Anthem of a Teenage Prophet – Survivre à la mort

« Ya we all die. But first, we get to live. »
[Oui, on meurt tous. Mais d’abord, on peut vivre.]

Anthem of a Teenage Prophet - afficheLe don de prémonition d’un adolescent devient une malédiction quand, après avoir prédit la mort d’un de ses amis, Luke Hunter (Cameron Monaghan) est surnommé le « prophète de la mort » par un journaliste local. Une folie médiatique infiltre la vie de Luke alors tout le monde dans sa ville natale du Michigan cherche désespérément à en savoir plus. Luke s’isole de plus en plus et ne dit à personne que les prémonitions se poursuivent.

Basé sur le très récompensé roman Anthem of a Reluctant Prophet, Anthem of a Teenage Prophet, de Robin Hays, est un film qui, malgré les apparences, est bien ancré dans la réalité. Car quoi de plus terre à terre que l’amitié, l’amour et le deuil.

Au-delà du préjugé

Anthem of a teenage prophet - Au dela du préjugé
Luke (Cameron Monaghan) et sa mère (Juliette Lewis)

Je dois l’admettre, je m’attendais à un genre de film d’ado poche… Et j’ai été agréablement surpris. Tel Luke l’apprend à ses dépends, il faut parfois aller au-delà des préjugés. Car bien que la fin soit prévisible et un peu décevante, le reste du film est bien fait. Hays dépeint une réalité assez troublante : le deuil. Mais pas n’importe quel deuil. Celui que l’on vit lorsqu’un proche de 17 ans meurt subitement.

Anthem of a Teenage Prophet va plus loin dans la réflexion. Le point de vue des parents de l’adolescent mort est, ici, laissé de côté. On se concentre sur l’ami, la petite amie, et sur la façon dont les parents de Luke gèrent leur propre enfant endeuillé. Le résultat est frappant. Juliette Lewis offre une superbe performance dans le rôle de la mère de Luke. Puis, le surnaturel se mêle au réel de merveilleuse et très agréable façon.

L’amitié, l’amour et le reste

ANT - Amitié amour
Luke et la copine de son meilleur ami

Mais on ne peut pas parler d’adolescence sans traiter d’amitié, d’amour, de rejet et de solitude. Hays réussit à toucher ces thèmes sans tomber dans les gros clichés. Il montre bien comment, dans des situations de deuil, les gens vont se rapprocher ou s’éloigner. 

Puis, il y a l’amitié entre Luke et « Fang » : ces deux amis d’enfance qui se sont perdus dans les derniers mois. Parce que la vie c’est aussi ça. La relation entre ces deux garçons montre à quel point tous les ados ont leurs problèmes. Mais aussi comment ils sont capables de ne rien laisser paraître.

Si ce n’était de la fin trop prévisible, Anthem of a Teenage Prophet serait vraiment un très bon film. Malheureusement, on dirait que le réalisateur a succombé à la pression de faire un film qui plaira aux foules. Une fin trop facile et trop « belle ».

Mais encore…

ANT - Mais encore
Luke et Fang

L’histoire de Luke pourrait être l’histoire de n’importe quel ado. Oui, il y a le côté un peu mystique des visions. Mais il y en a peu et ça permet de montrer la désorientation qu’on peut vivre lorsqu’on se sent marginalisé. Au final, l’image est forte. L’entourage qui ne cesse de harceler le jeune homme (le journaliste, les parents, les collègues de classe et Faith – la copine de l’ami décédé) pour savoir comment il va et pour le forcer à se reprendre en main. Ces gens qui, en somme, ne peuvent rien tant que le garçon ne sera pas prêt à avancer par lui-même.

Anthem of a Teenage Prophet vaut la peine d’être vu. Un film qui montre bien les difficultés de l’adolescence.

Note : 7/10

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