profond.
Pour moi, Avant l’hiver est un film mélancolique, voire triste. C’est si dommage qu’un couple mette plus de 30 ans à réaliser qu’ils n’ont rien à se dire. C’est pour cette raison que Paul se lancera dans cette relation étrange avec la jeune femme. Relation qui sera résumée par Lou, lorsqu’elle offrira à Paul une chanson qu’elle interprète elle-même (c’est effectivement Leïla Bekhti qui l’interprète dans le film) : Comme un p’tit coquelicot.
Avant l’hiver est un film qui nous laisse avec plus de questions que de réponses. Un film profond, qui nous amène à réfléchir sur notre propre vie.
Note : 8/10
© 2023 Le petit septième