On poursuit notre analyse de la compétition nationale des courts métrage avec 5 autres titres. 2 films proviennent du Québec et 3 de l’Ontario.
Un modèle nu retrouve la paix dans une pose classique.
The Pose est ce qu’on pourrait appeler un film… moyen. Rien n’est vraiment mauvais, mais il n’y a rien qui nous permette de crier « bravo » non plus. En fait, on se demande un peu à quoi sert ce film. Est-ce simplement une façon qu’a trouvée le réalisateur de nous dire qu’il aime ce portrait de saint Jean-Baptiste? Heureusement, ce film n’est pas à l’image du reste des courts nommés dans cette catégorie.
6/10
Une jeune femme explore son indépendance, son identité et les rapports de pouvoir à travers des rencontres faites sur les médias sociaux.
Après le visionnement de I am in the world as free and slender as a deer on a plain, j’en viens à un troublant constat : il y a un complot mené par les gens qui écrivent les résumés de films pour nous amener à croire ce qu’ils veulent qu’on croit. Honnêtement, je n’ai pas vu comment ladite jeune femme explore son identité, son indépendance ou les rapports de pouvoir dans ce film.
Ceci dit, on découvre une jeune femme qui vit des expériences sexuelles avec une multitude de garçons. Je ne suis pas certain, encore une fois (peut-être que je ne comprend simplement pas les cinéastes ontariens), de comprendre ce que la réalisatrice souhaitait faire avec ce film. Ce qui est bien, néanmoins, c’est qu’on voit une femme qui s’assume. Ça fait différent des personnages masculins qui couchent avec plein de filles. Mais, après, il n’y a pas grand chose de réellement pertinent. Saut, peut-être, que certaines personnes ressentent de l’excitation sexuelle à se faire chatouiller…
Moi, je passe.
6/10
Encouragée par une fille incroyablement parfaite, Robin retourne à la maison familiale et se met à creuser un trou. Plus elle creuse, plus elle s’enfonce dans l’autodestruction.
Sans hésiter un film coup de coeur, It’s Nothing mise sur la métaphore pour montrer la détresse d’une jeune femme. Creusant son propre trou, Robin doit se battre continuellement avec elle-même.
Ce court métrage est d’une sombre beauté et d’une justesse incroyable. La détresse des proches est tout aussi bien montrée que celle de la pauvre fille. Les parents souffrent probablement tout autant que leur enfant. Et les amis ne savent pas comment agir devant la douleur de leur amie. Mais, comme on dit, avant de pouvoir aider quelqu’un, on doit être prêt à s’aider soi-même…
Note : 9.5/10
Salomé est reçue dans la suite d’un homme mûr au sommet d’un hôtel de luxe. Un jeu d’étrange domination s’installe entre eux. Mais s’agit-il vraiment d’un jeu? Et qui sont ces six femmes qui conduisent un rituel obscur dans un lieu voué au culte de Lilith?
Que votre empire s’étende est… étrange. Le réalisateur réussit à créer un mystère avec des scènes étranges qui nous laissent perplexes. Il crée une attente chez le spectateur avant de nous laisser… sur notre faim. Bien que le film ressemble à un film étudiant plus qu’à un film professionnel, on est prêt à pardonner car on est intrigué. Mais, comme tout tombe à plat, on en ressort plutôt frustré d’avoir gaspillé 19 minutes de notre soirée…
Note : 5/10
S.D.R. utilise les codes des vidéos A.S.M.R. pour raconter une histoire, celle du sexe de rupture.
Avec son nouveau court métrage, la jeune réalisatrice repousse une fois de plus les limites du cinéma expérimental. Grâce à une prise de son d’une précision exquise et à un montage en écran partagé, S.D.R. transforme une histoire banale en un conte hypnotisant.
Alexa-Jeanne Dubé touche une fois de plus à son thème fétiche, l’intimité. C’est par une narration envoûtante (et l’utilisation d’objets représentant bien le A.S.M.R.) que l’histoire nous est présentée. Peu de dialogues entre les personnages. Seulement des gestes, des mots et des sons. Clairement un film à voir… et à écouter 🙂
Note : 8.5/10
***
Voilà qui conclut notre analyse des courts métrages en compétition nationale. Ne reste plus qu’à voir qui remportera la palme.
© 2023 Le petit septième