The Mastermind - Une

The Mastermind – Art et marché noir | Mubi

« I’m kind of stuck. »
« Je suis comme bloqué. »

THE MASTERMIND - Affiche

Massachusetts, 1970. Père de famille en quête d’un nouveau souffle, Mooney (Josh O’Connor) décide de se reconvertir dans le trafic d’œuvres d’art. Avec deux complices, il s’introduit dans un musée et dérobe des tableaux. Mais la réalité le rattrape : écouler les œuvres s’avère compliqué. Traqué, Mooney entame alors une cavale sans retour. 

The Mastermind, dernière œuvre en date de la grande réalisatrice états-unienne Kelly Reichardt, reprend certaines thématiques qui lui sont chères : l’escapade, l’errance, la marginalité, le milieu artistique, l’isolement. Nous retrouvons également une pureté de mise en scène, loin de tout artifice ayant pour objectif d’atténuer, voire d’enjoliver la réalité qui s’avère difficile pour le héros, interprété par l’acteur britannique Josh O’Connor.

Vie de famille et problèmes financiers

James Blaine Mooney (Josh O’Connor) est un père de famille marié à Terri (Alana Haim) et père de deux enfants, Carl et Tommy (Sterling et Jasper Thompson). Nous comprenons assez rapidement que la situation financière de James s’avère difficile : il emprunte de l’argent à ses propres parents, peine à retrouver un nouveau souffle en tant qu’artisan. Il décide alors de se reconvertir dans le vol, puis le trafic d’œuvres d’art, avec deux autres comparses : un exercice qui s’avérera bien plus périlleux qu’il n’y parait au premier abord. 

The Mastermind - Vie de famille ©2025 Mastermind Movie Inc
Terri (Alana Haim)

En effet, le principe de réalité bloque ses tentatives d’évasion, et il se retrouve ainsi en position de fuite. De nombreux éléments sont intéressants dans le parti pris de mise en scène de la cinéaste : le vol est montré sans artifices ni même humour, la distanciation est toujours de mise, le héros ne s’épanche pas sur ses émotions et enfin, le contexte sociétal (les années 70, le mouvement hippie) est situé en arrière-fond sans être essentiel à la compréhension de l’histoire. 

Un objectif de vie malmené

Une question essentielle peut être posée : quel est l’objectif principal du héros? Se sortir d’une situation difficile, ou, au contraire, basculer dans une forme de dépréciation de soi, à travers son rapport à la loi qui s’avère déviant? 

The Mastermind - Objectif de vie malmené
James Blaine Mooney (Josh O’Connor)

Le mensonge commence à emplir son quotidien, sa vie de famille s’avère progressivement chamboulée. Le slow cinema de Kelly Reichardt s’avère propice aux doutes que les spectateurs et spectatrices peuvent ressentir : est-ce que cet « anti-héros » souhaite réellement s’en sortir? Progressivement, James s’enlise dans une situation qui le place à l’écart de ses proches, famille, mais également amis, refroidis par ses choix de vie qui le place dans une position délicate.

Ce dernier long-métrage de la réalisatrice mériterait d’être visionné une seconde fois : si l’absence d’artifices peut déconcerter une bonne partie du public, de nombreuses subtilités se situent dans le choix des plans, déplacements de caméras, dialogues et décors. Le cinéma des interstices réutilise des thématiques abordées de nombreuses fois au cinéma, mais de façon détournée : vol, intervention de la police, rupture familiale. Et si le réel pouvait être dévoilé sans artifices?

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
The Mastermind
Durée
110 minutes
Année
2025
Pays
États-Unis
Réalisateur
Kelly Reichardt
Scénario
Kelly Reichardt
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
The Mastermind
Durée
110 minutes
Année
2025
Pays
États-Unis
Réalisateur
Kelly Reichardt
Scénario
Kelly Reichardt
Note
8 /10

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