« Peut-être enfin est-il venu le temps de la modestie. »
Le maire de Lyon, Paul Théraneau (Fabrice Luchini), est dans une position délicate. Après 30 ans en politique, il est à cours d’idées, sentant comme un vide existentiel. Pour y pallier, Paul engage une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann (Anaïs Demoustier). S’ensuit un dialogue entre deux personnalités diamétralement opposées, qui chamboulera leurs certitudes.
Dans Alice et le maire, Nicolas Pariser propose une critique amère de la politique actuelle, à travers un récit qui manque cependant d’originalité.
Un politicien dont la volonté hors normes de faire progresser les choses le pousse à engager une pseudo-philosophe pour l’aider dans ses réflexions. L’écoute dont fait preuve le maire à l’endroit de la femme est telle que son apport transforme radicalement son agenda politique… On se croit presque devant un beau scénario hollywoodien; l’amitié profonde qui se noue entre les deux protagonistes en prime! Mais la démocratie ne sort pas nécessairement victorieuse de ce pari. Malheureusement, ou heureusement pour le film: cela lui permet de sortir de ce scénario trop parfait.
Mais le film demeure malgré tout enlisé dans une histoire un peu clichée. Et tout est bien qui finit bien. Dommage, car le réalisateur semblait pourtant avoir de grandes ambitions: « Dans un premier temps, je voulais que le film ne soit qu’une succession de scènes entre Alice et le maire, une sorte de suite de “dialogues philosophiques” mais c’était sans doute trop théorique, il fallait des choses autour. » Peut-être est parce que je suis un peu intellectuelle, mais j’aurais bien aimé voir cette version du scénario…
Malgré son histoire qui prend comme point de départ des idées déjà vues, Alice et le maire pose un constat cinglant sur l’état de la politique actuelle. Ce qu’on voit: un milieu gangrené par le pouvoir et l’apparence qui ne permet pas aux grandes idées d’émerger. La volonté profonde de changer les choses n’est pas d’une grande aide.
Pariser use toutefois d’un ton léger qui évite au film de tomber dans la lourdeur. Fabrice Luchini est, comme toujours, simplement génial: il crée un personnage attachant qu’on espère voir remporter la partie. Le long métrage présente également un rythme variable qui crée de belles montées, comme par exemple lorsqu’Alice aide le maire à écrire son discours. Un divertissement agréable, mais qui déçoit légèrement au regard des attentes que l’on pouvait s’en faire.
Note: 7/10
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